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- Jean-Marc Francony et Ma Zhuoran. Université de Grenoble. Impact de la désinformation en période électorale en Côte d’Ivoire (Afrique de l’Ouest).
- Jean-Marc Adji Adou. Université Allassane Ouatara. Cote d’Ivoire
Propagande numérique sur X-Twitter et Weibo (France-Chine)
Zoranima et Jean-Marc Santoni présentent une analyse des discours pro-russes et de leurs mécanismes de légitimation sur Twitter (France) et Weibo (Chine) en 2022.
Leurs recherches s'appuient sur l'analyse de deux corpus de tweets, l'identification de marqueurs de propagande (par exemple, le champ lexical du nazisme), l'analyse diachronique des flux de publication, et la classification des acteurs (médias traditionnels, influenceurs, comptes diplomatiques). Ils utilisent des outils numériques comme Iramutech et Bertopic pour l'analyse textuelle et thématique.
Leurs résultats révèlent une opposition marquée entre l'espace médiatique francophone traditionnel et un groupe "souverainiste" en France, caractérisé par un rejet de l'UE, de l'OTAN et de la politique d'Emmanuel Macron. En Chine, ils identifient sept thèmes de propagande visant à justifier l'invasion russe, notamment en exploitant la mémoire historique anti-japonaise et en présentant la Russie comme héritière de la lutte contre le nazisme.
Zoranima et Jean-Marc Santoni mettent en évidence un "micro-réseau" de médias et de comptes diplomatiques russes et chinois qui cherchent à "factualiser" la nazification de l'Ukraine via trois stratégies : normalisation de cette représentation, délégitimation de l'Ukraine et de ses alliés, et mobilisation d'influenceurs pro-russes.
Ils concluent en soulignant que la propagande pro-russe prend souvent des formes dissimulées, comme le soutien indirect à la Russie ou des positions nationalistes anti-américaines. La circulation de l'information sur X-Twitter et Weibo contribue à la fragmentation de l'espace public et à la formation de "chambres d'écho" propices à la désinformation.
Leurs recherches s'appuient sur l'analyse de deux corpus de tweets, l'identification de marqueurs de propagande (par exemple, le champ lexical du nazisme), l'analyse diachronique des flux de publication, et la classification des acteurs (médias traditionnels, influenceurs, comptes diplomatiques). Ils utilisent des outils numériques comme Iramutech et Bertopic pour l'analyse textuelle et thématique.
Leurs résultats révèlent une opposition marquée entre l'espace médiatique francophone traditionnel et un groupe "souverainiste" en France, caractérisé par un rejet de l'UE, de l'OTAN et de la politique d'Emmanuel Macron. En Chine, ils identifient sept thèmes de propagande visant à justifier l'invasion russe, notamment en exploitant la mémoire historique anti-japonaise et en présentant la Russie comme héritière de la lutte contre le nazisme.
Zoranima et Jean-Marc Santoni mettent en évidence un "micro-réseau" de médias et de comptes diplomatiques russes et chinois qui cherchent à "factualiser" la nazification de l'Ukraine via trois stratégies : normalisation de cette représentation, délégitimation de l'Ukraine et de ses alliés, et mobilisation d'influenceurs pro-russes.
Ils concluent en soulignant que la propagande pro-russe prend souvent des formes dissimulées, comme le soutien indirect à la Russie ou des positions nationalistes anti-américaines. La circulation de l'information sur X-Twitter et Weibo contribue à la fragmentation de l'espace public et à la formation de "chambres d'écho" propices à la désinformation.
Impact de la désinformation en période électorale en Côte d'Ivoire
Adji Addi Jean-Marc Lepois se penche sur la désinformation en Côte d'Ivoire, en particulier lors des périodes électorales, et son impact sur la société.
Sa méthodologie combine recherche documentaire, enquêtes de terrain, interviews avec des experts de la désinformation en Côte d'Ivoire, et un questionnaire adressé à 1100 Ivoiriens.
Ses résultats démontrent une augmentation significative des cas de désinformation depuis 1990, passant de moins de 5 à 99 en 2020. Cette désinformation, amplifiée par la prolifération des téléphones portables et des réseaux sociaux, a provoqué des violences électorales, comme le boycott électoral de 1995 et les affrontements de 2011 et 2020. Les jeunes Ivoiriens, ultra-connectés, sont particulièrement vulnérables à la désinformation.
Adji Addi Jean-Marc Lepois souligne les efforts de résilience mis en place, comme la loi de 2018 sanctionnant la publication de fausses nouvelles, les actions de Facebook pour démanteler les réseaux d'influence, et les initiatives de fact-checking et de sensibilisation.
Il conclut que la désinformation en Côte d'Ivoire, souvent soutenue par des États étrangers, nécessite une approche multidimensionnelle impliquant législation, modération des plateformes, éducation aux médias et sensibilisation du public.
Sa méthodologie combine recherche documentaire, enquêtes de terrain, interviews avec des experts de la désinformation en Côte d'Ivoire, et un questionnaire adressé à 1100 Ivoiriens.
Ses résultats démontrent une augmentation significative des cas de désinformation depuis 1990, passant de moins de 5 à 99 en 2020. Cette désinformation, amplifiée par la prolifération des téléphones portables et des réseaux sociaux, a provoqué des violences électorales, comme le boycott électoral de 1995 et les affrontements de 2011 et 2020. Les jeunes Ivoiriens, ultra-connectés, sont particulièrement vulnérables à la désinformation.
Adji Addi Jean-Marc Lepois souligne les efforts de résilience mis en place, comme la loi de 2018 sanctionnant la publication de fausses nouvelles, les actions de Facebook pour démanteler les réseaux d'influence, et les initiatives de fact-checking et de sensibilisation.
Il conclut que la désinformation en Côte d'Ivoire, souvent soutenue par des États étrangers, nécessite une approche multidimensionnelle impliquant législation, modération des plateformes, éducation aux médias et sensibilisation du public.
La Discussion qui a suivi :
La discussion qui suit les présentations aborde des points clés comme le rôle des "wumao" (armée de trolls chinoise), la difficulté de lutter contre la désinformation sans tomber dans la "réponse armée", l'importance de la collaboration entre chercheurs et professionnels de la communication, et la nécessité d'intégrer les travaux sur la "fachosphère" dans l'analyse. La sensibilisation et l'éducation aux médias sont cruciales pour développer l'esprit critique du public. Le rôle de la publicité dans le financement de la désinformation est également soulevé, ainsi que la nécessité de contrer la massification des fausses informations.
La session met en lumière la complexité de la désinformation et la nécessité d'une approche globale pour y faire face, combinant recherche, éducation et collaboration entre différents acteurs.
La session met en lumière la complexité de la désinformation et la nécessité d'une approche globale pour y faire face, combinant recherche, éducation et collaboration entre différents acteurs.
A retenir :
- Zoranima : "Il n'y a pas nécessairement d'alignement entre une augmentation de l'activité de publication et une augmentation de la rediffusion." Cette phrase souligne une conclusion clé de l'analyse de Zoranima sur la propagande numérique : le nombre de tweets publiés (activité de publication) ne correspond pas toujours à l'impact réel de la propagande, mesuré par le nombre de retweets (rediffusion). En d'autres termes, plus de tweets ne signifie pas nécessairement plus d'influence.
- Jean-Marc Santoni : "Nous privilégions une approche analytique et de détection plutôt qu'une riposte agressive." Cette phrase illustre la position de Jean-Marc Santoni face à la désinformation. Il préfère utiliser des méthodes d'analyse et de détection pour comprendre et contrer la désinformation, plutôt que de recourir à des réponses agressives ou armées
- Adji Addi Jean-Marc Lepois : "En Côte d'Ivoire, les cas de désinformation ont considérablement augmenté, surtout au cours des cinq dernières années." Cette phrase résume le constat principal d'Adji Addi Jean-Marc Lepois : la désinformation est un phénomène en pleine expansion en Côte d'Ivoire, avec une augmentation notable des cas de désinformation, particulièrement au cours des cinq dernières années.
L'Académie des Controverses et de la Communication Sensible (ACCS)
Face aux changements médiatiques et à l'explosion de la sphère digitale, l'ACCS vise à objectiver les points de vue sur les controverses et les sujets connexes.
Elle s'appuie sur les recherches en sciences humaines et sociales, notamment en sciences de l'information et de la communication, pour offrir un regard scientifique sur ces thématiques.
Voir le programme de la conférence du 26 novembre 2O24.
Face aux changements médiatiques et à l'explosion de la sphère digitale, l'ACCS vise à objectiver les points de vue sur les controverses et les sujets connexes.
Elle s'appuie sur les recherches en sciences humaines et sociales, notamment en sciences de l'information et de la communication, pour offrir un regard scientifique sur ces thématiques.
Voir le programme de la conférence du 26 novembre 2O24.