Vers une "nation sportive".
Mise en place à la rentrée 2022, l’application de cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron, qui voulait bâtir une «nation sportive”, soulevait des questionnements avant même l’événement sportif. Mais avec une cinquième place au tableau des médailles des Jeux olympiques de Paris 2024 et une huitième position aux Jeux paralympiques, la délégation tricolore a atteint les objectifs fixés par le Comité national olympique (CNOSF) et le Comité paralympique (CPSF) -*1-
-1*- https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/la-reussite-aux-jo-sexplique-t-elle-par-la-reussite-des-sports-scolaires-et-universitaires-54964208-690c-11ef-9827-8f066c8ca511.
30 minutes de sport par jour
C’est une mesure qui a été la surprise de la rentrée de 2022.
En effet, les élèves des écoles primaires se sont vus attribuer, en “théorie”, l’obligation de réaliser une demi-heure de sport par jour. Au-delà du projet politique, l’enjeu de santé publique est réel : 17% des enfants français sont en surpoids et ont perdu 25% de leurs capacités cardiovasculaires en quarante ans.
Mais la mise en application concrète du dispositif se révèle laborieuse et ses résultats, plus que mitigés.
Effectivement, outre l’enjeu économique, les jeux de Paris ont eu pour ambition d’impulser une révolution culturelle du sport en France. Or, il ne suffit pas d’énoncer les vertus du « sport » comme un leitmotiv.
C’est ce que met en avant Guillaume Dietsch, enseignant agrégé d’EPS en STAPS, à l’Université Paris-Est Créteil.
L’implication des adolescents dans une activité sportive ne va pas forcément de soi en milieu scolaire.
Or, on peut relever actuellement un « mille-feuille » de dispositifs proposés à l’école (« 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) » en primaire, ou encore « deux heures de sport supplémentaires (2HSC) au collège) en complément des heures d’EPS obligatoires. Dès lors, cela pose la question des finalités éducatives visées et de la logique à court terme et utilitaire de cette démarche.
En effet, les élèves des écoles primaires se sont vus attribuer, en “théorie”, l’obligation de réaliser une demi-heure de sport par jour. Au-delà du projet politique, l’enjeu de santé publique est réel : 17% des enfants français sont en surpoids et ont perdu 25% de leurs capacités cardiovasculaires en quarante ans.
Mais la mise en application concrète du dispositif se révèle laborieuse et ses résultats, plus que mitigés.
Effectivement, outre l’enjeu économique, les jeux de Paris ont eu pour ambition d’impulser une révolution culturelle du sport en France. Or, il ne suffit pas d’énoncer les vertus du « sport » comme un leitmotiv.
C’est ce que met en avant Guillaume Dietsch, enseignant agrégé d’EPS en STAPS, à l’Université Paris-Est Créteil.
L’implication des adolescents dans une activité sportive ne va pas forcément de soi en milieu scolaire.
Or, on peut relever actuellement un « mille-feuille » de dispositifs proposés à l’école (« 30 minutes d’activité physique quotidienne (APQ) » en primaire, ou encore « deux heures de sport supplémentaires (2HSC) au collège) en complément des heures d’EPS obligatoires. Dès lors, cela pose la question des finalités éducatives visées et de la logique à court terme et utilitaire de cette démarche.
Re”Faire aimer le sport aux Français
Néanmoins, la rentrée 2022 était aussi une opportunité pour favoriser la construction d’une citoyenneté active et engagée avec les Jeux paralympiques -2*- et olympiques.
Un travail de longue haleine pour faire aimer le sport aux enfants. Jérôme Vandenabeele, directeur de la Fédération sportive scolaire de l’école publique (Usep) salue un dispositif «qui participe au développement de la santé» des élèves -3*-
.
Pour cela, les écoles primaires ont reçu des kits dans lesquels sont par exemple fournis des cerceaux, des cordes à sauter, des balles ou des mini-haies, financés par le ministère des Sports, l’Agence nationale du sport et le Comité d'organisation
des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop).
De plus, le site officiel des jeux olympiques révèle un “boom” des inscriptions dans les clubs de sport partout en France -4*- depuis 2022 et particulièrement depuis la rentrée 2024 . Plusieurs raisons à cela. Déjà avec des médaillés en tête de certaines disciplines. Comment oublier Léon Marchand, inconnu du grand public devenu une méga star des bassins après les JO; les frères Lebruns au tennis de table, Cassandre Beaugrand au triathlon,... « A chaque fin de Jeux olympiques, nous
avons un afflux (…) de personnes et de demandes [d’inscription] », explique Jean-François Hoeni, le président depuis quinze ans de la section tir à l’arc.
Mais, cette rentrée, « c’est vraiment le summum », assure ce dernier. Par ailleurs, ce succès est aussi dû aux 90 fédérations membres du CNOSF qui se sont investies pour faire découvrir leurs disciplines aux visiteurs du Club France
durant l’événement. Tous sports confondus, la ministre démissionnaire des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a dit anticiper « 2 millions à 2,5 millions de licenciés supplémentaires », par rapport aux 16,5 millions recensés en 2023 -5*-
.
En d’autres termes, notre regard est biaisé… Pourquoi considérons-nous que le sport est délaissé de nos enseignements alors que nous sommes l’un des pays en Europe à consacrer le plus de temps à cette discipline ? Nos sportifs de hauts niveaux sont également très bien accompagnés avec nos CREPS et l’INSEP.
Un travail de longue haleine pour faire aimer le sport aux enfants. Jérôme Vandenabeele, directeur de la Fédération sportive scolaire de l’école publique (Usep) salue un dispositif «qui participe au développement de la santé» des élèves -3*-
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Pour cela, les écoles primaires ont reçu des kits dans lesquels sont par exemple fournis des cerceaux, des cordes à sauter, des balles ou des mini-haies, financés par le ministère des Sports, l’Agence nationale du sport et le Comité d'organisation
des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop).
De plus, le site officiel des jeux olympiques révèle un “boom” des inscriptions dans les clubs de sport partout en France -4*- depuis 2022 et particulièrement depuis la rentrée 2024 . Plusieurs raisons à cela. Déjà avec des médaillés en tête de certaines disciplines. Comment oublier Léon Marchand, inconnu du grand public devenu une méga star des bassins après les JO; les frères Lebruns au tennis de table, Cassandre Beaugrand au triathlon,... « A chaque fin de Jeux olympiques, nous
avons un afflux (…) de personnes et de demandes [d’inscription] », explique Jean-François Hoeni, le président depuis quinze ans de la section tir à l’arc.
Mais, cette rentrée, « c’est vraiment le summum », assure ce dernier. Par ailleurs, ce succès est aussi dû aux 90 fédérations membres du CNOSF qui se sont investies pour faire découvrir leurs disciplines aux visiteurs du Club France
durant l’événement. Tous sports confondus, la ministre démissionnaire des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a dit anticiper « 2 millions à 2,5 millions de licenciés supplémentaires », par rapport aux 16,5 millions recensés en 2023 -5*-
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En d’autres termes, notre regard est biaisé… Pourquoi considérons-nous que le sport est délaissé de nos enseignements alors que nous sommes l’un des pays en Europe à consacrer le plus de temps à cette discipline ? Nos sportifs de hauts niveaux sont également très bien accompagnés avec nos CREPS et l’INSEP.
-2*- https://eduscol.education.fr/3896/une-annee-olympique-et-paralympique-l-ecole
-3*- https://www.lefigaro.fr/actualite-france/a-l-ecole-la-laborieuse-mise-en-place-des-30-minutes-de-sport- obligatoires-par-jour-20240110
-4*- https://olympics.com/fr/infos/boom-inscriptions-clubs-sport-france-jeux-olympiques-paris-2024
-5*- https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/09/14/paris-2024-dans-les-clubs-de-sport-l-effet-jo-confronte-a-des-moyens-limites_6317351_3242.html
"...le modèle, c’est davantage le sport pour tous, le sport populaire, que le sport de haut niveau ».
En revanche, à l’instar des Etats-Unis et de la Chine qui sont des machines à fabriquer des champions, nous avons une autre vision de la pratique sportive. Dans une interview accordée à Ouest France, Didier Delignières, professeur à l’université de Montpellier à la retraite et ancien doyen de la Faculté des Sciences du Sport, met en avant qu’en France l’objectif est d’initier et faire découvrir. « L’éducation physique, elle est là pour diffuser une culture sportive, mais le modèle, c’est davantage le sport pour tous, le sport populaire, que le sport de haut niveau ». L’école est là pour «démocratiser la pratique sportive, mais elle n’a certainement pas pour objectif de former une équipe sportive, ni même de la détecter, ce n’est pas son problème, ce n’est pas son rôle.”
Nous avons donc une pratique et une vision plus humaine qui favorise la mixité.
Nous avons donc une pratique et une vision plus humaine qui favorise la mixité.
Merci Inès pour cette analyse.
Inès Ramozzi, analyste en géopolitique qui s’est dans un premier temps spécialisée dans la géopolitique africaine, puis en OSINT (renseignement en source ouverte) à des fins de recherches, s’est tournée vers la rédaction d’article pour des Thinks thanks comme IPSA avec qui elle collabore ponctuellement.
Par ailleurs, elle enseigne notamment l’histoire et la géopolitique en lycée.