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Birane Diop : Les routes de la soie du point de vue sénégalais


David Commarmond
Lundi 12 Octobre 2020


Mis en place par le Président Xi Jinping depuis 2013, les nouvelles routes de la soie sont un projet ambitieux et hautement stratégique, d'envergure internationale, à bien des égards. Son crédo principal est d'aider la Chine à redéployer ses investissements à l'étranger, particulièrement en Afrique, à travers des projets d'infrastructures et de mobilité.



Entre menace et opportunité, le Sénégal est-il conscient des enjeux ?

La stratégie chinoise est claire et réfléchie. Car, les nouvelles routes de la soie rendent les pays comme le Sénégal, qui ont des économies assez modestes, dépendants vis-à-vis de l'Empire du milieu. Du coup, je peux dire sans réserve que la finalité de ce projet chinois - « Belt Road Initiative » est éminemment géopolitique mais aussi économique. Les deux vont de pair. Il ne faut pas perdre de vue que le président chinois Xi Jinping a bien retenu les propos  du petit timonier - Deng Xiaoping. Ce stratège disait à son peuple que "le monde doit s'inspirer de la Chine". Pour ce faire, le moyen le plus efficace est de s'ouvrir aux vents de la mondialisation.
Inscrites dans des visions géopolitiques et économiques propres à la Chine, les nouvelles routes de la soie sont dans la même veine au Sénégal.
 
 Ceci nous amène à se poser la question suivante : Pourquoi dans sa politique de conquête internationale, la Chine se penche sur le Sénégal ?

Selon moi, la réponse à cette question est simple. La position géographique du Sénégal est stratégique, à bien des points. Ce pays, que beaucoup d'observateurs qualifient comme un vrai modèle de démocratie en Afrique, possède un accès direct à l'Atlantique. Situé sur la côte ouest africaine, il joue un rôle de plaque tournante des échanges entre l'Afrique et le reste du monde. D'ailleurs, le port de Dakar est l'un des ports maritimes les plus grands en Afrique subsaharienne. Et tout le monde connaît l'importance des ports dans la vie économique d'un pays. Ce qui fait que le Sénégal se place à la frontière des opportunités d'investissements et de commerce. Ceci est une aubaine pour l'usine du monde.

Car au-delà d'être le deuxième partenaire commercial du Sénégal, derrière la France avec un volume d'échanges de 1.580 milliards de francs CFA en 2018, la Chine voit le Sénégal comme un levier lui permettant de conquérir les pays de la sous-région ouest africaine afin d'écouler ses produits industriels.
 
De plus, Pékin voit le Sénégal comme un réservoir de matières premières, à l’aune de la production des hydrocarbures, notamment le pétrole et le gaz.
 

Conclusion,

Le Sénégal a été le premier pays de l'Afrique subsaharienne a signé avec la Chine un document de coopération sur ce projet ambitieux. Je pense que le Sénégal peut être gagnant de ce partenariat. Il faut simplement que les élites politiques, c'est-à-dire, celles qui sont chargées de conduire les politiques publiques et les relations internationales soient à la hauteur des enjeux.