Grégoire de Warren, Secteur du BTP / Prestataire nucléaire, Etudiant MBA Stratégie et Intelligence Economique à Ecole de Guerre Economique
Pour résumer :
- C ‘est un cas de guerre économique complexe a plusieurs niveaux de lecture.
- Enjeux de puissance et de souveraineté entre la Russie et les USA : terrain de jeu l’Europe.
- Besoins de nouvelles infrastructures.
- Redistribution locale du pouvoir (gazoducs, terminaux méthaniers..), des droits de passage en fonction de l’itinéraire.
Si l’Europe du Sud (France, Espagne, Italie) est plutôt indifférente car ses importations* en gaz ssont diversifiés, l’Europe de l’Est est particulièrement sensible aux enjeux. L’Allemagne est le premier client de la Russie pour le gaz et très dépendante d’elle suite à l’arrêt du nucléaire, et l’abandon progressif des centrales à charbon.
Deux itinéraires sont en concurrence, un entre Berlin et Vienne, qui favorise l’Allemagne. Un autre qui passe par l’Ukraine et la Slovaquie et qui confère une rente par le passage du gazoduc existant Soyouz. A côté de cela, les USA souhaitent trouver de nouveaux déboucher pour leur Gaz de schiste. Tandis que l’Ukraine craint la Russie.
Conséquence : On y voit une application forte du droit extraterritorial américain contre la Russie (Lois Cassa et Pessa) fortement amendées, pour obliger à l’abandon du projet. Pour le moment le projet a pris du retard, générant des pertes pour les parties prenantes et les partenaires externes comme AXA qui s’est retiré du projet suite à des menaces de sanctions.
Pour lever ses sanctions le Vice-Chancelier allemand propose la construction d’un port méthanier pour accueillir le gaz américain. Projet à hauteur de 1 milliard d’Euros. L’Allemagne s’est aussi engagée à soutenir l’Ukraine dans sa transition énergétique et surtout de permettre au gaz russe de circuler après 2024 dans le gazoduc ukrenien.
D’autres accords ont certainement été négociés dans le domaine militaire à notre détriment.
Dans la même lignée, la Pologne par l’intermédiaire de son autorité à la concurrence a condamné Gazprom et les 5 sociétés européennes à une amende de 6,5 milliards d’Euros au motif qu’elle accroissait la dépendance de l’Europe au Gaz russe. Le Danemark pour un motif écologique s’invite dans le débat et propose un nouveau tracé, financé en partie par les Américains ; la Slovaquie, la Hongrie (deux centrales nucléaires, la Slovénie, la République Tchèque qui est dépendante du gaz russe).
Conséquence : On y voit une application forte du droit extraterritorial américain contre la Russie (Lois Cassa et Pessa) fortement amendées, pour obliger à l’abandon du projet. Pour le moment le projet a pris du retard, générant des pertes pour les parties prenantes et les partenaires externes comme AXA qui s’est retiré du projet suite à des menaces de sanctions.
Pour lever ses sanctions le Vice-Chancelier allemand propose la construction d’un port méthanier pour accueillir le gaz américain. Projet à hauteur de 1 milliard d’Euros. L’Allemagne s’est aussi engagée à soutenir l’Ukraine dans sa transition énergétique et surtout de permettre au gaz russe de circuler après 2024 dans le gazoduc ukrenien.
D’autres accords ont certainement été négociés dans le domaine militaire à notre détriment.
Dans la même lignée, la Pologne par l’intermédiaire de son autorité à la concurrence a condamné Gazprom et les 5 sociétés européennes à une amende de 6,5 milliards d’Euros au motif qu’elle accroissait la dépendance de l’Europe au Gaz russe. Le Danemark pour un motif écologique s’invite dans le débat et propose un nouveau tracé, financé en partie par les Américains ; la Slovaquie, la Hongrie (deux centrales nucléaires, la Slovénie, la République Tchèque qui est dépendante du gaz russe).
Sur le plan diplomatique on assiste à l’émergence d’une nouvelle ligne de dissension
... entre les pays alignés sur la politique des Etats-Unis, pays signataires du Baps et membre de l’OTAN, de ceux alignés sur la Russie. Un nouveau rideau de fer en perspective… entre les deux la France (AXA).
*Pour rappel, les importations de gaz en Europe en 2019 se répartissaient ainsi : 74 % est acheminé par gazoduc, 31% depuis la Russie, 28% depuis la Norvège. 26 % est acheminé sous forme de GNL en provenance du Qatar 20%, 16% des Etats Unis, 12% du Nigéria et 5% de l’Algérie (acheminé en Espagne par le gazoduc Maghreb-Europe ou Pedro Durand Farrell).
Lien vers l’article et la vidéo
*Pour rappel, les importations de gaz en Europe en 2019 se répartissaient ainsi : 74 % est acheminé par gazoduc, 31% depuis la Russie, 28% depuis la Norvège. 26 % est acheminé sous forme de GNL en provenance du Qatar 20%, 16% des Etats Unis, 12% du Nigéria et 5% de l’Algérie (acheminé en Espagne par le gazoduc Maghreb-Europe ou Pedro Durand Farrell).
Lien vers l’article et la vidéo
Pour aller plus loin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nord_Stream
https://www.planete-energies.com/fr/medias/infographies/gazoducs-russie-cei-vers-l-europe
- Pour aller plus loin
Livres :
David Teurtrie
Thèse de doctorat : Les enjeux de souveraineté entre la Russie et son étranger proche
https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/russie-retour-puissance
Claude Cabannes et Elena Tchistiakova
https://www.dunod.com/russie-perspectives-economiques-et-sociales
Gaz : Pages 134-137
Christine Ockrent Les oligarques
https://www.erudit.org/en/journals/nb/1900-v1-n1-nb02008/78382ac.pdf
Page 301-324
Emissions et podcast
https://www.franceculture.fr/personne-david-teurtrie.html