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De l’intelligence des risques à la mission de protection


Jacqueline Sala
Mercredi 21 Janvier 2009


Dans nos sociétés la gestion des risques est devenue un acte incontournable de la gouvernance d’entreprise. C’est un métier à part entière dans les grandes organisations et une préoccupation constante dans les petites et moyennes entreprises dont on connaît le dynamisme mais aussi la vulnérabilité. Un risque mal géré peut-être fatal.
Le présent ouvrage, suite à l’agrément délivré par la conférences des grandes écoles, sert de cadre de référence et de programme au mastère spécialisé « intelligence des risques » délivré par l’Institut Supérieur d’Electronique de Paris – www.isep.f r
Référence : ISBN10 : 2-916265-07-4
ISBN13 : 978-2-916265-07-0
EAN13 : 978291626507



Editeur(s) : Institut Français de l'Intelligence Economique (IFIE) Auteur(s) : B. Besson, J. Possin - www.eyrolles.com

De l’intelligence des risques à la mission de protection
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Dans nos sociétés la gestion des risques est devenue un acte incontournable de la gouvernance d’entreprise. C’est  un métier à part entière dans les grandes organisations et une préoccupation constante dans les petites et moyennes entreprises dont on connaît le dynamisme mais aussi la vulnérabilité. Un risque mal géré peut-être fatal.

La mise en place d’un système d’intelligence économique dans l’entreprise permet la création d’une véritable intelligence des risques , afin de prévenir les menaces  et les crises.
Un concept innovant
L’intelligence des risques est un concept innovant de management des risques par l’intelligence économique.
Au travers de quatre grandes familles de risques : de sécurité industrielle (hygiène, santé au travail, incendie…), de sûreté, d’environnement et de management, cette nouvelle discipline déploie un regard à 360° sur l’ensemble des menaces endogènes et exogènes qui affectent la performance des entreprises.
Grâce à la veille sécuritaire globale mise en place, l’intelligence des risques scrute, anticipe, identifie et hiérarchise l’ensemble des évolutions en cours, voit poindre les réglementations et les normes anglo-saxonnes qui dessinent d’ores et déjà les contours de la sécurité future au plan : financier , informatique, de gestion de la santé et de la sécurité au travail et de la sécurité de l’information.

Pour l’entreprise et ses actionnaires la sécurité devient une obligation législative ou réglementaire et  un avantage décisionnel et concurrentiel de première importance.

La protection de l’entreprise s’apparente à un système qui puise dans l’intelligence collective de l’organisation et au dehors les informations et connaissances utiles à la  réduction des risques, à l’évitement ou à la gestion des crises.   
Grâce à l’intelligence économique qui transforme l’information brute en connaissances exploitables, l’entreprise anticipe les menaces comme elle anticipe les opportunités. Elle dresse la liste de ses vulnérabilités. Par le simple traitement de l’information, elle dessine les contours et le champ de sa protection. Elle le fait à un coût réduit .

L’intelligence économique soutient la mission de protection-sécurité en proportionnant et hiérarchisant les mesures de sécurité et de sûreté à la réalité de la menace. Par son balayage circulaire des environnements menaçants, l’intelligence des risques fournit en temps réel un panorama actualisé des menaces et des  risques. Elle réduit les erreurs de management et éclaire les mesures à prendre.
La « mission protection-sécurité » ne s’improvise pas, ne s’achète pas clé en main, elle se pense, s’adapte, se construit et se modélise pour chaque branche professionnelle. Elle regarde autant le quotidien que l’émergence d’une crise à venir qu’il faudra gérer faute de l’éviter. Cette mission a besoin de reconnaissance et de formations ancrées sur les véritables menaces contemporaines et les différentes façons de les appréhender avant de les réduire.

Le risque sécuritaire global ( RSG)  élargit la définition  et les frontières traditionnelles du risque et fonde l’efficacité de la mission protection-sécurité.

Un métier moderne et attractif

La responsabilité de la mission protection-sécurité est devenue aujourd’hui un véritable métier moderne et particulièrement attractif.
Crises et catastrophes ne dépendent plus du hasard ou de la volonté divine. Les Cindyniques  nous parlent de causes et d’enchaînements, elles nous apprennent que le risque naturel ou technologique est un danger dont on peut mesurer l’éventualité et  prévenir les effets. Elles  nous enseignent également que chaque incident, accident, catastrophe ou crise majeure s’analyse ou s’explique en partie par des défauts dans le recueil, la diffusion et la prise en compte de l’information ( ex :  désintégration de la navette Columbia le 1ier février 2003).
La science de tous les dangers : les cindyniques
Actuellement la possession d’information est le postulat de base d’une authentique gestion des risques.  En ce sens, l’intelligence économique en travaillant sur le volet détection des menaces  élargit considérablement le champ des cindyniques.    
Les victimes se révoltent et reçoivent partout le soutien de l’opinion. Que ce soit à Bhopal ou, plus près de nous, à Toulouse, la fatalité n’est plus acceptée. La probabilité remplace dès lors la fatalité après des siècles où l’homme était sans voix face au mauvais sort ou à la volonté divine. Le « principe de précaution » n’en finit plus d’enrichir le droit des risques industriels et des risques environnementaux.

Les excès de la nature sont désormais codifiés ; ils font l’objet, avec plus ou moins de rigueur, de prévention et d’annonce. Le directeur de la gestion des risques (DGR)  doit savoir que le « risque juridique » imprègne toutes les activités, les plus stratégiques comme les plus anodines.
Ce même directeur rompu au calcul de la  « criticité pondérée » des risques doit en apprécier la probabilité d’occurrence. Chaque risque doit non seulement être calculé et comparé mais faire l’objet d’un traitement dans la durée. C’est le temps de l’évaluation des risques et celle de leur expertise scientifique (réseaux de Piétri, graphes de Markov, arbres des défaillances, etc.). Tous les calculs sont issus de modèles mathématiques  dont les principales applications se situent dans l’aéronautique, le spatial, le BTP, la marine, la chimie, le nucléaire… Revisiter périodiquement les dangers que nous avons disséqués  au fil des deux tomes de notre ouvrage fait partie de ce métier passionnant.
Les risques entrepreneuriaux et managériaux procèdent d’erreurs de pilotage, d’omissions, de négligences qui à l’instar des risques de sécurité et de sûreté altèrent la « profitabilité » des entreprises. Leur prévention et leur traitement constituent l’une des nouveautés de l’intelligence des risques  qui fait éclater le cadre traditionnel de la « sécurité » (safety) . La prise en compte de la protection par l’intelligence économique est une nécessité qui ne laisse pas indemne les managements traditionnels ronronnants.
   Les Risk managers l’ont bien compris. Leur association professionnelle  a intégré l’un des groupes de travail du Haut Responsable à l’Intelligence Economique de façon à éclairer par l’intelligence économique leurs  différentes pratiques de la protection.

    L’entreprise s’aperçoit que l’intelligence des risques, devient un facteur de performance et une mine d’avantages en terme de  réactivité décisionnelle ( gain de temps) comme  au plan concurrentiel.     C’est au management, qu’il reviendra en dernier lieu d’organiser et de mettre sur pied une mission de protection adaptée  à la filière  professionnelle ou de service,  au budget de l’entreprise et à la réalité des menaces. « De l’’intelligence des risques à la mission de protection » est le troisième volet d’une trilogie qui complète et enrichit les précédents ouvrages des auteurs, dont le premier, « Du renseignement à l’intelligence économique »  décrit en détail, à travers les éléments fondamentaux de l’IE (maîtrise, mémoire, réseaux, analyse), le fonctionnement et l’implantation d’un système dans l’organisation et dont le second, « L’audit d’intelligence économique »  en permet l’évaluation et le pilotage.

J.-C Possin & B. Besson