(23 Mars 2021) Anticiper pour s'adapter au futur, ou pour le construire ?
Pratiquer la prospective consiste à mettre en œuvre tout un ensemble de méthodes, d’outils et de recherches concernant l'évolution future des sociétés et permettant de dégager des éléments de prévisions plausibles. C’est tout autant chercher à construire son propre futur, que de chercher à s’y adapter.
Parmi les pratiques de l’anticipation, figure par ailleurs la science-fiction. Elle peut être mainstream, indépendante, confidentielle d’auteurs plus ou moins connus, des films d’Hollywood, ou basée sur la littérature. Les racines de la Science-fiction remontent à la nuit des temps, issu d’un proto-imaginaire, fille de la mythologie, elle s’est considérablement enrichie au XIXe siècle et popularisée avec des auteurs comme Jules Verne, HG Wells grâce au développement de l’industrie. Puis dans l’entre-deux Guerres, puis la 2e Guerre Mondiale, qui a laissé des traces dans l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, la Science-Fiction peut être représentée sous la forme d’un arbre, avec de nombreuses branches, qui vont de l’uchronie à l’utopie, avec des futurs plus ou moins souhaitables, avec des horizons différents qui vont de la décennie, au siècle ou millénaire. Faisant intervenir ou pas des « Extra-terrestres ».
Cette discussion organisée par Thibault RENARD, Senior advisor – Cybercercle, avec Olivier PARENT, Directeur d'études prospective s à Le Comptoir Prospectiviste et Thibault CHENEVIERE, Adjoint au maire, en charge du numérique et du commerce à la ville de Pau, a donc questionné la question de l’adaptation, au travers 4 films de science-fictions représentatifs de cet « arbre ».
Le 1e extrait est un film américain indépendant de 2012 « Frank et les robots » l’adaptation (ou la non-adaptation) générationnelle.
Parmi les pratiques de l’anticipation, figure par ailleurs la science-fiction. Elle peut être mainstream, indépendante, confidentielle d’auteurs plus ou moins connus, des films d’Hollywood, ou basée sur la littérature. Les racines de la Science-fiction remontent à la nuit des temps, issu d’un proto-imaginaire, fille de la mythologie, elle s’est considérablement enrichie au XIXe siècle et popularisée avec des auteurs comme Jules Verne, HG Wells grâce au développement de l’industrie. Puis dans l’entre-deux Guerres, puis la 2e Guerre Mondiale, qui a laissé des traces dans l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, la Science-Fiction peut être représentée sous la forme d’un arbre, avec de nombreuses branches, qui vont de l’uchronie à l’utopie, avec des futurs plus ou moins souhaitables, avec des horizons différents qui vont de la décennie, au siècle ou millénaire. Faisant intervenir ou pas des « Extra-terrestres ».
Cette discussion organisée par Thibault RENARD, Senior advisor – Cybercercle, avec Olivier PARENT, Directeur d'études prospective s à Le Comptoir Prospectiviste et Thibault CHENEVIERE, Adjoint au maire, en charge du numérique et du commerce à la ville de Pau, a donc questionné la question de l’adaptation, au travers 4 films de science-fictions représentatifs de cet « arbre ».
Le 1e extrait est un film américain indépendant de 2012 « Frank et les robots » l’adaptation (ou la non-adaptation) générationnelle.
Pour résumer
Les thèmes abordés y sont : la peur, la défiance générationnelle envers l’inconnu, ici la technologie, de parents à enfants, mais aussi entre les enfants. Un homme âgé, perdant la mémoire, de plus en plus dépendant physiquement, reçoit de la part de son fils un robot assistant de vie, seule alternative à un placement en maison médicalisée. Malgré sa défiance, il va apprendre à se familiariser avec le robot.
Olivier PARENT ajoute la nécessité ou la capacité aussi de l’homme à interagir avec les machines. Entre l’inné et l’acquis de l’usage des technologies ? Quelle contribution apporte la technologie à la culture humaine ?
Pour Thibault CHENEVIERE, la question du rejet du numérique est déjà une problématique dont il faut tenir compte, qui touche aussi bien les personnes âgées, que les plus jeunes. Les élus se doivent d’en tenir compte. Les élèves à l’heure actuelle sont déjà en situation de fragilité. Manque de matériels (mauvaise connexion, pas d’imprimante ou d’ordinateur). Ou plus simplement par une mauvaise compréhension des usages. L’ordinateur / le téléphone étant vu ou utilisé comme un outil ludique. Il peut arriver que les dissonances d’usages de l’élève envers son professeur trahissent une incompréhension des attentes de l’un envers l’autre. Par exemple, l’envoi d’un devoir par email d’une élève à son professeur au format image.
Cette année particulière a généré un décrochage très important des élèves et des étudiants. Quel que soit l’âge et la condition. Les effets sont des plus terribles.
Pour conclure, ce petit film pose de bonnes questions éthiques, et le fait que l’adaptation ne se situe pas forcément là où l’on croit.
Olivier PARENT ajoute la nécessité ou la capacité aussi de l’homme à interagir avec les machines. Entre l’inné et l’acquis de l’usage des technologies ? Quelle contribution apporte la technologie à la culture humaine ?
Pour Thibault CHENEVIERE, la question du rejet du numérique est déjà une problématique dont il faut tenir compte, qui touche aussi bien les personnes âgées, que les plus jeunes. Les élus se doivent d’en tenir compte. Les élèves à l’heure actuelle sont déjà en situation de fragilité. Manque de matériels (mauvaise connexion, pas d’imprimante ou d’ordinateur). Ou plus simplement par une mauvaise compréhension des usages. L’ordinateur / le téléphone étant vu ou utilisé comme un outil ludique. Il peut arriver que les dissonances d’usages de l’élève envers son professeur trahissent une incompréhension des attentes de l’un envers l’autre. Par exemple, l’envoi d’un devoir par email d’une élève à son professeur au format image.
Cette année particulière a généré un décrochage très important des élèves et des étudiants. Quel que soit l’âge et la condition. Les effets sont des plus terribles.
Pour conclure, ce petit film pose de bonnes questions éthiques, et le fait que l’adaptation ne se situe pas forcément là où l’on croit.
Pour résumer
Le 2e extrait est issu une série de 2011diffusée en Grande-Bretagne « Black Mirror ». Une dystopie par excellence, qui fait référence aux écrans de télévision que nous croisons partout aujourd’hui et qui seront encore plus présent dans l’avenir. : dans un avenir proche, chaque individu a une note sociale, cette note conditionne beaucoup d’aspects, et pour faire partie de « l’élite » et obtenir le privilège ultime de résider dans le village idéal, il faut obtenir la note minimum, de 4,5/5.
Dystopie par excellence, Black Mirror fait référence aux écrans de télévision que nous croisons partout aujourd’hui et qui seront encore plus présent sdans l’avenir. Dans cet épisode, dans un avenir proche, chaque individu a une note sociale, cette note conditionne beaucoup d’aspects, et pour faire partie de « l’élite » et obtenir le privilège ultime de résider dans le village idéal, il faut obtenir la note minimum, de 4,5/5.
Pour y parvenir, il faut présenter le profil idéal, la vie idéale, le réseau idéal, être parrainé, avoir une e-réputation irréprochable. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, quitte à prendre quelques arrangements avec la réalité, mais surtout il s’agit de se soumettre au diktat de l’apparence, vendre ses données et accepter d’entrer dans une réalité augmentée par le truchement de lentilles qui modifient votre perception de l’environnement, vous donne accès à un ensemble d’informations sur les personnes autour de vous, analyse aussi votre comportement, vos centres d’intérêts, votre entourage et vos fréquentations.
En suivant, le personnage principal, elle se rend compte que pour atteindre cet objectif , le chemin est plus long et difficile. Difficile parce qu’il faut mettre en place une stratégie sociale en se coupant de personnes qui ont des notes basses ou qui ne jouent pas le jeu. Mais aussi se heurter à une élite qui se protège et sur lequel on ne peut pas avoir d’actions directes.
Le parallèle de cette série et avec la notation sociale qui existe en Chine ne peut que se faire. Elle pose la question du comportement de l’individu dans la ville, civique et incivique. La sanction étant la suppression d’avantages ou d’accès à des services publics si, il y a un du non-respect des règles. Quid de l’acceptation sociale des comportements incivique ? Quid de la ville totalement sécurisée / sous-contrôle vidéo ? Est-ce une évolution ou une involution ? Est-ce le vivre ensemble que nous voulons et pouvons accepter ?
Aujourd’hui une bonne part des technologies nécessaires pour mettre en place ce type d’environnement existe, la Chine est un précurseur. Mais il reste encore quelques marches pour y parvenir.
Pour Thibault CHENEVIERE, l’Europe avec ses 500 millions de consommateurs est pour le moment protégée par une réglementation (la RGPD), c’est protection n’est pas la panacée, mais elle contraint les GAFAM et les BATIX à un minimum de règles.
Les enjeux sont importants, Facebook et consorts génèrent 98 % de leurs bénéfices par la publicité. Publicités basées sur nos données. Ces sociétés faisant primer leurs intérêts personnels sur l’intérêt général. A l’inverse, des états autoritaires proposent un autre modèle de développement, mettant certes l’intérêt général au-dessus de tout, sacrifiant aussi les libertés publiques. Pour qu’une réalité prenne forme, il faut une volonté politique.
Si on laisse faire les tenants d’une politique darwinienne se faire, le pouvoir politique laisse à d’autres le soin prendre un sens ou un autre. Alors que le pouvoir politique dispose d’une palette de champs d’intervention et de leviers. Education au numérique, regard critique, lutte contre les fakes news pourraient être des réflexions au sein de l’Education Nationale, questions qui lui échappent encore totalement.
Thibault Renard rappelle qu’en poussant encore un peu plus loin l’évolution on en arrive au transhumanisme avec l’implantation permanente de prothèses. Mais on demande en fait l’adaptation le corps humain à la machine, plus que la machine à l’homme. Et au delà, plus qu’être augmenté, l’être humain ne fait que s’adapter au modèle économique dominant.
3e Extrait film daté de 2018 « Ready Player One » issu d’un roman écrit en 2013 : l’adaptation (ou la non-adaptation) territoriale.
Dystopie par excellence, Black Mirror fait référence aux écrans de télévision que nous croisons partout aujourd’hui et qui seront encore plus présent sdans l’avenir. Dans cet épisode, dans un avenir proche, chaque individu a une note sociale, cette note conditionne beaucoup d’aspects, et pour faire partie de « l’élite » et obtenir le privilège ultime de résider dans le village idéal, il faut obtenir la note minimum, de 4,5/5.
Pour y parvenir, il faut présenter le profil idéal, la vie idéale, le réseau idéal, être parrainé, avoir une e-réputation irréprochable. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, quitte à prendre quelques arrangements avec la réalité, mais surtout il s’agit de se soumettre au diktat de l’apparence, vendre ses données et accepter d’entrer dans une réalité augmentée par le truchement de lentilles qui modifient votre perception de l’environnement, vous donne accès à un ensemble d’informations sur les personnes autour de vous, analyse aussi votre comportement, vos centres d’intérêts, votre entourage et vos fréquentations.
En suivant, le personnage principal, elle se rend compte que pour atteindre cet objectif , le chemin est plus long et difficile. Difficile parce qu’il faut mettre en place une stratégie sociale en se coupant de personnes qui ont des notes basses ou qui ne jouent pas le jeu. Mais aussi se heurter à une élite qui se protège et sur lequel on ne peut pas avoir d’actions directes.
Le parallèle de cette série et avec la notation sociale qui existe en Chine ne peut que se faire. Elle pose la question du comportement de l’individu dans la ville, civique et incivique. La sanction étant la suppression d’avantages ou d’accès à des services publics si, il y a un du non-respect des règles. Quid de l’acceptation sociale des comportements incivique ? Quid de la ville totalement sécurisée / sous-contrôle vidéo ? Est-ce une évolution ou une involution ? Est-ce le vivre ensemble que nous voulons et pouvons accepter ?
Aujourd’hui une bonne part des technologies nécessaires pour mettre en place ce type d’environnement existe, la Chine est un précurseur. Mais il reste encore quelques marches pour y parvenir.
Pour Thibault CHENEVIERE, l’Europe avec ses 500 millions de consommateurs est pour le moment protégée par une réglementation (la RGPD), c’est protection n’est pas la panacée, mais elle contraint les GAFAM et les BATIX à un minimum de règles.
Les enjeux sont importants, Facebook et consorts génèrent 98 % de leurs bénéfices par la publicité. Publicités basées sur nos données. Ces sociétés faisant primer leurs intérêts personnels sur l’intérêt général. A l’inverse, des états autoritaires proposent un autre modèle de développement, mettant certes l’intérêt général au-dessus de tout, sacrifiant aussi les libertés publiques. Pour qu’une réalité prenne forme, il faut une volonté politique.
Si on laisse faire les tenants d’une politique darwinienne se faire, le pouvoir politique laisse à d’autres le soin prendre un sens ou un autre. Alors que le pouvoir politique dispose d’une palette de champs d’intervention et de leviers. Education au numérique, regard critique, lutte contre les fakes news pourraient être des réflexions au sein de l’Education Nationale, questions qui lui échappent encore totalement.
Thibault Renard rappelle qu’en poussant encore un peu plus loin l’évolution on en arrive au transhumanisme avec l’implantation permanente de prothèses. Mais on demande en fait l’adaptation le corps humain à la machine, plus que la machine à l’homme. Et au delà, plus qu’être augmenté, l’être humain ne fait que s’adapter au modèle économique dominant.
3e Extrait film daté de 2018 « Ready Player One » issu d’un roman écrit en 2013 : l’adaptation (ou la non-adaptation) territoriale.
Pour résumer
Dans Colombus, une mégapole du futur, (toutes les villes sont des mégapoles dans la science fiction), les hommes ont renoncé à résoudre les problèmes sociaux et environnementaux, ils préfèrent s’évader dans une réalité virtuelle, sans limites. Le créateur décédé depuis plusieurs années a laissé un ensemble d’énigmes et une clé cachée. Celui qui la trouvera en sera le nouveau propriétaire. Faisant des clins d’œils à la culture pop des années 80/90, ce film se situe dans le domaine du renoncement. Il pose la question de la ville de demain. Sera-t-elle durable ou pas ? Et qui la contrôlera ?
Pour Thibault CHENEVIERE, aujourd’hui, la réalité augmentée est déjà utilisée dans des projets civils (pacifiques) d’architecture, de conception d’espaces verts, de simulation de circulation douce afin de préparer demain. Dans le domaine, l’évolution des outils et des process est permanente. « En région, nous travaillons à ce que la ville de demain soit plus vivable. Sans être une mégapole. ». Nous sommes toutefois conscients que les agglomérations seront plus importantes car toujours plus attirantes.
Le travail sur les transports nous amène à revoir la place de la voiture en centre-ville, par extension les émissions de C02, le développement des bus à hydrogène, est une transition technologique qui nécessite des infrastructures. Il en va de même pour supprimer les îlots de chaleur ( débitumage des cours d’école par exemple ).
Pour Olivier Parent, la volonté de préserver le réel mais aussi l’espace virtuel doit nous rendre vigilent sur l’évolution des plateformes, le fait qu’elles soient privées et que nos données soient leur carburant peut être un danger pour nos démocraties.
Pour Thibault CHENEVIERE, aujourd’hui, la réalité augmentée est déjà utilisée dans des projets civils (pacifiques) d’architecture, de conception d’espaces verts, de simulation de circulation douce afin de préparer demain. Dans le domaine, l’évolution des outils et des process est permanente. « En région, nous travaillons à ce que la ville de demain soit plus vivable. Sans être une mégapole. ». Nous sommes toutefois conscients que les agglomérations seront plus importantes car toujours plus attirantes.
Le travail sur les transports nous amène à revoir la place de la voiture en centre-ville, par extension les émissions de C02, le développement des bus à hydrogène, est une transition technologique qui nécessite des infrastructures. Il en va de même pour supprimer les îlots de chaleur ( débitumage des cours d’école par exemple ).
Pour Olivier Parent, la volonté de préserver le réel mais aussi l’espace virtuel doit nous rendre vigilent sur l’évolution des plateformes, le fait qu’elles soient privées et que nos données soient leur carburant peut être un danger pour nos démocraties.
Pour résumer
En 2020, le projet de station spatiale internationale est relancé, petit à petit elle grandit. 150 ans plus tard, le premier contact est établi avec la première civilisation extra-terrestre. Pour signifier ce premier contact, la poignée de main devient le signe d’amitié universelle et pendant 8 siècles la station va grossir au fur et à mesure que les civilisations vont prendre contact.
Clairement optimiste et positif, ce space-opéra pose la question du projet commun. Pour avancer ensemble, rien de mieux que d’avoir un objectif assigné.
Pour Thibault CHENEVIERE, à l’heure actuelle, c’est là le problème, nous n’avons pas de projets communs, où ils sont si vagues que l’on ne peut y adhérer. L’urgence climatique a été sous la présidence Trump remise en cause amputée de la présence américaine, ce qui a profondément affaibli le projet. L’élection de Joe Biden a été un souffle d’espoir et d’encouragement.
Olivier Parent rappelle que si la conquête de l’espace est revenue dans le scope des Etats, elle est aussi dans l’oeil des entreprises privées. Contrairement à 1969, où la Nasa était seule en capacité de mettre en place un programme lunaire, aujourd’hui, des entreprises sont en mesure de concurrencer les Etats. Elon Musk en est l’exemple parfait. Les mauvaises langues ajoutent que les 70,000 dollars qu’il a donné à Obama se sont transformés en contrats d’état à 7 milliards de dollars. Les Chinois espèrent mettre en place une base spatiale sur la lune, les Américains aller sur mars, d’autres entreprises visent la conquête des matières premières contenues dans les astéroïdes.
Mais en Europe, le projet Européen s’est arrêté dans les années 90, proposant un statu quo aux pays membres. Le Brexit a pendant de nombreuses années monopolisé l’attention et l’énergie des institutions. C’est un signal qui doit être pris en considération.
Les pistes de projets potentiels sont pourtant nombreux. Redonner du sens et du souffle à l’Europe. Elle est devenue trop technocratique, inhumaine. Erasmus, doit se réinventer et trouver un nouveau départ. Erasmus a été un projet phare et concret qui pendant des décennies a popularisé le projet européen.
Dans le film le commerce est le premier moteur, on peut y voir certainement une analogie avec la vision anglo-saxonne de l’Europe dans les années 50/60. On peut certainement dépasser cette vision. Pour le moment, à la différence des héros du film, nous n’avons qu’une planète et qu’un vaisseau. Nous ne pouvons nous échapper (pour le moment), et envisager de migrer ailleurs. "Nous devons donc prendre soin de notre vaisseau et le réparer". Si la Chine et les USA se projettent dans la conquête spatiale, l’Europe doit aussi se poser des questions.
Clairement optimiste et positif, ce space-opéra pose la question du projet commun. Pour avancer ensemble, rien de mieux que d’avoir un objectif assigné.
Pour Thibault CHENEVIERE, à l’heure actuelle, c’est là le problème, nous n’avons pas de projets communs, où ils sont si vagues que l’on ne peut y adhérer. L’urgence climatique a été sous la présidence Trump remise en cause amputée de la présence américaine, ce qui a profondément affaibli le projet. L’élection de Joe Biden a été un souffle d’espoir et d’encouragement.
Olivier Parent rappelle que si la conquête de l’espace est revenue dans le scope des Etats, elle est aussi dans l’oeil des entreprises privées. Contrairement à 1969, où la Nasa était seule en capacité de mettre en place un programme lunaire, aujourd’hui, des entreprises sont en mesure de concurrencer les Etats. Elon Musk en est l’exemple parfait. Les mauvaises langues ajoutent que les 70,000 dollars qu’il a donné à Obama se sont transformés en contrats d’état à 7 milliards de dollars. Les Chinois espèrent mettre en place une base spatiale sur la lune, les Américains aller sur mars, d’autres entreprises visent la conquête des matières premières contenues dans les astéroïdes.
Mais en Europe, le projet Européen s’est arrêté dans les années 90, proposant un statu quo aux pays membres. Le Brexit a pendant de nombreuses années monopolisé l’attention et l’énergie des institutions. C’est un signal qui doit être pris en considération.
Les pistes de projets potentiels sont pourtant nombreux. Redonner du sens et du souffle à l’Europe. Elle est devenue trop technocratique, inhumaine. Erasmus, doit se réinventer et trouver un nouveau départ. Erasmus a été un projet phare et concret qui pendant des décennies a popularisé le projet européen.
Dans le film le commerce est le premier moteur, on peut y voir certainement une analogie avec la vision anglo-saxonne de l’Europe dans les années 50/60. On peut certainement dépasser cette vision. Pour le moment, à la différence des héros du film, nous n’avons qu’une planète et qu’un vaisseau. Nous ne pouvons nous échapper (pour le moment), et envisager de migrer ailleurs. "Nous devons donc prendre soin de notre vaisseau et le réparer". Si la Chine et les USA se projettent dans la conquête spatiale, l’Europe doit aussi se poser des questions.
Conclusion :
Au travers de quatre extraits de films de science-fiction et de témoignages de professionnels amenés à penser le futur, cet atelier a donc, sur la thématique de l’adaptation, interrogé et illustré cette position cet état où, au moment de rêver à des « Mondes Anticipés », l’humain demeure tiraillé entre transcender sa condition, ou chercher à décrypter un destin tracé d’avance. Mais plus que disserter sur l’avenir, c’est questionner le présent qui demeure le plus important.