Le Global Risks Report 2024 du Forum Économique Mondial présente un panorama des principaux risques mondiaux des deux prochaines années et de la décennie à venir. Il analyse leurs implications et les possibilités d’action pour les décideurs.
1 500 experts et décideurs répartis dans plus de 100 pays ont répondu à cette grande enquête, complétée par des groupes ‘quali’ qui ont réuni 160 acteurs du monde académique, économique ou politique.
En parallèle, plus de 11 000 répondants répartis ont été invités à classer les 5 principaux risques qui menaçaient leur pays dans les 2 prochaines années parmi une liste de 36 risques qui leurs étaient proposés. Ces études ont été réalisées entre avril et octobre 2023.
Tour d’horizon des 7 enseignements clés de ce rapport.
1 500 experts et décideurs répartis dans plus de 100 pays ont répondu à cette grande enquête, complétée par des groupes ‘quali’ qui ont réuni 160 acteurs du monde académique, économique ou politique.
En parallèle, plus de 11 000 répondants répartis ont été invités à classer les 5 principaux risques qui menaçaient leur pays dans les 2 prochaines années parmi une liste de 36 risques qui leurs étaient proposés. Ces études ont été réalisées entre avril et octobre 2023.
Tour d’horizon des 7 enseignements clés de ce rapport.
1. Contexte mondial : ça se dégrade !
Au niveau mondial, les perspectives ne sont pas roses. Le contraire nous aurait étonné. Le rapport identifie des risques de détérioration de nature structurelle. Changement climatique, déstabilisation géopolitique, enjeux démographiques, mutations technologiques... ces phénomènes concourent à faire considérer le contexte mondial de plus en plus risqué. Plus de 60 % des répondants prévoient des turbulences sociales majeures ou des risques de catastrophes globales d’ici 10 ans.
2. Risques environnementaux : vers un point de non-retour !
Les risques environnementaux, particulièrement les événements climatiques extrêmes, demeurent les plus pressants à court terme. Avec un fort consensus parmi les experts sur la probabilité de crises climatiques graves dans les 2 années à venir. Le rapport met en lumière les menaces d’événements non linéaires et irréversibles dans les 10 ans.
La perte de biodiversité et les changements critiques des écosystèmes terrestres sont considérés comme des risques majeurs qu’il est urgent de traiter, notamment pour les plus jeunes et pour les acteurs du secteur privé.
L’objectif de maintenir une élévation de température mondiale sous 1,5°C apparaît comme ne plus pouvoir être atteint dans la prochaine décennie, ce qui pourrait avoir des impacts sociaux et environnementaux massifs.
La perte de biodiversité et les changements critiques des écosystèmes terrestres sont considérés comme des risques majeurs qu’il est urgent de traiter, notamment pour les plus jeunes et pour les acteurs du secteur privé.
L’objectif de maintenir une élévation de température mondiale sous 1,5°C apparaît comme ne plus pouvoir être atteint dans la prochaine décennie, ce qui pourrait avoir des impacts sociaux et environnementaux massifs.
3. Polarisation sociétale et montée des risques de désinformation
La polarisation sociétale et les risques liés à la désinformation sont classés parmi les préoccupations majeures pour les deux années à venir. En 2024, de nombreuses élections dans des économies influentes pourraient être perturbées par la diffusion massive de fausses informations, alimentée par les technologies de génération/manipulation de contenu.
Ce phénomène est susceptible d’aggraver les divisions sociétales et politiques, entraînant des risques de conflits civils et d’une érosion de la confiance dans les institutions.
Les réponses gouvernementales pourraient, selon le rapport, renforcer la censure et la surveillance, posant des défis pour la liberté d’expression.
Ce phénomène est susceptible d’aggraver les divisions sociétales et politiques, entraînant des risques de conflits civils et d’une érosion de la confiance dans les institutions.
Les réponses gouvernementales pourraient, selon le rapport, renforcer la censure et la surveillance, posant des défis pour la liberté d’expression.
4. Incertitudes économiques et tensions sur le coût de la vie
La crise du coût de la vie, exacerbée par l’inflation, le poids des dettes et la perspective d’une potentielle récession constitue une préoccupation majeure, notamment dans les pays en voie de développement ou certains pays européens.
Les économies fragiles risquent d’être marginalisées face à des investissements limités en infrastructures, notamment numériques et vertes, augmentant le fossé économique avec les pays développés. Le rapport anticipe une pression accrue sur les États les plus vulnérables, pouvant amener des populations à se tourner vers des économies informelles dans le meilleur des cas, voire illicites dans le pire.
Les économies fragiles risquent d’être marginalisées face à des investissements limités en infrastructures, notamment numériques et vertes, augmentant le fossé économique avec les pays développés. Le rapport anticipe une pression accrue sur les États les plus vulnérables, pouvant amener des populations à se tourner vers des économies informelles dans le meilleur des cas, voire illicites dans le pire.
5. Émergence de nouveaux risques de sécurité et escalade des conflits
Les tensions géopolitiques sont amplifiées par les rivalités technologiques et les enjeux autour des ressources stratégiques. Les conflits, comme ceux en Ukraine, au Moyen-Orient et autour de Taïwan, sont considérés comme des points chauds pouvant déstabiliser l’économie mondiale.
L’essor des technologies de pointe, dont l’IA, pourrait, selon le rapport, faciliter l’accès à des outils d’exacerbation de ces conflits. La prolifération d’armes autonomes et leur miniaturisation (Drones, armes chimiques ou bactériologiques) pouvant accroître le risque d’escalade et de conflits asymétriques.
L’essor des technologies de pointe, dont l’IA, pourrait, selon le rapport, faciliter l’accès à des outils d’exacerbation de ces conflits. La prolifération d’armes autonomes et leur miniaturisation (Drones, armes chimiques ou bactériologiques) pouvant accroître le risque d’escalade et de conflits asymétriques.
6. Défis de gouvernance et fragmentation de l’ordre mondial
Le rapport décrit une scène internationale de plus en plus fragmentée où un paradoxe se fait jour. La nature des risques (environnementaux, technologiques, démographiques) devraient exiger une coopération mondiale. Mais l’heure est à la fragmentation des idéologies et des blocs géopolitiques avec une émergence d’alliances politiques dans le Sud global qui pourrait redéfinir les dynamiques de sécurité au niveau international. Pour faire face à ces risques, la réponse semble donc passer par des stratégies et des initiatives localisées.
7. Une perception autocentrée à court terme
La diversité de hiérarchisation des risques en fonction des pays est manifeste. La situation géographique, économique ou démographique de chaque pays impactant fortement la nature des risques à traiter, notamment à court terme.
Sur une projection à dix ans, les risques environnementaux et géopolitiques se classent sur les 2 premières marches du podium dans la majorité des pays.
Sur une projection à dix ans, les risques environnementaux et géopolitiques se classent sur les 2 premières marches du podium dans la majorité des pays.
Conclusion : Vers une résilience adaptative
Le rapport conclut sur l’importance de mettre en place des politiques de résilience capable d’encaisser les chocs à venir dans la prochaine décennie. Les scores de probabilité de réalisation de ces risques sont si élevés que l’heure a sonné d’être en capacité de s’y adapter.
Les initiatives de gouvernance mondiale semblant vouées à l’échec, on devrait voir se multiplier des initiatives locales qui associeraient pouvoirs politiques, économiques et citoyens.
Les initiatives de gouvernance mondiale semblant vouées à l’échec, on devrait voir se multiplier des initiatives locales qui associeraient pouvoirs politiques, économiques et citoyens.
Merci Christophe Pouilly pour cette synthèse.
Christophe Pouilly est Vice-président exécutif de La Fabrique du Futur & Co. Il assure la direction opérationnelle de ce "Do Tank" qui compte 57 associés aux expertises transdisciplinaires. Sa mission : aider les structures (publiques ou privées) à se projeter dans le futur et les accompagner dans leurs grandes transitions. Membre de la Société Française de Prospective et l'Association of Professionnel Futurists, Christophe est également formateur au sein de l'organisme de formation (certifié Qualiopi) de la Fabrique du Futur.