•Quel lien voyez-vous entre l’IE et le développement économique territorial ?
Le risque en développement économique, territorial ou local, est de ne s’appuyer que sur le diagnostic et la prospective d’une situation économique bien localisée. Ce n’est plus possible. Pour mette en œuvre efficacement et concrètement le maître-mot de l’IE – Anticipation – il faut être capable d’articuler des échelles d’espace et de temps variées (du local au mondial, de l’immédiat à la décennie, et même au-delà). Il faut en finir avec le faux-nez de l’urgence qui n’est qu’une impasse psychologiquement confortable pour s’éviter les difficultés – réelles - de l’anticipation des mutations économiques et des environnements concurrentiels. Un exemple : qui se préoccupe activement de l’effet de l’arrivée – plus que probable, sans doute inéluctable : il suffit de regarder l’expérience récente de la Métropole nantaise – de l’impression 3D dans les industries du bâtiment ? Que va-t-il se passer quand un opérateur va commencer massivement à construire du logement avec une imprimante 3D ? C’est une question de mois ou de quelques années. Pourtant la technologie, elle, a une quinzaine d’années… largement de quoi anticiper ! Quel territoire peut espérer ne pas être impacté par une telle mutation ?
L’IE territoriale doit donc permettre de construire et d’actualiser des stratégies de territoire assurant la coordination, la cohérence et la cohésion entre acteurs économiques, publics et privés, pour faire face aux mutations économiques et en tirer parti pour cesser de les subir, comme c’est trop souvent le cas. Le préfet Rémy Pautrat, en son temps, l’avait déjà parfaitement explicité.
Que préconiseriez-vous comme actions des acteurs du développement économique en matière d’IE Territoriale ?
Il faut aussi un changement de langage pour faire plus efficacement la pédagogie de l’IE, pour favoriser un changement non seulement culturel, mais surtout cognitif. Il faut expliquer ce qu’est le renseignement économique en lui assignant non pas trois moyens mais trois buts, comme autant de registres d’actions concrètes : Anticiper – Protéger – Infléchir. Ces groupes d’actions doivent avoir deux « objets » : les mutations économiques (multiples dimensions et échelles) et les changements dans les environnements concurrentiels, processus l’un comme l’autre de plus en plus complexes. C’est ainsi que l’on aborde l’IE territoriale et l’intelligence territoriale à l’EM Normandie.
Pour en savoir plus
http://www.ecole-management-normandie.fr/