Q : Que sont les objets connectés ?
R : Killian Bazin
Les objets connectés sont l'alliance du software, du hardware mais aussi du design industriel et du marketing.
Les objets connectés sont pour le moment des « objets du quotidiens » équipés de puces et de capteurs qui permettent de capter des informations. Cela peut être des raquettes de tennis, des gants, des chaussures. On peut alors mesurer la vitesse, le poids etc. On peut alors estimer le nombre de calories brûlées, le nombre de pas effectués, le nombre de kilomètres parcourus.
Mais les applications sont multiples BtoB, BtoC nous n'avons pas encore mesuré tous les impacts de ces nouvelles technologies.
Q : Quels sont les atouts de la France dans le domaine ?
R : Killian Bazin
La France est un acteur majeur du secteur. Les produits des entreprises françaises en forte croissance Withings ou Parrot sont extrêmement bien distribués. Nous pouvons pour cela pousser « cocorico ».
L'étude que nous avons menée sur le sujet confirme l'extraordinaire foisonnement d'idées et de projets qui émergent de la part d'acteurs les plus divers. Sur ce point notre écosystème est très riche. Il est alimenté par des écoles d'ingénieurs de premier ordre. Certes nous ne concurrençons pas les chinois ou les indiens, mais nous nous défendons. Nous pourrions nous améliorer encore si l'audit et le conseil n’absorbaient pas 20 % des jeunes ingénieurs. Mais les passerelles permettent aujourd'hui d'ouvrir plus de voies.
Le financement des projets en phase de prototypage « pose peu de problèmes », dans la mesure où ils sont peu gourmands. Le rôle de la BPI sur ce point est très retreint. Avec 1 million d'euro, une start-up est confortablement installée, mais elle doit attaquer les marchés internationaux rapidement. Le marché français est beaucoup trop restreint.
Q : Quel serait l'effet rédhibitoire qui pourrait être source d'échec ?
R : Killian Bazin
L'erreur majeur serait de faire des objets connectés un objet d'ingénieur pour des ingénieurs, car ils se feraient plaisir et oublieraient complètement le besoin utilisateur. Pour qu'un projet fonctionne, il faut que le meilleur des ingénieurs travaille avec le meilleur des marketeurs et des designers. Alors là le projet peut rencontrer le succès. Cette équipe doit être forte, avec du répondant, car l'ingénieur aura envie de montrer ce qu'il sait faire et donner le meilleur de lui même. Mais ce ne sera pas forcément ce qui sera nécessaire au projet. C'est un travers très français, qui nous a souvent coûté cher.
Q : Quel est ton point de vue sur les objets connectés ?
R : Killian Bazin
Ces objets connectés font pour le moment l'objet d'une catégorie particulière dans les rayons magasins spécialisés. D'ici cinq ans, peut être moins, ils seront intégrés aux rayons traditionnels auxquels se rattache l’objet en question. L'adoption sera rapide. Ils n'existaient pas voilà cinq ans, je pense qu'il faudra moins de temps pour faire parti de notre quotidien.
Nous sommes en phase exploratoire. C'est un peu le pop-corn, ça tire dans tous les sens et il est difficile d’anticiper la prochaine étape mais au moins c’est très dynamique.
Q : Un coup de cœur ?
R : Killian Bazin
J'ai un coup de cœur pour la montre « activité » de Withings qui vient prendre à contre-pied 2 à 3 années de montée en puissance des bracelets connectés en plastique, offrant le plus de fonctionnalités possibles et à l’aspect « geek ». A la place activité se présente sous la forme d’une montre traditionnelle « de ville » dotée d’une aiguille supplémentaire donnant simplement une indication sur le niveau d’activité de son porteur, de 0 à 100.
La simplicité retrouvée. Je crois que c’est une belle intuition sur ce que les gens peuvent attendre en termes de simplicité d’un tel objet. C’est un remarquable mouvement de côté par rapport au reste du marché, je leur souhaite bien du succès.
L’étude de ToucanToco sur les objets connectés :