L’ACCS. Enjeux communicationnels de la désinformation : Nouvelles formes, nouveaux défis

Le séminaire eut lieu dans les locaux de la fondation Charles Léopold Mayer. Ce séminaire a rassemblé des experts éminents canadiens et français pour discuter des dynamiques actuelles de la désinformation. Parmi les intervenants figuraient des chercheurs de renommée internationale, des journalistes chevronnés et des spécialistes de la communication numérique. Le séminaire a abordé les défis posés par la diffusion des fausses informations et exploré les stratégies innovantes pour contrer ce phénomène dans une ère de communication numérique omniprésente.

Le Président de l'Académie des Controverses et de la Communication Sensible (ACCS), Thierry Libaert pris la parole pour présenter la journée. Il a rappelé que le sujet de la désinformation, totalement inconnu des études en communication il y a une quinzaine d'années, est désormais omniprésent depuis son irruption dans les champs économiques et surtout politiques, particulièrement aux États-Unis avec les campagnes électorales de Trump et les tentatives russes de peser sur les élections en Europe.

 
Au cours de cette journée quatre thématiques exploratoires du séminaire ont permis d'approfondir des sujets clés liés à la désinformation. La première session, "Dynamiques d'influence de l'astroturfing," a examiné comment des mouvements artificiels façonnent l'opinion publique. La deuxième session, "Propagande numérique et éthique," a abordé les dilemmes moraux de la manipulation de l'information en ligne. L'après-midi a débuté par "Médias et manipulation : entre complotisme, réinformation et fake news," une analyse des techniques de manipulation médiatique. Enfin, la session "Enjeux et outils d'éducation face à la désinformation" a mis en avant les stratégies éducatives pour contrer la propagation des fausses informations.
 
Chaque session fut ponctuée par des discussions enrichissantes et des perspectives variées, offrant ainsi une compréhension globale et nuancée des défis communicationnels contemporains.

François, le modérateur de la session, conclut en rappelant le concept de "société du spectacle" de Guy Debord et en citant le livre "Voyage dans l'hyper réalité" d'Umberto Eco. François mentionne qu'Umberto Eco, présent par la pensée lors du séminaire, aurait pu apprécié les discussions sur l'info-fiction et son impact sur la perception de la réalité.

Dans son ouvrage, la guerre du faux en 1987 il nous avait mis en garde contre les dangers de la désinformation, en soulignant que dans un monde où les frontières entre le réel et le spectacle sont de plus en plus floues, il devient crucial de développer une pensée critique.
 
François évoque ensuite deux stratégies de réponse à la désinformation : le refus de débattre avec les propagateurs de fausses informations, et la dénonciation directe et sans équivoque de la désinformation. Il encourage les chercheurs à adopter une posture plus offensive face à la désinformation, en utilisant la rhétorique et la persuasion pour contrer les "fake news".
 
En conclusion, il rappelle que la lutte contre la désinformation nécessite une approche multidimensionnelle, combinant recherche, éducation et collaboration entre différents acteurs et nous invites à relire l’oeuvre d’Umberto Eco.