L'essor fulgurant de la Chine dans l'industrie automobile : analyse d'Anthony Morlet-Lavidali. Par Ali Laïdi

Anthony Morlet-Lavidali cite des chiffres précis et des dates clés qui illustrent l'évolution de la production automobile chinoise.
Par exemple, il rappelle qu'au début des années 2000, la Chine représentait moins de 4% de la production mondiale de véhicules, contre un tiers aujourd'hui. Il met également en avant des événements importants, comme le plan "Made in China 2025" annoncé en 2015, qui visait à faire de la Chine un leader dans 10 secteurs clés, dont les batteries et les véhicules électriques.
Il met en garde contre la menace que représente la Chine pour l'industrie automobile européenne, notamment en raison de sa stratégie agressive sur le marché du véhicule électrique. Il explique comment la Chine est passée d'un marché de consommateur à une nation exportatrice, devenant ainsi un concurrent redoutable.
 

Son analyse va au-delà d'une simple description des faits. Il explore les stratégies mises en place par la Chine, comme les subventions massives accordées aux constructeurs automobiles et l'innovation dans la maîtrise de la chaîne de valeur, de l'extraction des terres rares à l'assemblage des véhicules électriques. Il souligne également les faiblesses du modèle chinois, notamment les surcapacités industrielles et le maintien en vie d'entreprises non rentables

Il aborde également les réactions des concurrents face à l'essor chinois, en particulier les stratégies de taxation mises en place par les États-Unis et l'Europe, soulignant les avantages et les inconvénients de ces mesures. Il met en lumière les divergences de vues au sein de l'Europe, notamment entre la France et l'Allemagne, sur la manière de répondre à la concurrence chinoise.

Enfin, il examine la question du dumping chinois et la difficulté de distinguer la part d'innovation de la part de subventions dans la compétitivité des entreprises chinoises et souligne l'importance des subventions, même pour les géants chinois comme CATL et SAIC.
 

L'intervention d'Anthony Morlet-Lavidali démontre une expertise solide sur la question de l'industrie automobile chinoise. Son analyse met en évidence les enjeux majeurs de la domination de l'industrie automobile chinoise pour les concurrents mondiaux, et notamment pour l'Europe, qui doit trouver des solutions pour faire face à ce défi. Il est cependant difficile de comprendre "l'aveuglement stratégique" de l'Europe car il ne s'agit pas en ce qui concerne cette domination chinoise sur ce marché d'une surprise. Les intentions étaient clairement déclarées. Les investissements mis en place. Alors pourquoi l'Europe n'est-elle pas en mesure d'anticiper des évolutions majeures dans la compétition économique internationale ?
 

Ali Laïdi est un journaliste et économiste spécialisé dans la guerre économique. Il est chroniqueur à France 24, où il anime le Journal de l'Intelligence Économique. Avant de rejoindre France 24, il a travaillé pendant vingt ans pour divers médias, dont Le Nouvel Observateur, L'Express, et France 2. Il est également chercheur à l'Iris (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) et docteur en sciences politiques.