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La France face à la Guerre de l'Information : Une Mémoire Opérationnelle en Déclin. Par Christian Harbulot


Jacqueline Sala
Mercredi 12 Février 2025


La France est confrontée à une perte de mémoire opérationnelle concernant la guerre de l'information, un phénomène qui entrave son efficacité stratégique face aux défis contemporains. La mémoire collective, pourtant alimentée par des écrits de qualité, reste inactive.




Historiquement, la guerre de l'information était un enjeu stratégique majeur, particulièrement durant la Guerre Froide et les guerres coloniales en Indochine et en Algérie. Certains acteurs politiques avaient alors mis en place des structures dédiées à cette lutte informationnelle et psychologique.

Trous de mémoires

Plusieurs facteurs expliquent cette perte de mémoire. Les événements traumatisants de l'Algérie ont conduit à une occultation de la guerre psychologique au sein de l'armée française.
De plus, les officiers hésitent à aborder ce sujet de peur d'être marginalisés. Enfin, malgré un réintérêt forcé par les événements internationaux des années 90, l'influence anglo-saxonne n'a pas été pleinement appropriée.

Aujourd'hui, la guerre de l'information manque de crédibilité auprès des colonels à la tête des régiments de combat. Les échecs des stratégies américaines en Afghanistan renforcent ce scepticisme. Les approches restent techniques et superficielles, et il y a des ruptures significatives dans la transmission du savoir-faire.

La France a pourtant fait preuve de créativité par le passé.

Dès 1915, elle crée un service de propagande aérienne, reconnu pour son efficacité par le maréchal Hindenburg. Cependant, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, elle échoue à tirer les leçons du passé, notamment avec un Commissariat Général à l'Information critiqué pour son inefficacité.

Le Cas d'École de 1947 reste une référence
En 1947, face au "complot subversif communiste", l'État mobilise l'armée, crée des structures internes pour l'action psychologique, et reçoit le soutien des États-Unis. Malgré les divisions internes, un plan de riposte est appliqué par plusieurs gouvernements successifs, avec une mobilisation de la société civile via le mouvement "Paix et Liberté".
J'espère que cette reformulation vous convient ! 😊


L'absence de mémoire opérationnelle entraîne des défaillances dans la prise de décision actuelle. L'armée française a vu son rôle dans la pédagogie de la guerre de l'information s'amoindrir. Les luttes informationnelles, particulièrement sur les réseaux sociaux, nécessitent une approche indirecte, pilotée par le pouvoir politique mais mise en œuvre par des structures non étatiques.

Il est urgent pour la France de reconstituer une mémoire opérationnelle solide en matière de guerre de l'information, en tirant les leçons du passé et en adaptant les stratégies aux défis contemporains. Une approche globale impliquant à la fois l'État et la société civile est cruciale pour développer une expertise propre, plutôt que d'imiter les modèles étrangers.