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La face cachée de l'election américaine : Top 5 des fake news qui ont rythmé les élections américaines

Les élections américaines sont une nouvelle fois la cible d'une campagne de désinformation massive. Quelles sont les fakes news majeures de cette élection ? D'où proviennent-elles ? Quelle est l'ampleur de leur viralité ? Peuvent-elles influer le cou


Jacqueline Sala
Mardi 12 Novembre 2024


Les élections américaines sont une nouvelle fois la cible d'une campagne de désinformation massive. Quelles sont les fakes news majeures de cette élection ? D'où proviennent-elles ? Quelle est l'ampleur de leur viralité ? Peuvent-elles influer le cours de l'élection ? Décryptage par Théo Peroz, Directeur au sein de l'institut d'études Brandwatch Insights et le journaliste spécialiste des infox Thomas Huchon .



Décryptage par Théo Peroz, Directeur au sein de l'institut d'études Brandwatch Insights.

Nous avons analysé des millions de conversations entre le 31 juillet 2024 et le 31 octobre 2024, Brandwatch Consummer Research, à travers des publications sur – X, Reddit, Tumblr, Instagram, Facebook/Meta- 

Voici quelques chiffres issus de cette veille des réseaux sociaux qui permettent de prendre la mesure du phénomène.

En seulement trois mois, les 10 fakes news les plus virales ont engendré plus de 22 millions d'échanges sur les réseaux sociaux, et pas moins de 50 millions de « likes ».
Sur le seul réseau social X, 77 millions d'utilisateurs américains ont vu passer en moyenne 300 fakes news dans leur fil d'actus. Plus de 80% des utilisateurs de X qui ont pris la parole autour de la campagne ont évoqué au moins une fausse information. 
A lui seul, les fakes news d'Elon Musk cumulent plusieurs milliards de vues sur X 
Dans le top 10 des fakes news les plus virales, 9 fausses informations sur 10 prennent pour cible Kamala Harris ou le programme des démocrates. Cette entreprise de désinformation massive déplace l'attention des électeurs au détriment des sujets de campagne.
Le constat est sans appel, la bataille de l'influence sur les réseaux sociaux est largement dominée par le camp républicain.

Le décryptage de Thomas Huchon, journaliste spécialiste des infox

Les réseaux sociaux sont devenus un outil pour la désinformation, la violence numérique, les abus, et plus généralement, la dégradation profonde des discours publics. A l'approche d'une élection aussi importante, le débat devrait être structuré par des faites et des opinions reposants sur des informations. C'est tout le contraire que nous voyons aux USA, un pays dans lequel il devient désormais quasiment impossible faire confiance à ce que l'on lit, voit ou regarde.  

Dans ce contexte, ceux qui savent utiliser ces outils ont un avantage considérable. Surtout dans le cas de Trump qui bénéficie en plus du soutien de Elon Musk et de son réseau X, au delà des milliards de l'homme le plus riche de la planète.  

C'est ce que montrent les chiffres obtenus grâce à la plateforme Brandwatch. Cette analyse assez unique de l'envers de nos écrans nous permet de comprendre le matraquage permanent auxquels sont soumis les électeurs américains, et encore plus les Républicains. 

Chacun vit enfermé dans sa bulle, et façonne sa vision de la réalité sur des émotions et des opinions, et plus sur des faits.   Si Trump l'emporte, le désordre informationnel dans lequel nous vivons tous aujourd'hui, aux USA mais aussi en France, aura joué un rôle clef.   Top 5 des fake news auxquelles les Américains ont été particulièrement exposés :

1.  Trump-Harris, le fascisme ou le communisme  
L'Amérique va-t-elle devenir une dictature fasciste ou communiste ? Une fake news pour les uns, une réalité en devenir pour le camp adverse ?
Le 24 octobre, Kamala Harris accuse Trump d'être « un fasciste en quête de pouvoir absolu ».  Quelques jours plus tôt, John Kelly, ex-chef de cabinet de Donald Trump, l'accuse d'avoir encensé Hitler et d'être « le profil d'un fasciste qui pourrait gouverner comme un dictateur ».
Lors de son grand meeting à New York le 27 octobre, Donald Trump contre-attaque : « Tous ceux qui ne votent pas pour elle sont des nazis. Nous sommes des nazis (...) Je suis le contraire d'un nazi ». De son côté, Kamala Harris est accusée par Donald Trump d'être une dangereuse communiste. Il affirme notamment « qu'il faut l'arrêter pour empêcher les États-Unis de devenir communistes ou marxistes ». 
Ces 2 polémiques ont massivement préoccupé les américains, suscitant plus de 12 millions de conversations et 25 millions de « likes ». En seulement 2 tweets contre Kamala Harris, Elon Musk cumulent près de 200 millions de vues. 

2- Kamala Harris favorise l'immigration illégale  
De nombreuses informations à charge accusent Kamala Harris de favoriser l'immigration illégale, notamment pour importer de nouveaux électeurs. Bien que démentie, ces fausses allégations ont été régulièrement diffusées par Elon Musk à ses 200 millions d'abonnés. La polémique a engendré 2,5 millions de conversations pour 5 millions de « likes ». Les tweets d'Elon Musk cumulent plus de 100 millions de vues.  

3- Les migrants mangent nos chats et nos chiens   
Lors d'un débat contre Kamala Harris, Donald Trump affirme « À Springfield, les migrants mangent des chiens, ils mangent des chats. Ils mangent les animaux de compagnie des habitants. C'est ce qui se passe dans notre pays ».  Cette théorie largement démentie a été partagée plus de 2,2 millions de fois et a généré plus de 8 millions de « likes ». Le tweet le plus viral a été visionné 87 millions de fois.  

4- Kamala Harris n'est pas noire 
« Elle était indienne depuis le début, et puis tout d'un coup, elle a fait un virage, et elle est devenue une personne noire. (...) Je ne savais pas qu'elle était noire, jusqu'à il y a quelques années, quand elle est devenue noire, et maintenant elle veut être connue comme noire ». Ces propos ont été tenus par Donald Trump le 31 juillet auprès de l'Association Nationale des Journalistes Noirs. Trump soutient que Kamala Harris est devenue noire par opportunité politique.  
Cette polémique a engendré 1,5 million de conversations et 2,5 millions de likes. Les utilisateurs de X ont été exposés 24 fois en moyenne à cette information.  

5- La campagne de Kamala Harris est frauduleuse  
4 ans après l'assaut du capitole, Trump réitère ses allégations de fraudes contre les démocrates, accusés de truquer les élections. En septembre, Trump déclare sur le réseau Truth Social : « QUAND J'AURAI GAGNÉ, les gens qui ont TRICHÉ seront poursuivis sans relâche par la justice ». 
Cette théorie complotiste a été partagée plus de 1,3 million de fois sur les réseaux sociaux, générant plus de 2 millions de likes. Les utilisateurs de X ont été exposés 16 fois en moyenne à cette information.   

Merci Théo Peroz et Thomas Huchon pour ces éclaraiges. Pour tout contact Cyndie Bettant


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