Revenons aux sources.
En février 1994 paraît à la Documentation Française un rapport qui, une fois n’est pas coutume, ne sera pas un rapport « de plus » destiné au fameux « classement vertical » (« direction poubelle » pour les non-initiés).
Résultat d’une année de travail collectif, il choisit un titre étrange qui ne va pas laisser indifférent : Intelligence économique et stratégie des entreprises. Ce rapport est en effet le fruit d’un groupe de travail, réuni autour d’Henri Martre, alors Président de l’Association Française de Normalisation et Président d’Honneur d’Aérospatiale, l’entreprise qui construit l’Airbus.
Autour de ce Polytechnicien, grand commis de l’État et industriel, se trouvent réunis au sein du Commissariat Général du Plan (le centre d’analyse stratégique et de prospective du Premier ministre) les meilleurs experts d’une dynamique naissante, soit une cinquantaine de professionnels venant aussi bien du monde de l’entreprise que du conseil, de la fonction publique et bien sûr, de la communauté du renseignement.
Sans oublier quelques universitaires précurseurs, dont un certain Pierre Fayard, alors Maître de Conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Poitiers. Aussi peut-on lire – et ce n’est évidemment pas un hasard - dans les préconisations du Rapport Martre :
Résultat d’une année de travail collectif, il choisit un titre étrange qui ne va pas laisser indifférent : Intelligence économique et stratégie des entreprises. Ce rapport est en effet le fruit d’un groupe de travail, réuni autour d’Henri Martre, alors Président de l’Association Française de Normalisation et Président d’Honneur d’Aérospatiale, l’entreprise qui construit l’Airbus.
Autour de ce Polytechnicien, grand commis de l’État et industriel, se trouvent réunis au sein du Commissariat Général du Plan (le centre d’analyse stratégique et de prospective du Premier ministre) les meilleurs experts d’une dynamique naissante, soit une cinquantaine de professionnels venant aussi bien du monde de l’entreprise que du conseil, de la fonction publique et bien sûr, de la communauté du renseignement.
Sans oublier quelques universitaires précurseurs, dont un certain Pierre Fayard, alors Maître de Conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Poitiers. Aussi peut-on lire – et ce n’est évidemment pas un hasard - dans les préconisations du Rapport Martre :
« Des formations spécialisées et diplômantes à l’intelligence économique devront être créées en complément des formations conduisant aux fonctions usuelles de l’entreprise (…) le groupe propose dès à présent la création d’un centre de recherche-développement et de formation universitaire en veille stratégique et intelligence économique. »Et de renvoyer à cette note de bas de page qui a ici toute son importance :
« L’Université de Poitiers met actuellement en place, avec des partenaires privés et institutionnels, un pôle de recherche-développement et de formation en intelligence économique et stratégique, au niveau universitaire de second et troisième cycles, ainsi qu’à destination des salariés des entreprises et des personnels des institutions publiques.»
La création d’un OVNI académique
Nous sommes en 1994. Une aventure académique commence donc grâce à l’impulsion de Pierre Fayard et le dynamisme de l’économiste Guy Massé qui vont aller chercher et trouver l’appui du vice-président de l’Université de Poitiers et par ricochet celui de son Président. Pour mener à bien ce projet, les acteurs locaux se sont associés à des pionniers du domaine, l’équipe parisienne d’Intelco dirigée par Christian Harbulot, conseiller d’Henri Martre pour le rapport.
De septembre 1994 à mai 1995, deux jeunes chargés de mission, Pascal Jacques-Gustave et Nicolas Moinet vont sillonner le Département de la Vienne et rencontrer près d’une centaine d’acteurs économiques et politiques pour produire un nouveau rapport intitulé Intelligence économique et stratégie des PME (une étude sur l’arc Poitiers-Futuroscope-Châtellerault).
Nous avons alors également un pied dans l’université comme doctorants au sein du LABCIS, le laboratoire en information-communication dirigé par Pierre Fayard avec lequel nous venons de passer notre DEA en SIC co-habilité avec l’Université de Bordeaux III.
De septembre 1994 à mai 1995, deux jeunes chargés de mission, Pascal Jacques-Gustave et Nicolas Moinet vont sillonner le Département de la Vienne et rencontrer près d’une centaine d’acteurs économiques et politiques pour produire un nouveau rapport intitulé Intelligence économique et stratégie des PME (une étude sur l’arc Poitiers-Futuroscope-Châtellerault).
Nous avons alors également un pied dans l’université comme doctorants au sein du LABCIS, le laboratoire en information-communication dirigé par Pierre Fayard avec lequel nous venons de passer notre DEA en SIC co-habilité avec l’Université de Bordeaux III.
Création du DESS Intelligence Economique de Développement des Entreprises
Cette double appartenance est essentielle car elle permet l’écriture d’une étude originale qui mélange les deux cultures - ô combien différentes - du conseil et de la recherche.
Sa forte médiatisation (3 éditos dans le quotidien économique Les Echos notamment) permet d’interpeller trois types d’acteurs dont la rencontre est nécessaire pour lancer un OVNI académique
Sans oublier deux entreprises qui parrainent le DESS à son lancement : EDF et France Télécom (aujourd’hui Orange), ainsi qu’une institution locale importante au contact des PME, la chambre régionale de commerce et d’industrie. Viendront aussi parrainer les premières promotions des personnalités de premier plan comme Joël de Rosnay, Alexandre Adler ou encore Vincent Bolloré.
Sa forte médiatisation (3 éditos dans le quotidien économique Les Echos notamment) permet d’interpeller trois types d’acteurs dont la rencontre est nécessaire pour lancer un OVNI académique
- le DESS Intelligence Economique et Développement des Entreprises : les universitaires, les politiques et les responsables d’entreprise…
- Une pluridisciplinarité qui parle pourtant déjà au milieu socio-économique.
Sans oublier deux entreprises qui parrainent le DESS à son lancement : EDF et France Télécom (aujourd’hui Orange), ainsi qu’une institution locale importante au contact des PME, la chambre régionale de commerce et d’industrie. Viendront aussi parrainer les premières promotions des personnalités de premier plan comme Joël de Rosnay, Alexandre Adler ou encore Vincent Bolloré.
À formation innovante, il fallait une institution innovante : et ce sera l’Icomtec – l’institut de la communication et des nouvelles technologies - dirigé par Jacques Debord sur la technopôle du Futuroscope, au plus près des entreprises.
Pierre Fayard, devenu entre temps Professeur des universités en SIC et Directeur du DESS de 1997 à 2001, développe conjointement la formation et la recherche en intelligence économique. Sans oublier la dimension internationale avec le Brésil et le Japon.
En 1999, Nicolas Moinet, ex d’Intelco, soutient sa thèse de Doctorat en sciences de l’information et de la communication, est qualifié dans la foulée Maître de Conférences et quitte alors le monde du conseil pour rejoindre celui de l’Université afin de poursuivre le développement d’une formation qui se force d’innover sans cesse. Parmi les temps forts, citons notamment un exercice commun avec la médiatique École de Guerre Économique (EGE) 24 heures durant. Le sujet : la défense de l’exception culturelle française suite aux propos critiques de Jean-Marie Messier alors PDG de Vivendi Universal.
Autre temps fort : la formation-action de dirigeants de PME à l’intelligence économique sur Internet en partenariat avec le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD).
Là encore, l’intelligence économique prônant toute la force du collectif, il s’agit de renforcer l’équipe avec l’arrivée de Christian Marcon comme Maître de Conférences. Ne soutenait-il pas en 1998 la première thèse d’économie sur l’intelligence économique ? Oui mais voilà. En mêlant des approches issues des sciences économiques et des sciences de gestion, il se heurte à la dimension politique des disciplines qui l’emporte souvent sur les nécessités scientifiques. Résultat : il sera accueilli par les sciences de l’information et de la communication, alors plus ouvertes à l’innovation.
En 1999, Nicolas Moinet, ex d’Intelco, soutient sa thèse de Doctorat en sciences de l’information et de la communication, est qualifié dans la foulée Maître de Conférences et quitte alors le monde du conseil pour rejoindre celui de l’Université afin de poursuivre le développement d’une formation qui se force d’innover sans cesse. Parmi les temps forts, citons notamment un exercice commun avec la médiatique École de Guerre Économique (EGE) 24 heures durant. Le sujet : la défense de l’exception culturelle française suite aux propos critiques de Jean-Marie Messier alors PDG de Vivendi Universal.
Autre temps fort : la formation-action de dirigeants de PME à l’intelligence économique sur Internet en partenariat avec le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD).
Là encore, l’intelligence économique prônant toute la force du collectif, il s’agit de renforcer l’équipe avec l’arrivée de Christian Marcon comme Maître de Conférences. Ne soutenait-il pas en 1998 la première thèse d’économie sur l’intelligence économique ? Oui mais voilà. En mêlant des approches issues des sciences économiques et des sciences de gestion, il se heurte à la dimension politique des disciplines qui l’emporte souvent sur les nécessités scientifiques. Résultat : il sera accueilli par les sciences de l’information et de la communication, alors plus ouvertes à l’innovation.
Le passage en Master accélère les projets avec les entreprises
Reconnu, le DESS Intelligence Economique et Développement des Entreprises profite du passage au LMD (Licence-Master-Doctorat) pour se transformer en Master Intelligence Économique & Communication Stratégique.
Ce nouveau positionnement original pensé par Nicolas Moinet vise à offrir une double compétence aux futurs professionnels ainsi formés et insiste sur le rôle clé de la communication dans la production des connaissances actionnables. L’influence de la spécificité française des sciences de l’information et de la communication qui, contrairement aux Anglo-Américains, ne dissocient pas les deux termes n’y est évidemment pas étrangère.
De même, en publiant Vigie, une lettre d’information de qualité aux allures de magazine, les étudiants du Master IECS contribuent fortement à la notoriété de leur formation. Et il en va de même des multiples projets professionnels, notamment la Junior Entreprise JEIC qui propose des prestations d’intelligence économique aux entreprises de la région ou l’association Cell’IE qui intervient bénévolement auprès d’acteurs locaux qui n’ont pas nécessairement les moyens de s’offrir des services payants.
Ce nouveau positionnement original pensé par Nicolas Moinet vise à offrir une double compétence aux futurs professionnels ainsi formés et insiste sur le rôle clé de la communication dans la production des connaissances actionnables. L’influence de la spécificité française des sciences de l’information et de la communication qui, contrairement aux Anglo-Américains, ne dissocient pas les deux termes n’y est évidemment pas étrangère.
- Avec le passage en Master, la formation dure désormais deux ans, ce qui facilite le développement des projets professionnels et l’esprit réseau.
- En 2005, le Ministère de l’Intérieur lance la politique d’Intelligence Économique Territoriale.
De même, en publiant Vigie, une lettre d’information de qualité aux allures de magazine, les étudiants du Master IECS contribuent fortement à la notoriété de leur formation. Et il en va de même des multiples projets professionnels, notamment la Junior Entreprise JEIC qui propose des prestations d’intelligence économique aux entreprises de la région ou l’association Cell’IE qui intervient bénévolement auprès d’acteurs locaux qui n’ont pas nécessairement les moyens de s’offrir des services payants.
- Fort de cette dynamique à la fois locale et nationale, le Master IECS est sélectionné en juin 2007 par Le Nouvel Observateur dans « les Pépites de la Fac » et entre en 2010 dans le classement SMBG - Eduniversal des meilleurs Masters en France et dans le monde. Une présence confirmée les années suivantes et qui doit beaucoup aux enquêtes de notoriété réalisées auprès des DRH.
Un lien renforcé entre la formation, la recherche et les entreprises
En intelligence économique, on sait bien que « seuls les paranoïaques survivent » !
Et dans une période de changements profonds dans les universités françaises (LRU), rien n’est définitivement acquis. Le lien fort avec la recherche est essentiel pour un Master et, de ce point de vue, l’équipe de recherche en intelligence économique du CEREGE, le Centre de Recherche en Gestion est un atout.
Du point de vue professionnel, l’apprentissage apparaît être une voie à développer et l’IAE dispose dans ce domaine d’une solide expérience et des forces administratives pour gérer ce type de parcours… ce sera donc fait dès septembre 2012 avec un véritable engouement des entreprises pour les apprentis en IE et ce bien au-delà de la région Nouvelle-Aquitaine puisque plus de la moitié des missions sont effectuées en région parisienne.
Enfin, le développement des relations internationales devient plus que jamais un axe majeur. Aussi, la rentrée 2014 voit-elle le lancement du premier Master Intelligence Economique entièrement en formation à distance. Le Master IE de Poitiers débarque donc en « e-learning » avec des promotions qui s’ouvrent beaucoup plus largement aux étudiants en formation continue et surtout à des étudiants du monde entier. Le Master bénéficie évidemment de la notoriété de l’IAE de Poitiers qui, fort d’une trentaine de partenariats dans le monde, voit la moitié de ses 2700 étudiants faire leurs études hors de France (Egypte, Liban, Chine, Madagascar, Brésil, etc.).
Dans la foulée, un nouveau parcours voit le jour grâce à la mise en place d’un double diplôme avec l’Institut Libre des Relations Internationales (ILERI) de Paris sous la houlette de sa directrice Claire Bourgeois et du Professeur Moinet. Ce parcours en Intelligence Stratégique Internationale est aujourd’hui dirigé d’une main de maître par Olivier Coussi, Maître de conférences en sciences de gestion.
Après l’avoir dirigé une vingtaine d’années, Nicolas Moinet passe la main du Master IE à Camille Alloing, un jeune enseignant-chercheur prometteur dont il a co-dirigé la thèse de Doctorat. Il garde néanmoins la responsabilité du parcours formation à distance dont le succès ne se dément pas.
Puis une autre prendra le relais pour publier quatre ans plus tard
Côté enseignants-chercheurs, de multiples sujets et terrains se présentent dès lors naturellement à eux et les visites d’apprentis dans leurs entreprises est un moment privilégié pour actualiser les connaissances, échanger les points de vue et croiser les regards. Avec parfois la volonté de proposer une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE) pour un futur doctorant. Finalement, depuis sa création, le Master Intelligence Economique essaie de faire mentir cette remarque de Newton pour qui « les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts ».
Et dans une période de changements profonds dans les universités françaises (LRU), rien n’est définitivement acquis. Le lien fort avec la recherche est essentiel pour un Master et, de ce point de vue, l’équipe de recherche en intelligence économique du CEREGE, le Centre de Recherche en Gestion est un atout.
- En 2012, l’Icomtec intègre alors l’IAE de Poitiers (où se trouve le laboratoire) pour devenir son pôle information-communication.
Du point de vue professionnel, l’apprentissage apparaît être une voie à développer et l’IAE dispose dans ce domaine d’une solide expérience et des forces administratives pour gérer ce type de parcours… ce sera donc fait dès septembre 2012 avec un véritable engouement des entreprises pour les apprentis en IE et ce bien au-delà de la région Nouvelle-Aquitaine puisque plus de la moitié des missions sont effectuées en région parisienne.
Enfin, le développement des relations internationales devient plus que jamais un axe majeur. Aussi, la rentrée 2014 voit-elle le lancement du premier Master Intelligence Economique entièrement en formation à distance. Le Master IE de Poitiers débarque donc en « e-learning » avec des promotions qui s’ouvrent beaucoup plus largement aux étudiants en formation continue et surtout à des étudiants du monde entier. Le Master bénéficie évidemment de la notoriété de l’IAE de Poitiers qui, fort d’une trentaine de partenariats dans le monde, voit la moitié de ses 2700 étudiants faire leurs études hors de France (Egypte, Liban, Chine, Madagascar, Brésil, etc.).
Dans la foulée, un nouveau parcours voit le jour grâce à la mise en place d’un double diplôme avec l’Institut Libre des Relations Internationales (ILERI) de Paris sous la houlette de sa directrice Claire Bourgeois et du Professeur Moinet. Ce parcours en Intelligence Stratégique Internationale est aujourd’hui dirigé d’une main de maître par Olivier Coussi, Maître de conférences en sciences de gestion.
Après l’avoir dirigé une vingtaine d’années, Nicolas Moinet passe la main du Master IE à Camille Alloing, un jeune enseignant-chercheur prometteur dont il a co-dirigé la thèse de Doctorat. Il garde néanmoins la responsabilité du parcours formation à distance dont le succès ne se dément pas.
- Côté recherche, l’équipe info-com qui compte 5 enseignants-chercheurs et une dizaine de doctorants est intégrée à l’axe ISI – Intelligence Stratégique Internationale - du CEREGE.
- Au final, toutes ces évolutions renforcent les relations avec le monde socio-économique en ne séparant jamais formation et recherche.
un ouvrage publié aux éditions L’Harmattan : 100 missions d’IE.
Puis une autre prendra le relais pour publier quatre ans plus tard
Inès Elhias est ainsi le pseudo sous lequel se « cachent » les promotions du Master IE de Poitiers. Les mémoires de Master 2 ont désormais une forte dimension recherche (problématique, hypothèse, méthode) pour laquelle les entreprises qui accueillent les apprentis trouvent un intérêt certain, appréciant les apports des théories et modèles des sciences de l’information et de la communication ou de la gestion à leurs problèmes quotidiens : stratégies de recherche, scénarisation de l’information, analyse des réseaux d’acteurs, communication de crise, influence et contre-influence, protection des données sensibles, etc.
Côté enseignants-chercheurs, de multiples sujets et terrains se présentent dès lors naturellement à eux et les visites d’apprentis dans leurs entreprises est un moment privilégié pour actualiser les connaissances, échanger les points de vue et croiser les regards. Avec parfois la volonté de proposer une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE) pour un futur doctorant. Finalement, depuis sa création, le Master Intelligence Economique essaie de faire mentir cette remarque de Newton pour qui « les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts ».
Cet article est une version revue et augmentée de celui initialement paru dans Les cahiers de la SFSIC n°14, juin 2017
Nos remerciements à Nicolas Moinet
[est un universitaire français spécialisé dans l'intelligence économique. Professeur des universités en sciences de l'information et de la communication à l'IAE de Poitiers, il enseigne également à l'École de guerre économique2, à l'ILERI et intervient régulièrement à l'IHEDN. Il dirige à Poitiers le Master Intelligence Economique et Communication Stratégique en Formation à Distance et effectue ses recherches au sein du CEntre de REcherche en GEstion (CEREGE [archive]). ]url:https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Moinet