Trump, la Chine et l'Europe : les noces du soupçon !

Sous la présidence de Donald Trump, les relations sino-américaines ont cessé d'être un bras de fer diplomatique pour devenir un duel de longue haleine. Washington n'a plus caché sa méfiance : accusations de vol de propriété intellectuelle, déséquilibres commerciaux criants, soupçons de manipulation monétaire. Le tout accompagné d'une pluie de droits de douane, censés protéger l'industrie américaine et remettre Pékin à sa place. En retour, la Chine n'a pas bronché. Elle a répondu coup pour coup, tout en affinant une stratégie plus subtile : celle d'un repositionnement diplomatique global.
Dans ce grand échiquier du XXIe siècle, l'Europe a représenté un terrain à investir. Pékin a flatté les capitales européennes, multiplié les sommets bilatéraux, vanté les vertus d'un multilatéralisme que Trump, lui, s'ingéniait à saboter. La Chine se présentait comme le rempart contre l'imprévisibilité de Washington, le partenaire fiable dans un monde d'instabilité.
Mais derrière les discours en soie, le réalisme a repris ses droits. L'Union européenne, tiraillée entre intérêts économiques et principes politiques, a vite mesuré les limites de cette alliance de circonstance. Oui, la Chine est un partenaire commercial incontournable. Mais c'est aussi un concurrent redoutable, armé d'un capitalisme d'État offensif, d'un projet industriel à long terme – "Made in China 2025" – et d'un appétit certain pour les joyaux technologiques européens.
Les exemples abondent : rachat d'infrastructures stratégiques, expansion des géants comme Huawei, pressions discrètes dans les enceintes internationales. L'Europe, elle, reste désunie. Tandis que l'Allemagne exporte massivement vers la Chine, d'autres pays redoutent le piège de la dépendance. La Commission européenne parle désormais de "rival systémique", mais sans moyens clairs pour contenir l'offensive.
Ce que Trump a révélé, en somme, c'est l'inconfort de l'Europe. Prise entre une Amérique protectionniste et une Chine conquérante, elle se débat pour exister en tant qu'acteur stratégique. Pékin, de son côté, continue de tisser sa toile. Sans tapage, mais avec une détermination que nos démocraties hésitantes peinent à égaler.
La question n'est plus de savoir si l'Europe doit choisir entre Washington et Pékin. Elle est de savoir si elle saura enfin choisir elle-même.
Dans ce grand échiquier du XXIe siècle, l'Europe a représenté un terrain à investir. Pékin a flatté les capitales européennes, multiplié les sommets bilatéraux, vanté les vertus d'un multilatéralisme que Trump, lui, s'ingéniait à saboter. La Chine se présentait comme le rempart contre l'imprévisibilité de Washington, le partenaire fiable dans un monde d'instabilité.
Mais derrière les discours en soie, le réalisme a repris ses droits. L'Union européenne, tiraillée entre intérêts économiques et principes politiques, a vite mesuré les limites de cette alliance de circonstance. Oui, la Chine est un partenaire commercial incontournable. Mais c'est aussi un concurrent redoutable, armé d'un capitalisme d'État offensif, d'un projet industriel à long terme – "Made in China 2025" – et d'un appétit certain pour les joyaux technologiques européens.
Les exemples abondent : rachat d'infrastructures stratégiques, expansion des géants comme Huawei, pressions discrètes dans les enceintes internationales. L'Europe, elle, reste désunie. Tandis que l'Allemagne exporte massivement vers la Chine, d'autres pays redoutent le piège de la dépendance. La Commission européenne parle désormais de "rival systémique", mais sans moyens clairs pour contenir l'offensive.
Ce que Trump a révélé, en somme, c'est l'inconfort de l'Europe. Prise entre une Amérique protectionniste et une Chine conquérante, elle se débat pour exister en tant qu'acteur stratégique. Pékin, de son côté, continue de tisser sa toile. Sans tapage, mais avec une détermination que nos démocraties hésitantes peinent à égaler.
La question n'est plus de savoir si l'Europe doit choisir entre Washington et Pékin. Elle est de savoir si elle saura enfin choisir elle-même.
Quatre dimensions clés du nationalisme économique chinois contemporain

Ces dernières années, la République populaire de Chine a opéré un virage marqué vers le nationalisme économique, redéfinissant ses politiques économiques en faveur d'une plus grande autosuffisance et d'une assertivité accrue sur la scène internationale.
Après des décennies d'intégration dans les marchés mondiaux, période durant laquelle la Chine est devenue « l'usine du monde », la direction de Pékin – sous la présidence de Xi Jinping – a réévalué le rôle de l'État dans l'économie et mis en œuvre des stratégies visant à soutenir les entreprises nationales au détriment de la dépendance extérieure.
Cette série articles analyse de manière critique quatre dimensions clés du nationalisme économique chinois contemporain :
(1) le rôle de l'État dans l'économie et le soutien aux champions nationaux ;
(2) les stratégies protectionnistes adoptées pour favoriser la production intérieure et réduire la dépendance étrangère ;
(3) l'impact de ces politiques sur les relations internationales, notamment avec les États-Unis et l'Union européenne ;
(4) les implications en termes de sécurité économique et de souveraineté technologique.
À travers des données, des exemples de politiques récentes et des références reconnues, nous offrons un aperçu approfondi de la manière dont le nationalisme économique façonne l'économie chinoise et l'ordre économique mondial.
Après des décennies d'intégration dans les marchés mondiaux, période durant laquelle la Chine est devenue « l'usine du monde », la direction de Pékin – sous la présidence de Xi Jinping – a réévalué le rôle de l'État dans l'économie et mis en œuvre des stratégies visant à soutenir les entreprises nationales au détriment de la dépendance extérieure.
Cette série articles analyse de manière critique quatre dimensions clés du nationalisme économique chinois contemporain :
(1) le rôle de l'État dans l'économie et le soutien aux champions nationaux ;
(2) les stratégies protectionnistes adoptées pour favoriser la production intérieure et réduire la dépendance étrangère ;
(3) l'impact de ces politiques sur les relations internationales, notamment avec les États-Unis et l'Union européenne ;
(4) les implications en termes de sécurité économique et de souveraineté technologique.
À travers des données, des exemples de politiques récentes et des références reconnues, nous offrons un aperçu approfondi de la manière dont le nationalisme économique façonne l'économie chinoise et l'ordre économique mondial.
Prochain article : L'État comme moteur de l'économie nationale
A propos de l'auteur
Giuseppe Gagliano a fondé en 2011 le réseau international Cestudec (Centre d'études stratégiques Carlo de Cristoforis), basé à Côme (Italie), dans le but d'étudier, dans une perspective réaliste, les dynamiques conflictuelles des relations internationales. Ce réseau met l'accent sur la dimension de l'intelligence et de la géopolitique, en s'inspirant des réflexions de Christian Harbulot, fondateur et directeur de l'École de Guerre Économique (EGE)
Il collabore avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) (Lien),https://cf2r.org/le-cf2r/gouvernance-du-cf2r/ et avec l'Université de Calabre dans le cadre du Master en Intelligence, et avec l'Iassp de Milan (Lien).https://www.iassp.org/team_master/giuseppe-gagliano/
Cette communication est de nature culturelle et ne doit pas être considérée comme du spam car elle offre la possibilité de répondre et d'être supprimée. Vos données sont traitées conformément au décret législatif 196 du 30-6-2003 (loi sur la confidentialité). Tous les destinataires reçoivent des messages en copie aveugle. Votre nom est présent dans le carnet d'adresses car vous avez déjà eu des contacts avec nous et/ou nous avez autorisé à envoyer des informations, ou nous avons trouvé l'adresse sur Internet ou dans des listes publiques ou bien elle nous a été fournie par des amis, des collaborateurs, des organismes publics ou privés. Nos informations sont occasionnelles et concernent exclusivement l'actualité et des sujets historico-culturels. Si vous ne souhaitez plus recevoir de communications de notre part, vous pouvez répondre par un message avec pour objet Annulation et l'adresse dans le corps du message.