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Les JO : Une victoire POUR ou SUR le peuple ? Tribune par Inès Ramozzi


Jacqueline Sala


On aurait eu du mal à le croire, mais maintenant que le calme est revenu en France depuis l’arrêt des festivités olympiques, les touristes qui avaient afflué du monde entier, semblent presque nous manquer. A croire que cette fête populaire sportive aura réussi, bien malgré elle, à faire flancher nos cœurs d'irréductibles râleurs insatisfaits de tout.




Un moment suspendu

Comment oublier ces drapeaux, cette ferveur, cette joie de vivre même​ dans un métro parisien bondé par une lourde chaleur d’été, ces phryges devenues des symboles de positivité​ alors qu’elles étaient décriées quelques semaines plus tôt ?​

Créant la surprise, certains disent que cette séduction sans bornes était planifiée par le comité olympique, d’autres encore plus nombreux se sont laissés porter avec cette capitale colorée, savourant juste un moment suspendu.

Dès lors, pouvons-nous dire que le résultat quasi parfait réalisé par les premiers JO d’été depuis 100 ans, est une victoire écrasante SUR un peuple qui refusait l’événement ou bien est-ce une victoire POUR les Français qui ont réussi à retrouver un sentiment d’appartenance républicain ? ​

Une aventure française

Nous l’avions évoqué dans une précédente tribune, les JO c’est quitte ou double et en général, le résultat est plutôt mitigé. Sur fond de scandale à faire trembler les hautes sphères, quand ce n’est pas la politique qui dérange le comité d’organisation, ce sont les retards des nombreux chantiers. Comment oublier les JO de RIO où à quelques semaines de l’ouverture, certains bâtiments n’étaient pas prêts, plusieurs lieux étaient inhabitables, et 11 malheureux ouvriers avaient trouvé la mort dans la réalisation des travaux.
Mais pour une fois, rien ne semble ébranler le début de l’événement.

Pourtant, cette aventure française était mal embarquée. Personne ne voulait de ces JO, pas même Paris avec à sa tête Anne Hidalgo qui avait dû essuyer l’échec de la candidature de 2012 hypothétiquement (mais très certainement spolié), l’apprend-on,  par le président du comité d’organisation de l’époque, Sebastian Coe .

Dès lors, un profond travail de séduction a été orchestré alors même que​ des Parisiens prenaient ​la fuite de la ville. Résultat, des petits commerçants en rogne car la clientèle habituelle avait disparu. A l’inverse, l’office du tourisme de Paris a publié un premier bilan faisant état de 11,2 millions de visiteurs entre le 23 juillet et le 11 août, avec ou sans billet pour les Jeux.
«Comme on est une capitale déjà extrêmement touristique , l’enjeu pour nous était de pouvoir faire valoir toutes les valeurs de la ville, que ce soit en matière de tourisme durable, de mobilité douce, la préservation de l’eau, la Seine, etc. Les JO étaient un magnifique moyen de les mettre en avant», salue Corinne Menegaux, directrice générale de l’office du tourisme de Paris.

Néanmoins, de multiples témoignages ont mis en avant que les déserteurs avaient regretté de ne pas participer à la fête. Dès lors, les paralympiques ont symbolisé justement une réunion de quartier à grande échelle, une joie et une découverte massive des sports adaptés.
 

Et maintenant ?

Les JO(s) concrétisent cette incroyable idée, celle d’une triple victoire SUR le peuple français qui été plus que convaincu et qui attend désormais avec hâte les jeux olympiques d’hiver de 2030 dans les alpes françaises, SUR le monde entier qui ne croyait pas dans le potentiel événementiel et sécuritaire français et POUR le peuple puisqu’il a su profiter de la fête​ dès le départ avec le relais de la flamme olympique en métropole et dans les outres mers, qui s’est prolongée durant tout l’été.​​
 
Enfin, la question qui brûle toutes nos lèvres: que deviendra-t-il de cette vasque qui semble être la belle surprise de ces JO ? Il y aura-t-il un musée qui nous permettra de continuer à prolonger les souvenirs ? Un mystère qui met à mal notre impatience légendaire !
 

A propos d'Inès Ramozzi


Inès Ramozzi, analyste en géopolitique qui s’est dans un premier temps spécialisée dans la géopolitique africaine, puis en OSINT (renseignement en source ouverte) à des fins de recherches, s’est tournée vers la rédaction d’article pour des Thinks thanks comme IPSA avec qui elle collabore ponctuellement.

Par ailleurs, elle enseigne notamment l’histoire et la géopolitique en lycée.