Les Proverbes et la Crise : « C’est au pied du mur qu’on reconnait le maçon » Par Thierry Fusalba

L’origine est lointaine. On trouve ce proverbe populaire dans la fable « Les Frelons et les Mouches à miel », de Jean de La Fontaine qui lui-même s’est inspiré de Phèdre (v. 18 av. – 50 ap. J.-C.), qui mit lui-même en vers les fables d’Ésope (VIIe – VIe siècle av. J.-C.) « Les abeilles et les bourdons par devant la guêpe ».
« On voit clairement qui n’a pas été capable et qui a fait »

Son sens est parfois mal interprété ; il ne signifie pas que c’est au pied de l’obstacle que l’on reconnait la valeur d’une personne mais qu’au pied du mur se trouvent les restes de mortier que le maçon a fait tomber.
Moins il y en a et plus le maçon est économe et soigneux

C’est donc par la qualité d’un ouvrage qu’on peut estimer la valeur de celui qui l’a fait ou, au contraire, la mauvaise qualité d’un travail reflète les compétences de celui qui l’a fait.

La crise est une période déstabilisante où tous les repères traditionnels s’estompent au profit de l’urgence, du temps contraints, des événements graves. Mais c’est aussi une opportunité de révéler ce que l’on est…ou pas.

A la fin, on mesurera la performance de l’entreprise à la façon dont elle a conduit son pilotage de crise pour atteindre l’effet final recherché.

On peut donc en tirer 2 conclusions : d’abord, qu’il faut organiser sa CC de façon optimale et mettre les bonnes personnes au bon rôle. Ensuite que la préparation joue un rôle essentiel dans la réussite d’un pilotage de crise.

Les Cellules de Crise, quelle que soit leur taille ou l’entreprise qui les a mises sur pied, sont traditionnellement divisées en pôles (logistique, sécurité, RH, financier...).

Ces pôles sont constitués en regroupant des rôles, c’est-à-dire des expertises qui peuvent être dissociées dans le cadre de la routine.
Ainsi, la communication interne habituellement rattachée aux RH peut avantageusement rejoindre le pôle communication en pilotage de crise, de façon à coordonner la COM externe et interne.

Les parties prenantes sont tous les acteurs participant à l’écosystème de crise. On peut les diviser entre parties prenantes externes et internes.

Compte-tenu de la volatilité des postures initiales, je préfère les subdiviser en trois groupes :

- celles qui supportent la thèse de l’entreprise ;
- celles qui la combattent ;
- et tous les autres, indécis, qui attendent de basculer dans l’un ou l’autre des deux premiers groupes.