Gestion de crise

Les Proverbes et la Crise : « Ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit » Par Thierry Fusalba


Jacqueline Sala


La cellule de crise doit devenir un sanctuaire qui ne s’accommode ni du bruit, ni de la publicité. Chacun y travaille dans le respect des procédures et en s’imposant une discipline dont une des manifestations est une prise de parole mesurée.




"Les Proverbes et la Crise" est une nouvelle série de publications proposée par Thierry FUSALBA
 
Les Origines
L’origine de ce proverbe est multiple : on le trouve dans ce mot de Phocion, général athénien  : « les grands parleurs sont comme les vases vides qui résonnent plus que les pleins ».

Mais les Grecs comparaient les grands bavards dont les paroles semblent renaître d’elles-mêmes, aux chaudrons d’airain placés dans les temples sur lesquels on frappait et qui résonnait à l’infini.

Quant aux latins, ils disaient tonitrua Claudiana, par allusion à des machines de bronze placées dans leurs théâtres que l’on agitait fortement, après les avoir remplies de cailloux, afin d’imiter le roulement du tonnerre.

Enfin, les Chinois disent : les grosses cloches sonnent rarement.

Il signifie que ce sont les ignorants qui parlent le plus, sans rien dire de concret.
 
Les Enseignements pour la gestion de crise
Les premières heures du pilotage de crise sont particulièrement intenses.

Le travail de réflexion qui est mené au sein de la cellule de crise est rendu compliqué par le stress, les sollicitations diverses et l’incertitude qui pèse sur les différentes parties prenantes.

Ce travail doit se faire dans un souci d’efficacité et rapidement.

Pour cela, la cellule de crise doit devenir un sanctuaire qui ne s’accommode ni du bruit, ni de la publicité.

Chacun y travaille dans le respect des procédures et en s’imposant une discipline dont une des manifestations est une prise de parole mesurée.

Pas de bavardages, ni de longs monologues, donc !
 
Notion stratégique : les déductions ou conclusions partielles.
 
Lors de la première phase de pilotage, les différents rôles de la cellule de crise vont collecter puis analyser l’existant, généralement des faits bruts, souvent à confirmer. Ces faits vont alors déboucher sur des déductions, appelées aussi conclusions partielles, qui seront utiles à la poursuite de la réflexion en bornant les possibilités de riposte. 
Ces déductions, une fois consolidées, deviendront des conclusions déterminantes et constitueront le socle sur lequel les modes d’actions pour sortir de la crise vont se construire.
 

Auteur : Thierry Fusalba, Directeur de l’Agence C4

Il est l’auteur de différents ouvrages sur la gestion des crises dont Planification et gestion de crise (L’Harmattan, 2009), et l’Art de la crise (L’Harmattan, 2013).
Né à Lyon, Thierry FUSALBA est passionné de théâtre et d’écriture. Il a publié chez l’Harmattan en 2016 un roman Les vies multiples, un carnet de route Les hommes du bord de terre, un essai politique en 2018 Moi, électeur de la République, ainsi qu’un recueil de nouvelles, Mémoires d’outre espace et un recueil de poésies, Poésies incomplètes, en 2023. Marié à Lysiane, il est le papa d’un Nikolas de six ans et vit dans le sud de la Touraine.
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