Les Proverbes et la Crise : « L’occasion fait le larron » Par Thierry Fusalba

Cette expression traduit une locution latine très utilisée au Moyen-Âge : occasio facit furem.
Le « larron » est alors un voleur, un brigand. Quand il a l’occasion de commettre un larcin ou pire, il le fait. C’est dans son ADN… Dans le dictionnaire universel de Furetière (1690), larron se dit d'un malfaiteur, d'un criminel (« Jésus-Christ fut crucifié entre deux larrons : il pardonna au bon larron »). Mais à l’époque, on appelle aussi une jolie femme, par galanterie, une larronnesse de cœurs ! Quant aux écoliers, ils appellent larrons, de petites pellicules sèches qui sont dans les plumes et boivent toute leur encre.
Enfin, les relieurs appellent larrons, les feuillets pliés qu'ils laissent par inadvertance, parce qu'ils consomment inutilement du papier.
L’expression n’a plus de charge vraiment négative aujourd’hui. Elle est même devenue synonyme de réactivité, d’initiative voire d’audace.

Celui qui se croit seul sur le champ de bataille de la crise, sera douloureusement réveillé à la réalité.
En effet, L’environnement de l’entreprise mais aussi les acteurs agissant dans celui-ci, vont interférer dans le processus de règlement, souvent en défaveur. Le pilotage de crise, comme celui de la guerre, devient alors un affrontement de volontés poursuivant des objectifs contradictoires.
À côté des actions planifiées lors de la prévention ou dans le cadre du travail des pôles, vont se présenter des opportunités qu’il faudra identifier et exploiter rapidement car elles ne se représenteront plus.

Cette réactivité nécessite non seulement un niveau de formation et d’entrainement élevé mais aussi l’application du principe de subsidiarité et surtout une vigilance de tous. Elle permet de « saisir la chance » et d‘ouvrir de nouvelles perspectives pour atteindre l’effet final recherché (EFR).

Une fenêtre d'opportunité, également appelée marge d'opportunité ou fenêtre critique, est une courte période pendant laquelle une action non planifiée peut être entreprise pour atteindre plus rapidement ou facilement le résultat souhaité.
Une fois cette période terminée, ou la « fenêtre d'opportunité fermée », les conditions favorables disparaissent. Parfois, cette fenêtre d’opportunité a été identifiée par le pôle anticipation, notamment dans l’étude des cas non conformes (what if ?).
La façon de l’exploiter et les résultats attendus sont donc globalement cernés. Mais dans la plupart des cas, elle survient de façon inopinée (voire inespérée) et doit déclencher une réflexion ad hoc qui débouche sur une réarticulation des points décisifs sur les lignes opérationnelles, une redéfinition des priorités, voire la mise en œuvre d’un plan de variantement complet.

C’est à la capacité d’une cellule de crise de détecter et d’exploiter ces fenêtres d’opportunités qu’on reconnaît sa valeur.