"Les Proverbes et la Crise" est une nouvelle série de publications proposée par Thierry FUSALBA.
Les Origines
Il ne s’agit pas d’un proverbe populaire mais plutôt d’une expression issue du langage familier de la fin du XXème siècle qui signifie que tout ce qui donne entière satisfaction ne doit pas être remis en question. Empruntée au vocabulaire sportif, elle suggère que lorsqu’un assemblage, un mélange composite fonctionne bien, il serait risqué de vouloir le modifier.
Mais « On ne change pas une équipe qui gagne » peut aussi s’appliquer à tout groupe d’individus liés par un intérêt commun ou à toute équipe de travail qui a fourni ses preuves de sa haute cohésion et de sa capacité à atteindre les objectifs fixés par le groupe. Dès lors, en changer inutilement la structure apporte plus de désagréments que d’avantages.
Les Enseignements pour la gestion de crise
Deux écueils menacent la cellule de crise en phase de pilotage : céder à la tentation de tout changer et à celle de ne rien changer. L’immobilisme peut paraître confortable surtout lorsqu’il peut s’appuyer sur l’application de fiches réflexes, tirées des plans de prévention. Mais si la prévention reste indispensable, elle ne saurait imaginer tous les scénarios de crise ni mêmes toutes les évolutions d’un seul d’entre eux. À l’inverse, vouloir tout changer parce que les résultats des actions initiées ne sont pas strictement conformes aux attentes peut se révéler contre-productif.
C’est particulièrement vrai dans les domaines où la visibilité des effets nécessite du temps, comme l’influence ou le juridique. S’il ne faut pas changer « une équipe qui gagne », il ne faut pas hésiter à l’enrichir de nouveaux talents ou bien à redéfinir les missions de chacun de ses membres selon les besoins ou la situation.
Notion stratégique : cellule de veille et cellule de crise.
L’activation de la cellule de crise est toujours un moment délicat dans le processus de gestion de crise. Les spécificités d’une situation critique [1] autant que la réorganisation interne qu’impose la mise sur pied d’une structure ad hoc, sont source de difficultés, voire de réticence au sein de la Direction.
Pour fluidifier cette mutation organisationnelle, la mise sur pied d’une structure particulière peut s’avérer salutaire. C’est l’objectif de la cellule de veille, échelon intermédiaire entre la routine et la crise, dont la mise sur pied est décidée dans deux cas : lors de périodes ou d’événements planifiés où l’occurrence d’une crise est élevée. Lorsqu’une situation s’aggrave au-delà d’un seuil acceptable ou que l’environnement de l’organisation se détériore, sans justifier pour autant le passage en mode crise.
Un impératif cependant : la cellule de Veille ne doit pas être organisée ni fonctionner de façon diamétralement différente à la cellule de crise, faute de quoi elle constitue une structure supplémentaire qui ne facilitera pas le passage en crise mais le complexifiera.
[1] Danger, incertitude, stress, forte sollicitation médiatique, difficulté à communiquer, multiplication des parties prenantes…
Auteur : Thierry Fusalba, Directeur de l’Agence C4
Expert en communication de crise et d’influence, il a fondé en 2009 l’Agence C4 (Conseil et Coaching en Conduite de Crise) qui propose une méthode de pilotage de crise UNIQUE (www.agencec4.com). Il a travaillé avec différents cabinets de conseil (Didier Heiderich, Layer Cake, Nanocode Easylience, Element), conduit des exercices et dirigé des cellules de crise à l’international et écrit différents ouvrages sur la gestion des crises. Il enseigne actuellement à l’IRIS Paris, l’IEC de Lyon dont il est membre du Conseils scientifique et à l’UFR Santé de Rouen.
Résidant en Touraine où il est élu dans sa commune, Thierry FUSALBA est passionné d’écriture. Il a publié un roman » Les vies multiples », un carnet de route « Les hommes du bord de terre », un essai politique « Moi, électeur de la République », ainsi qu’un recueil de nouvelles, « Mémoires d’outre espace » et un recueil de poésies « Poésies incomplètes ».
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Résidant en Touraine où il est élu dans sa commune, Thierry FUSALBA est passionné d’écriture. Il a publié un roman » Les vies multiples », un carnet de route « Les hommes du bord de terre », un essai politique « Moi, électeur de la République », ainsi qu’un recueil de nouvelles, « Mémoires d’outre espace » et un recueil de poésies « Poésies incomplètes ».
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