Les Proverbes et la Crise : « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » Par Thierry Fusalba

Cet aphorisme apparaît dans sa forme moderne au XVIe siècle, après plusieurs variantes plus anciennes, comme « assez vaut mieux un tiens que quatre tu l’auras » (V. 1170), « mieux vaut un tiens que deux auras » (V. 1185).

C’est Jean de La Fontaine qui popularise l’expression au XVIIe siècle dans sa fable Le Petit Poisson et le Pêcheur. Il refuse de remettre à l’eau un petit poisson qu’il repêchera lorsqu’il aura grossi.

Le sens est clair : Mieux vaut choisir quelque chose que l’on peut obtenir immédiatement plutôt que quelque chose ayant plus de valeur mais que l’on n'est pas sûr d’obtenir plus tard.

En gestion de crise, on ne sait pas beaucoup de choses avec certitudes, surtout au début. Il faut pourtant partir de ce que l’on sait et décider avec ce que l’on a, et ne pas attendre d’en savoir plus, au prétexte que la riposte en serait mieux adaptée.

De même, il ne faut se perdre en conjectures mais essayer, le plus tôt possible, de borner les caractéristiques de la situation et les solutions envisageables.

Présuppositions et conditions impératives de succès.
Une présupposition est un postulat de départ qui n’a pas à être démontré. Sa non-réalisation entraîne la caducité de la réflexion. Il faut donc les choisir avec soin et les limiter au maximum.

Exemple : les données météo sont fiables

Une condition impérative de succès doit absolument être remplie quelle que soit la stratégie choisie pour atteindre l’effet final recherché. C’est LA priorité dans la cellule de crise.

Exemple : amener les engins de levage sur un site effondré.