Très attendu, l’atelier de 45 min « Tendances Veilles 2021 » signe le grand retour d’une équipe spécialisée dans la veille et l'Intelligence économique : Anne-Marie Libmann du cabinet FLA Consultants qui animait la conférence, entourée de Véronique Mesguich consultante indépendante, de Mounir Rochdi de Think Tankers, ainsi que de Marina Bellot, pour SCOPE Veille Augmentée de la société Actualis (qui possède aussi First ECO et First AO) et Alizée Guillet de Suez, division Veille stratégique, qui a témoigné de son expérience au sein d'un grand groupe sur les différentes thématiques abordées.
La digitalisation de notre société s’est accélérée, Internet s’est introduit dans tous les aspects de nos vies, le télétravail impossible pendant de nombreuses années, s’est généralisé, changeant substantiellement nos rapports avec l’autre, se manifestant par le développement massif du commerce électronique, l’utilisation massive de la consommation de vidéo, de conférences zoom ou d’audios…. Tous ces usages ont fait de nous des internautes et des mobinautes permanents, que ce soit pour une utilisation personnelle ou professionnelle. Ici bien sûr nous parlerons des professionnels et des usages professionnels de l’information, mais dans une dimension la plus large possible (étudiants, chercheurs, professionnels de l’information).
Qui de mieux pour introduire le sujet que Véronique Mesguich, en tant qu’autrice de nombreux livres sur le sujet et qui vient d’en publier un nouvel opus en août 2021 pour donner un aperçu l’environnement dans laquelle nous évoluons désormais.
L’univers informationnel connaît actuellement une situation de surabondance, à l’instar de nombreux autres domaines mentionnés dans l’ouvrage de François Xavier Oliveau, « La Crise de l’abondance ». Selon cet auteur, les crises générées par l’abondance peuvent se résoudre par une meilleure distribution des richesses. En poursuivant le parallèle, on peut considérer que les moteurs de recherche s’acquittent plutôt mal, actuellement, de cette mission de distribution de l’accès à l’information, en raison notamment de leurs algorithmes peu transparents.
Les moteurs de recherche généralistes, comme Google et Bing, dopés à l’intelligence artificielle, ambitionnent de devenir des « moteurs de réponses », en fournissant aux internautes non plus des résultats, mais de véritables réponses à leurs questions. Si les algorithmes des moteurs sont capables aujourd’hui de fournir des réponses à des questions d’ordre factuel, ils ne sont en aucun cas à même de calculer des réponses à des requêtes complexes.
De plus, les mises à jour successives dans les algorithmes des moteurs viennent impacter le classement des résultats et on constate actuellement une prédominance de résultats plutôt commerciaux et grand public dans les premières réponses. Enfin, de nouveaux formats, notamment multimédia (images, vidéos, podcasts) se sont répandus et requièrent des modes de recherche adaptés.
Dans la catégorie outils, la diffusion d’applicatifs se greffant sur les navigateurs comme des applications de surlignages peuvent être une grande aide pour le veilleur dans la phase exploratoire, pour noter par exemple, les biais contenus dans l’article, afin de qualifier au mieux les sources.
La digitalisation de notre société s’est accélérée, Internet s’est introduit dans tous les aspects de nos vies, le télétravail impossible pendant de nombreuses années, s’est généralisé, changeant substantiellement nos rapports avec l’autre, se manifestant par le développement massif du commerce électronique, l’utilisation massive de la consommation de vidéo, de conférences zoom ou d’audios…. Tous ces usages ont fait de nous des internautes et des mobinautes permanents, que ce soit pour une utilisation personnelle ou professionnelle. Ici bien sûr nous parlerons des professionnels et des usages professionnels de l’information, mais dans une dimension la plus large possible (étudiants, chercheurs, professionnels de l’information).
Qui de mieux pour introduire le sujet que Véronique Mesguich, en tant qu’autrice de nombreux livres sur le sujet et qui vient d’en publier un nouvel opus en août 2021 pour donner un aperçu l’environnement dans laquelle nous évoluons désormais.
L’univers informationnel connaît actuellement une situation de surabondance, à l’instar de nombreux autres domaines mentionnés dans l’ouvrage de François Xavier Oliveau, « La Crise de l’abondance ». Selon cet auteur, les crises générées par l’abondance peuvent se résoudre par une meilleure distribution des richesses. En poursuivant le parallèle, on peut considérer que les moteurs de recherche s’acquittent plutôt mal, actuellement, de cette mission de distribution de l’accès à l’information, en raison notamment de leurs algorithmes peu transparents.
Les moteurs de recherche généralistes, comme Google et Bing, dopés à l’intelligence artificielle, ambitionnent de devenir des « moteurs de réponses », en fournissant aux internautes non plus des résultats, mais de véritables réponses à leurs questions. Si les algorithmes des moteurs sont capables aujourd’hui de fournir des réponses à des questions d’ordre factuel, ils ne sont en aucun cas à même de calculer des réponses à des requêtes complexes.
De plus, les mises à jour successives dans les algorithmes des moteurs viennent impacter le classement des résultats et on constate actuellement une prédominance de résultats plutôt commerciaux et grand public dans les premières réponses. Enfin, de nouveaux formats, notamment multimédia (images, vidéos, podcasts) se sont répandus et requièrent des modes de recherche adaptés.
Dans la catégorie outils, la diffusion d’applicatifs se greffant sur les navigateurs comme des applications de surlignages peuvent être une grande aide pour le veilleur dans la phase exploratoire, pour noter par exemple, les biais contenus dans l’article, afin de qualifier au mieux les sources.
Marina Bellot, pour développer les propos précédemment tenus, confirma que dans les entreprises comme chez le grand public, nous vivions un changement d’échelle temporelle et une accélération des grandes mutations, avec le numérique le temps c’est accéléré et les cycles d’informations avec lui.
Ainsi, les dirigeants, les responsables attendent tout aussi rapidement un retour sur investissement.
Cette accélération nous a fait perdre de vu deux phases essentielles dans le processus de recherche d’informations. La phase d’exploration et la phase de compréhension. Or ces deux phases sont essentielles dans l’apprentissage, tout comme la capacité de se perdre. Ici, il faut apprendre à mettre en avant le risque de non-investissement.
Cette prise de conscience permet alors de redonner tout son sens aux rapports d’étonnement.
L’autre aspect qui mérite d’être mis en valeur, est la capacité à prendre de la hauteur, et de se mettre au niveau de son interlocuteur, comprendre son niveau de connaissance par rapport à la recherche à effectuer. En effet, se mettre à la place de l’utilisateur final est un élément clé dans la construction du plan de recherche.
Ce constat demande toutefois de l’exhaustivité et impose un temps d’apprentissage. Ce qui demande de revoir notre approche, notamment la revalorisation de l’approche analogique. Il faut peut-être oublier des approches traditionnelles comme les outils de recherche et des méthodes de questionnements, automatiser certaines tâches de l’internaute et faire peut-être confiance à l’intelligence artificielle, pour que l’humain se consacre à des fonctions à plus forte valeur ajoutée.
Ainsi, les dirigeants, les responsables attendent tout aussi rapidement un retour sur investissement.
Cette accélération nous a fait perdre de vu deux phases essentielles dans le processus de recherche d’informations. La phase d’exploration et la phase de compréhension. Or ces deux phases sont essentielles dans l’apprentissage, tout comme la capacité de se perdre. Ici, il faut apprendre à mettre en avant le risque de non-investissement.
Cette prise de conscience permet alors de redonner tout son sens aux rapports d’étonnement.
L’autre aspect qui mérite d’être mis en valeur, est la capacité à prendre de la hauteur, et de se mettre au niveau de son interlocuteur, comprendre son niveau de connaissance par rapport à la recherche à effectuer. En effet, se mettre à la place de l’utilisateur final est un élément clé dans la construction du plan de recherche.
Ce constat demande toutefois de l’exhaustivité et impose un temps d’apprentissage. Ce qui demande de revoir notre approche, notamment la revalorisation de l’approche analogique. Il faut peut-être oublier des approches traditionnelles comme les outils de recherche et des méthodes de questionnements, automatiser certaines tâches de l’internaute et faire peut-être confiance à l’intelligence artificielle, pour que l’humain se consacre à des fonctions à plus forte valeur ajoutée.
Mounir Rochdi de Think Tankers prend ensuite la parole et évoque un aspect contre lequel nous devons nous méfier. Les biais cognitifs. Si l’accent dans l’actualité est mis sur les fake news, nous pouvons être aussi victimes de notre propre cerveau et de nos propres sens.
L’un des biais les plus connus est la loi des petits nombres, opposé à celle des grands nombres utilisés par les statisticiens, qui pose la question de la représentativité. En effet, il est toujours très tentant de se servir de son expérience personnelle ou d’un petit groupe d’individus pour l’étendre à un plus grand groupe.
Le second biais est l’illusion de corrélation. Si l’auditoire est préparé à recevoir l’information, il est possible de « neutraliser » ce biais, « l’information dépend de l’environnement dans laquelle elle évolue ». Avoir des certitudes ou un savoir particulier peut être un frein. C’est pourquoi il insiste aussi sur le fait qu’un regard externe peut diminuer les biais cognitifs ou en introduire des différents), mais percer la bulle informationnelle de l’individu ou d’une entreprise.
« Tous les chemins mènent à Rome »
Véronique revient sur l’acronyme VUCA qui en anglais signifie volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté. La maîtrise de l’information stratégique permet de donner à cet acronyme une nouvelle signification : vision, compréhension, clarté et agilité.
Il est connu que « Plusieurs chemins permettent arriver à une solution », expliquer ce cheminement de la pensée peut être plus ou moins facile à expliquer. Le parcours (professionnel et universitaire) d’un individu peut lui donner les clés pour exprimer sa pensée. Mais il peut arriver qu’un éclair de génie, qu’un cheminement éclair dans un cours laps de temps ne permettent pas d’expliquer ce parcours. La réponse étant « c’est évident », ce qui n’est pas une réponse acceptable pour nombre d’entreprises.
Pour Mounir Rochdi, l’individu, mais aussi toutes les organisations se doivent d’acquérir une agilité et naviguer entre le manque de choix et le trop de choix. Dans tous les cas, le point de départ est le besoin, dans un second temps la définition d’une multitude d’aspects, et enfin de diversifier les outils recherche et d’exploration. La méthode Amos est un modèle avant pour la recherche en ligne qui a fait ses preuves.
Il est connu que « Plusieurs chemins permettent arriver à une solution », expliquer ce cheminement de la pensée peut être plus ou moins facile à expliquer. Le parcours (professionnel et universitaire) d’un individu peut lui donner les clés pour exprimer sa pensée. Mais il peut arriver qu’un éclair de génie, qu’un cheminement éclair dans un cours laps de temps ne permettent pas d’expliquer ce parcours. La réponse étant « c’est évident », ce qui n’est pas une réponse acceptable pour nombre d’entreprises.
Pour Mounir Rochdi, l’individu, mais aussi toutes les organisations se doivent d’acquérir une agilité et naviguer entre le manque de choix et le trop de choix. Dans tous les cas, le point de départ est le besoin, dans un second temps la définition d’une multitude d’aspects, et enfin de diversifier les outils recherche et d’exploration. La méthode Amos est un modèle avant pour la recherche en ligne qui a fait ses preuves.
« Expérimenter, tester et cultiver la valorisation du Retour d’expérience »
Marina Bellot, dans son expérience professionnelle évoque la méthode des petits pas, c’est-à-dire de définir un périmètre, un bac à sable, pour pouvoir tester méthodes, outils et sources. Une fois ce test validé, il est possible d’étendre le champ d’action et ensuite de procéder à la mise en production et au déploiement.
La multiplication permanente des outils et des sources peut demander des facultés d’adaptation que l’entreprise ne possède pas ou peu, cela peut être un effort, mais celui-ci doit aussi se faire dans les deux sens. L’humain peut dans une certaine mesure s’adapter aux outils, à de nouvelles méthodes, mais inévitablement des objections seront opposées, et des résultats attendus.
Le recueil d’information peut se faire toutefois aussi sans passer par des outils froids, le contact humain peut être aussi une source d’information fiable. « les moteurs sont puissants, mais pas uniques ».
Pour Véronique Mesguich, il est important de garder à l’esprit que Google ne doit pas être le seul canal et vecteur d’informations. Des moteurs étrangers peuvent apporter des réponses différentes intéressantes.
L’accent mis par les grands acteurs sur les mobiles joue un grand rôle sur les résultats, la mobilité influe dans la conception de sites, dans la conception des requêtes, leur traitement, plus souvent en langage naturel, mais aussi des requêtes vocales, ce qui change l’expérience mobile et la production de contenu.
Le virage des moteurs de recherche généralistes vers l’intelligence artificielle rend les options de recherche booléenne moins efficaces. Cela étant, ce mode de recherche donne de bons résultats via des outils spécialisés comme Google Alerts ou Google Scholar, ou encore dans le domaine de la recherche stratégique dans les réseaux sociaux (Twitter, LinkedIn).
Marina Bellot, rappelle que les structures, sont souvent à la recherche du mouton à 5 pattes, l’outil, ou la personne qui sache tout faire en un minimum de temps pour un coup limité direct et indirect (en temps, en ressources humaines, en budget). Souvent hélas, la phase d’apprentissage auprès des équipes est sous-estimée.
Pour conclure, Mounir Rochdi, explique qu’il n’y a pas de miracle, la phase exploratoire est incompressible, le choix des outils essentiel afin d’aller au-delà du premier niveau.
La multiplication permanente des outils et des sources peut demander des facultés d’adaptation que l’entreprise ne possède pas ou peu, cela peut être un effort, mais celui-ci doit aussi se faire dans les deux sens. L’humain peut dans une certaine mesure s’adapter aux outils, à de nouvelles méthodes, mais inévitablement des objections seront opposées, et des résultats attendus.
Le recueil d’information peut se faire toutefois aussi sans passer par des outils froids, le contact humain peut être aussi une source d’information fiable. « les moteurs sont puissants, mais pas uniques ».
Pour Véronique Mesguich, il est important de garder à l’esprit que Google ne doit pas être le seul canal et vecteur d’informations. Des moteurs étrangers peuvent apporter des réponses différentes intéressantes.
L’accent mis par les grands acteurs sur les mobiles joue un grand rôle sur les résultats, la mobilité influe dans la conception de sites, dans la conception des requêtes, leur traitement, plus souvent en langage naturel, mais aussi des requêtes vocales, ce qui change l’expérience mobile et la production de contenu.
Le virage des moteurs de recherche généralistes vers l’intelligence artificielle rend les options de recherche booléenne moins efficaces. Cela étant, ce mode de recherche donne de bons résultats via des outils spécialisés comme Google Alerts ou Google Scholar, ou encore dans le domaine de la recherche stratégique dans les réseaux sociaux (Twitter, LinkedIn).
Marina Bellot, rappelle que les structures, sont souvent à la recherche du mouton à 5 pattes, l’outil, ou la personne qui sache tout faire en un minimum de temps pour un coup limité direct et indirect (en temps, en ressources humaines, en budget). Souvent hélas, la phase d’apprentissage auprès des équipes est sous-estimée.
Pour conclure, Mounir Rochdi, explique qu’il n’y a pas de miracle, la phase exploratoire est incompressible, le choix des outils essentiel afin d’aller au-delà du premier niveau.
Pour en savoir plus
Nouveau défi pour l’entreprise après les réseaux sociaux et les big data, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets révolutionnent le monde numérique. Pour évoluer dans ce nouvel environnement de travail, les professionnels doivent pouvoir rechercher, surveiller et analyser efficacement l’information. Rédigé par une experte en veille stratégique, cet ouvrage actualise les connaissances dans les domaines de la recherche d’information et de la veille sur Internet. Il permet de comprendre le fonctionnement actuel des moteurs de recherche, d’optimiser les recherches web, d’identifier des sources d’information méconnues, de mettre en place différents types de veille stratégique et de découvrir un éventail de méthodes d’analyse automatisée de l’information. Pratique et opérationnel grâce à ses exemples concrets, cet ouvrage permet à tout internaute de trouver, collecter, qualifier et analyser l’information réellement utile : un véritable guide de survie dans la jungle de l’information numérique.