L'Observatoire des multinationales en collaboration avec Corporate Europe Observatory publient un rapport sur les risques bien réels d'une présidence française de l'UE placée sous l'influence des lobbies des grandes multinationales.
Proposé par Olivier Urrutia
Olivier Urrutia. Gartez le contact
Il souligne également les liens étroits d'intérêt que les acteurs politiques, économiques et certaines organisations de la société civile telles que les think tanks, entretiennent.
Pour autant, il faut tout de même rappeler que Bruxelles est depuis déjà très longtemps l'une des places fortes mondiales des activités de lobbying des multinationales, agences d'affaires publiques et RP, associations professionnelles, fondations, ONG et think tanks. C'est que le système européen de représentation des intérêts de type pluraliste, comme aux États-Unis, se prête particulièrement bien à ce type d'activité.
On retiendra en synthèse parmi les principaux enseignements du rapport que :
- La présidence française se prépare en collaboration étroite avec les grandes entreprises françaises, via des réunions de lobbying, des événements publics et des demandes de contributions d’associations d’entreprises et think tanks (étroitement liés aux grandes entreprises), avec peu de transparence, tandis que la société civile et le grand public sont tenus à distance.
- Le gouvernement français est allé jusqu’à co-organiser des événements de lobbying avec des entreprises et des associations d’entreprises, et se prépare à en organiser davantage dans les mois à venir.
- La France n’exclut pas que sa présidence de l’UE soit sponsorisée par des grandes entreprises, comme de nombreuses présidences précédentes l’ont également fait.
- Les cas de portes tournantes sont nombreux dans l’équipe parisienne en charge de la préparation de la présidence et au sein de la Représentation française à Bruxelles, risquant des conflits d’intérêts et une confusion dangereuse entre intérêt public et privé.