La guerre économique bat son plein
L’année 2011, dès la première semaine, a vu éclore une sérieuse affaire d’espionnage industriel dans un groupe prestigieux, Renault.
En général les directions des entreprises sont fort discrètes lorsqu’une telle mésaventure les touche, tel n’a pas été le cas ici, puisque l’état-major de Renault a précisé la mise à pied de trois hauts dirigeants « en position particulièrement stratégique dans l’entreprise » et a évoqué un faisceau d’éléments convergents montrant que des informations secrètes auraient été diffusées à l’extérieur. Les noms et prénoms des trois dirigeants incriminés ont été presqu’aussitôt publiés dans la presse
Pour Eric Besson, ministre de l’Industrie l’affaire paraît sérieuse et il estime que l’expression « guerre économique » est adaptée, selon Le Figaro du 7 janvier 2011. Toujours selon la même source, « les trois cadres incriminés pourraient avoir vendu des brevets non encore déposés à un ou plusieurs intermédiaires spécialisés en intelligence économique ».
En général les directions des entreprises sont fort discrètes lorsqu’une telle mésaventure les touche, tel n’a pas été le cas ici, puisque l’état-major de Renault a précisé la mise à pied de trois hauts dirigeants « en position particulièrement stratégique dans l’entreprise » et a évoqué un faisceau d’éléments convergents montrant que des informations secrètes auraient été diffusées à l’extérieur. Les noms et prénoms des trois dirigeants incriminés ont été presqu’aussitôt publiés dans la presse
Pour Eric Besson, ministre de l’Industrie l’affaire paraît sérieuse et il estime que l’expression « guerre économique » est adaptée, selon Le Figaro du 7 janvier 2011. Toujours selon la même source, « les trois cadres incriminés pourraient avoir vendu des brevets non encore déposés à un ou plusieurs intermédiaires spécialisés en intelligence économique ».
Pour les spécialistes de l’intelligence économique cette affaire confirme des faits avérés :
- Plus des trois quarts des affaires d’espionnage industriel ou économique au détriment d’une entreprise impliquent directement des cadres de cette entreprise (soudoyés ou activés par l’extérieur)
- L’assimilation de l’intelligence économique à de l’espionnage est une des constantes de la presse qu’elle soit technique, économique ou grand public. (Déjà, du temps de la veille technologique, une de mes interviews par un grand quotidien national avait été chapeauté, sans mon accord ni celui de mon employeur « Le veilleur technologique, un espion en col blanc »). C’est un fait tout à fait regrettable et nous devons continuer à proclamer que la pratique de l’intelligence économique implique le respect absolu de règles d’éthique et de déontologie intégrées dans une charte propre à l’entreprise et signée par les acteurs.
- La compétition très intense au niveau mondial a conduit depuis belle lurette à une guerre de l’information dont les excès peuvent conduire à des actions malveillantes de désinformation, de déstabilisation voire d’espionnage. La définition même de l’intelligence économique donnée dans le référentiel de formation à l’intelligence économique « maîtrise et protection de l’information stratégique » est particulièrement claire à ce sujet.
Guerre économique : "Christian Harbulot a une position offensive, lucide et réaliste sur l'IE"
Pour terminer on peut approuver la position du ministre de l’Industrie qui estime que l’expression « guerre économique » est adaptée.
Ce n’est pas un hasard si Christian Harbulot, fondateur de l’Ecole de Guerre Economique, est apparu plusieurs fois sur les écrans de télévision à l’occasion de cette affaire pour donner un avis que j’estime particulièrement judicieux et clair.
Conseiller officiel du Groupe Martre en 1993/94, il ne cesse, depuis, d’avoir une position offensive, lucide et réaliste sur l’IE, il préconise l’emploi de l’expression « guerre économique » et met en garde contre la naïveté de trop de dirigeants.
Cette affaire Renault, jointe à des précédents récents, semble bien lui donner raison.
F.Jakobiak
Janvier 2011
Ce n’est pas un hasard si Christian Harbulot, fondateur de l’Ecole de Guerre Economique, est apparu plusieurs fois sur les écrans de télévision à l’occasion de cette affaire pour donner un avis que j’estime particulièrement judicieux et clair.
Conseiller officiel du Groupe Martre en 1993/94, il ne cesse, depuis, d’avoir une position offensive, lucide et réaliste sur l’IE, il préconise l’emploi de l’expression « guerre économique » et met en garde contre la naïveté de trop de dirigeants.
Cette affaire Renault, jointe à des précédents récents, semble bien lui donner raison.
F.Jakobiak
Janvier 2011
Ingénieur chimiste. Responsable du réseau d'information documentaire d'ATOCHEM et du service Information du Centre de recherches Rhône-Alpes de cette société (en 1988). Membre de la commission Martre, Intelligence économique et stratégie des entreprises. Consultant en information stratégique au sein de la société Existrat. Enseignant dans plusieurs universités et grandes écoles, Aix-Marseille III, ESI Marseille, IMI Paris, UT Compiègne, ENSAM, Rennes I, EM Lyon (en 2004).
Il reste une référence incontestée de la veille et de l'intelligence stratégique.
François Jakobiak a présidé le Challenge Francophone Veille à ICC2010
Ecoutez-le ici
Il reste une référence incontestée de la veille et de l'intelligence stratégique.
François Jakobiak a présidé le Challenge Francophone Veille à ICC2010
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