Enjeux majeurs

"Sortir l'I.E. de l'ornière" Questions à Floran Vadillo et à Nicolas Moinet

Co-rédacteurs de la note « Sortir l’intelligence économique de l’ornière » publiée en mars dernier par la Fondation Jean Jaurès


Jacqueline Sala


La note publiée par la Fondation Jean-Jaurès "Sortir l'Intelligence économique de l'ornière" porte une analyse en profondeur sur les dispositifs en cours et dégage des perspectives pour des évolutions majeures. Nous avons demandé à Floran Vadillo et Nicolas Moinet, co-auteur de ce rapport, de répondre à nos questions. Propos recueillis par Jacqueline Sala



Comment est venue l’idée de cette note publiée à la Fondation Jean-Jaurès ? Et d’ailleurs pouvez-vous nous dire quelques mots de cette fondation ?

"Sortir l'I.E. de l'ornière" Questions à Floran Vadillo et à Nicolas Moinet
Floran Vadillo : En mai 2011, j’ai publié avec Jean-Jacques Urvoas un essai relatif à la réforme des services de renseignement à la Fondation Jean Jaurès [1] ; en son sein, nous évoquions les activités d’intelligence économique en relation avec les administrations du renseignement et, plus généralement, le rôle de la D2IE.
J’ai alors rencontré le préfet Rémy Pautrat qui m’a exhorté à développer ce dernier point. J’ai donc constitué un groupe de travail sur cette thématique, composé de spécialistes reconnus de l’IE, venus de tous horizons.
Nicolas Moinet nous a rejoints quelques semaines après le début de notre travail, pour notre plus grand profit.

Au bout de huit mois de réflexion, nous avions passé en revue les principaux problèmes et disposions d’une batterie de solutions tout à fait stimulantes. Toutefois, la campagne du candidat socialiste étant déjà entamée, j’ai préféré différer la publication. D’autant que j’ai eu le plaisir de constater qu’Alain Rousset (responsable du pôle industriel pour François Hollande) était particulièrement sensible à cette thématique.
Mais les acteurs que je rencontrais (Christian Harbulot notamment) m’ont incité à donner un plus grand écho à l’intelligence économique en publiant le fruit de la réflexion du groupe afin de contribuer au débat et d’approfondir certaines options retenues par le PS. Dans ce cadre, la Fondation Jean Jaurès m’apparaissait parfaitement indiquée pour abriter cette nouvelle publication ; elle joue en effet un rôle déterminant dans le foisonnement intellectuel à gauche.


[[1] Jean-Jacques URVOAS et Floran VADILLO, Réformer les services de renseignement français, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2011. http://www.jean-jaures.org/Publications/Les-essais/Reformer-les-services-de-renseignement-francais

De fait, la couleur politique est affichée. Et cela a le mérite de la clarté. Vous portez d’ailleurs un diagnostic sévère contre une politique publique menée depuis plusieurs années qui semble tout particulièrement viser le président actuel. Mais pensez-vous que les représentants de la gauche, à l’exception d’Edith Cresson et Jean-Louis Levet, aient brillé par leur compréhension du sujet et de ses enjeux ? L’I.E. serait-elle de gauche ?

Floran Vadillo : L’IE a longtemps été le parent pauvre de la réflexion politique, à gauche comme à droite : Bernard Carayon, en dépit de ses louables efforts au sein de l’UMP, prêche dans le désert. La gauche n’a pas à rougir de pareil « impensé », il est dans l’air du temps.

Mais les choses changent à grand pas ; je le répète, je trouve admirable qu’Alain Rousset marque un intérêt soutenu pour cette thématique. Je ne crois pas que l’IE figure dans le programme de l’UMP alors qu’elle est dans celui du PS. Pourtant Nicolas Sarkozy ne saurait se reposer sur son bilan en la matière, nous le signalons dans la note.
Par ailleurs, il faut signaler qu’Edith Cresson, en qualité de ministre du Commerce extérieur puis de Premier ministre, a très tôt pris conscience de cet impératif, avant même que certains cercles (restreints) ne le promeuvent. Indéniablement, elle a montré le chemin en la matière, au-delà du parti socialiste.

Pour répondre à votre seconde question, je dirais que l’intelligence économique est, par essence, objet de consensus national ; la volonté de disposer d’une économie plus sûre, plus dynamique donc plus compétitive correspond à une volonté qui transcende les clivages politiques. En outre, dans la mesure où l’intelligence économique concerne en premier lieu les entreprises françaises, leurs capacités d’adaptation à un nouvel environnement économique mondial et leurs capacités de rayonnement, les clivages politiques ne les concernent pas directement.

En revanche, il faut convenir qu’une politique d’intelligence économique ne saurait exister sans politique économique, industrielle et territoriale. Or, sur ce point, droite et gauche ne proposent pas la même vision, pas les mêmes projets. En effet, il s’avérerait hasardeux de dresser un bilan (et, a fortiori, un bilan positif) de la politique industrielle de Nicolas Sarkozy ; les promesses de campagnes ont été vite oubliées pour le plus grand désespoir des salariés et des entrepreneurs eux-mêmes.

Par ailleurs, la France s’illustre toujours par l’absence de politique en faveur des TPE, des PME-PMI ou des ETI. L’essai de Michel Destot publié par l’incontournable Fondation Jean Jaurès * [1] l’analysait avec rigueur et intelligence. Notre retard économique par rapport à l’Allemagne trouve ici l’une de ses origines majeures.
Enfin, les régions, dirigées par des présidents socialistes, ont su donner un sens à la notion d’intelligence territoriale en dépit de l’absence d’intérêt étatique, voire des embûches posées.

Le Parti socialiste propose des politiques construites pour l’intérêt de la Nation, des salariées, des entrepreneurs et des territoires ; il met en avant un État stratège qui se consacre à créer et maintenir des emplois sur notre territoire ; il souhaite apporter de profondes transformations à un modèle économique à bout de souffle, initier d’autres formes de relations économiques et humaines dont l'intelligence économique peut constituer un vecteur dans la mesure où elle incarne un hommage aux intelligences individuelles, au sein et hors de l'entreprise.

En ce sens, oui, il existe une intelligence économique de gauche tandis que l’on peine à discerner celle de droite, une fois dépassés les slogans de liberté d’initiative qui se traduisent trop souvent par la solitude d’initiative.

* [1] Michel Destot, ETI et PME : pour une innovation compétitive, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2011, 101p.

Vous parlez de « malformations congénitales de la D2IE ». Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour dénoncer ces dérives ? Le contexte électoral est-il la seule raison ?

Nicolas Moinet : La présidentielle est le moment idéal pour évaluer les politiques publiques et faire des préconisations car c’est un temps fort de la démocratie. De plus, Olivier Buquen n’a été nommé qu’en 2009 et il fallait tout de même lui laisser un peu de temps avant de le juger sur pièces.
C’est désormais chose faite… tant sur les actions de la D2IE que sur la viabilité du dispositif.

Et puis, il a fallu du temps pour avoir des retours d’acteurs de premier plan tant le système peut être parfois opaque.
Au final, trois manques seront à combler par le futur responsable national : une absence de stratégie d’influence internationale de l’IE à la française qui ne peut s’enfermer dans un hexagone sécuritaire, une trop faible régionalisation de la politique publique d’IE, un manque patent de mise en réseau des acteurs compétents sur ces questions.

Vous convenez que depuis 2010, le dispositif a été amélioré. Mais sur le terrain, en particulier au niveau des régions (déjà à gauche à quelques exceptions près) l’échec reste patent. Pensez-vous qu’un changement de gouvernement puisse à lui seul venir à bout mettre des résistances culturelles face à l’intelligence économique ?

Nicolas Moinet : Le dispositif étatique a été précisé dans les textes mais il s’est détérioré sur le terrain pour au moins trois raisons : absence de communication et de mobilisation des acteurs, manque criant de compétences et réduction drastique des moyens (RGPP) dans les administrations (Préfectures, Direccte, Police, etc.). Résultat : la dynamique initiée sous Alain Juillet s’est rapidement éteinte. Sans compter les tensions fortes au sein d’organismes publics comme les Chambres de Commerce et d’Industrie (réforme territoriale) qui ont un rôle clé dans le dispositif.

Un changement de gouvernement peut donc donner un nouveau souffle et même un souffle nouveau. Notamment en donnant aux conseils régionaux toute la place qui leur revient dans les dispositifs territoriaux. Tout a été placé auprès des Préfets de région, des SGAR puis de chargés de missions administratifs ignorant ainsi l’un des tous premiers acteurs économiques publics : la Région.

On pourrait parler de politique déconcentrée quand il aurait fallu une politique décentralisée.
Et la nouvelle loi de décentralisation promise par François Hollande pourrait être une aubaine. D’autre part, nous proposons de mettre la légitimité et la compétence au cœur d’un système afin de sortir l’IE de l’ornière bureaucratique. Pour dépasser les blocages culturels, il faut des responsables aptes à conduire le changement. Piloter l’intelligence économique régionale demande des spécialistes et non des personnes désignées d’office qui ne savent même pas de quoi il s’agit quand ils ne décident pas tout bonnement de ne pas appliquer des circulaires qui se suivent et se ressemblent…

Alors même que le concept de « guerre économique » a été l’un des plus controversés et a suscité les plus grandes réticences à l’adhésion des entrepreneurs à l’IE, vous montez d’un cran en parlant de « prédation économique » ? La DCRI est déjà chargée de protéger les entreprises ? Est-ce bien nécessaire de pousser encore le curseur vers des approches sécuritaires, dont l’une des conséquences serala diabolisation des partenaires économiques et une inadaptation accrue de la France à la mondialisation ?

Nicolas Moinet : Nous souhaitons passer d’un discours sécuritaire à une politique de sécurité active qui allie l’offensif et le défensif et associe tous les acteurs sans ostracisme. La prédation économique est une réalité que les patrons de PME acceptent d’autant mieux qu’ils la vivent au quotidien.

La réalité du durcissement de la compétition économique et les stratégies des Etats pour accroître leur puissance ne peuvent plus être ignorées. Et les PME attendent justement des pouvoirs publics qu’ils les aident à s’en prémunir. Mais si les services de sécurité ont un rôle central à jouer pour la contrer, ils ne le peuvent plus seuls : les moyens s’amenuisent quand les menaces se multiplient.

Insistons : à l’image du Yin et du Yang, il convient de considérer conjointement les menaces et les opportunités.
Ainsi, la banque publique d’investissement préconisée par François Hollande afin d’aider les PME et un Fonds d’Investissement Stratégique (FSI) à la hauteur des enjeux pourraient être de vraies armes pour une politique publique d’IE qui ne se contenterait alors pas seulement de raconter l’éternelle histoire des cet espion étranger (hier japonais, aujourd’hui chinois, demain…) qui trempe sa cravate dans un bain d’acide.

Vous dénoncez la présidentialisation de l’IE par Nicolas Sarkozy, mais vous maintenez je crois l’existence d’un comité directeur auprès de la présidence ? Pourquoi les mêmes causes n’entraîneraient-elles pas les mêmes effets ?

Floran Vadillo : Je maintiens cette critique d’une présidentialisation sans bénéfice constatable ; par ailleurs, la Constitution ne permet pas au Président de la République d’exercer un pouvoir qui ne serait pas soumis au contreseing du Premier ministre. Le chef de l’État est un indispensable arbitre, il fixe les stratégies, définit les priorités, s’assure du cap choisi mais il n’a pas les moyens (notamment administratifs) d’être en première ligne pour soutenir une politique publique (d’où l’échec de la politique élyséenne d’IE face au très compétent SCIE de M. Lacave à Bercy).

Ce raisonnement plaide donc en faveur du maintien d’une instance de réflexion stratégique au sein de la présidence de la République tandis que la « machinerie » redescend naturellement (et constitutionnellement) au niveau du Gouvernement. Pour que la Cinquième République fonctionne efficacement et démocratiquement cette répartition des rôles doit être respectée.

A trop vouloir s’occuper de tout, Nicolas Sarkozy a échoué.

Par contre, la fonction de délégué interministériel disparaîtrait ? Mais n’était-ce pas une recommandation d’Alain Juillet, Haut Responsable à l’IE, qui y voyait une piste d’ouverture, une solution à la marginalisation dont souffre l’intelligence économique ?

Floran Vadillo : Dès les premières réunions du groupe de réflexion sur l’IE, j’ai toujours souhaité recueillir l’avis expert d’Alain Juillet. Sa connaissance intime du monde de l’entreprise et de l’État s’avère précieuse pour qui veut « se limer le cerveau » au contact d’autrui, pour reprendre l’expression de Montaigne. Lors de la création de la D2IE, je crois me souvenir qu’il a effectivement reconnu le potentiel progrès accompli.

Mais je pense que tout le monde reconnaît aujourd’hui l’échec de ce modèle. Par ailleurs, mes derniers échanges avec lui m’ont laissé entendre que le dispositif que nous préconisions suscitait en grande partie son approbation. Lutter contre la marginalisation ne revient pas toujours à solliciter le Président de la République, Alain Juillet travaillait auprès du chef du Gouvernement et son bilan n’est en rien comparable (à son avantage) à celui d’Olivier Buquen. Cherchez l’erreur.

Quels seraient les avantages de la renationalisation totale de l’ADIT, alors que l’Etat est déjà actionnaire aux côtés de Butler Capital Partners ? Et combien cela couterait-il ? On n’avance pas une proposition de ce type sans l’avoir chiffrée …

Floran Vadillo : Le PS ne nationalise pas à chaque alternance !

Nous préconisons que l’État jouisse d’un instrument de mise en œuvre des orientations définies. Cet objectif pourrait rapporter plus qu’il ne coûterait dans la mesure où certains services seraient facturés et que le gain pour les PME-PMI serait très rapidement perceptible.

Lorsque de mauvaises orientations ont été prises, il faut savoir redonner à l’État les moyens d’assurer sa fonction de stratège. Mais ne tombons pas dans la caricature d’un État planificateur, je crois que notre note présente d’autres perspectives plus… modernes.

Une partition de cette agence entre « Territoires » et « Grandes Entreprises « ne risquerait-elle pas de briser la synergie actuelle qui en fait la première agence européenne dont la croissance constante s’est accélérée depuis 2005 et le CA dépasse les 20 millions d’euros ?

Floran Vadillo : A nouveau, nous ne parlons pas de la même chose : disposer d’un leader européen sur ce secteur est une bonne chose pour notre pays ; en revanche, je le répète, l’État a un besoin particulier qui se fait clairement ressentir.
Il y a une carence, il faut la combler.

J’entends vos inquiétudes au sujet de l’ADIT, tout cela doit être examiné avec minutie, dans le cadre d’un calcul coût/avantage. En la matière, notre religion n’est pas orthodoxe, je rappelle que nous envisageons la création d’une Agence pour la stratégie économique (ASE), établissement public à caractère industriel et commercial, pour le cas où la réforme de l’ADIT s’avérerait impossible ou peu souhaitable.
En toute chose, il faut opter pour un pragmatisme lorsque celui-ci sert un projet clairement défini. C’est notre cas.

Les acteurs du secteur privé du conseil en intelligence économique, ont toujours dénoncé une « concurrence déloyale » dans ce domaine de la part du « public » avec une sorte de répartition des rôles : l’ADIT raflant le marché des grands groupes, et CCI celui des PME/PMI ? Vos propositions ne vont-elles pas à nouveau renforcer cette « concurrence déloyale » ? Comment vivifier le secteur vraiment privé des acteurs du conseil en IE ?

Nicolas Moinet : Eternel débat. Mais je n’ai jamais cru à cette vision statique du marché. D’ailleurs, plus l’ADIT a pris du poids et plus de nouveaux cabinets sont apparus. Quant aux CCI, c’est là où elles sont faibles que les acteurs privés le sont également. Mais on aime bien opposer et trouver des raisons extérieures à ses propres échecs, non ?

Les acteurs publics sont là pour ouvrir des voies. Sans eux, aucune opération pilote n’aurait pu voir le jour, faisant en général appel à des prestataires privés. Ensuite, les situations sont très différentes suivant les régions. En Poitou-Charentes où je participe aux comités d’IE Territoriale, je me souviens d’appels d’offre auxquels ne répondait qu’un seul cabinet (heureusement de qualité), au grand dam des acteurs publics.

C’est pourquoi le dispositif doit être régionalisé : seule la proximité permettra de trouver les bonnes synergies. A condition qu’existe une coordination nationale et que des efforts soient faits pour faire reconnaître la fonction. Le nouveau responsable et son équipe auront donc à intensifier la communication auprès des PME (MEDEF, CGPME, Clubs), des organismes en charge du développement économique… et des grands médias.


On entend également parler en cas de changement de président et de gouvernement, d’une refonte du Ministère de l’Industrie qui prendrait son indépendance vis-à-vis des finances (voir, toujours à la Fondation Jean-Jaurès, du livre « Réindustrialisation, j'écris ton nom » !). Le nom de Jean-Louis Levet est souvent cité. La création d'un Haut commissariat général à la stratégie et à la prospective est évoquée. Ses missions seraient a priori assez proches du Commissariat Général au Plan dissous en 2006. Le pilotage de l’Intelligence économique y trouverait peut-être naturellement sa place ? Nous nous retrouverions ainsi dans un schéma proche de celui qui a donné naissance au Rapport Martre qui reste le travail fondateur de cette discipline ? Qu’en pensez-vous ?

Nicolas Moinet : Souhaitons-le car le Commissariat Général du Plan était un lieu de prospective intelligent qui consistait à réunir toutes les forces de la nation pour se projeter collectivement dans l’avenir. Et ce n’est pas un hasard si la dynamique française d’intelligence économique s’est ainsi révélée au sein de cet organisme où œuvraient alors Jean-Louis Levet et Philippe Clerc.

Ancien secrétaire national à l’industrie du PS sous François Hollande, Jean-Louis Levet apparaît aujourd’hui clairement comme un acteur clé du dispositif : une double expérience publique et privée, une excellente connaissance des rouages politiques et administratifs. Mais au delà des personnes, une chose est certaine : le prochain responsable national à l’intelligence économique devra avant tout être légitime et jouer un rôle de manager de réseaux pour appuyer la reconquête industrielle et permettre aux acteurs d’« entrer ensemble en stratégie ».

D’où notre proposition de créer deux collèges de responsables et d’experts qualifiés.
Finalement, le dispositif devra s’appliquer à lui-même les principes qu’il tente de populariser…

Structurer la profession. Hervé Seveno vient de quitter la tête de la Synfie. Philippe Caduc, Pdg de l’Adit, en prend la présidence. Est-ce selon vous une bonne nouvelle ?

Nicolas Moinet : Sans aucun doute ! Le Synfie ne pouvait rester sans Président et Philippe Caduc a une vraie légitimité historique doublée d’une connaissance profonde de toutes les composantes de l’intelligence économique, défensive comme offensive, territoriale comme internationale.
De plus, il a des qualités de diplomate qui lui seront fort utiles dans ses nouvelles fonctions. Reste qu’il manque toujours une association professionnelle à l’intelligence économique française et que trop d’acteurs regardent passer les trains en regrettant qu’ils n’aillent pas plus vite.

Floran Vadillo

Diplômé de Sciences Po Bordeaux, de l’Institut d’Histoire de Bordeaux, titulaire d’un master 2 Histoire et théorie du politique de Sciences Po Paris, Floran Vadillo achève sa thèse de science politique au Centre Émile Durkheim (Sciences Po Bordeaux) ; celle-ci porte sur la gestion présidentielle de la lutte antiterroriste de 1974 à 1997. Spécialiste des questions de renseignement, il a publié de nombreux articles dans des revues spécialisées ou dans la presse. Il a dirigé le Groupe d'étude et de réflexions sur le renseignement.

Principales publications :
- « L’administration à l’épreuve du politique : politisation et personnalisation des services de renseignement et de sécurité de 1981 à 1995. », La Revue administrative, Paris, PUF, novembre-décembre 2008, volume 61, n°366, p. 586-596.
- Neuf chapitres in LAURENT Sébastien (dir.), Les espions français parlent : archives et témoignages inédits des services secrets français, Paris, Nouveau Monde, 2011, 623p.
- URVOAS Jean-Jacques et VADILLO Floran, Réformer les services de renseignement français : efficacité et impératifs démocratiques, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2011, 84p.
- « Une loi relative aux services de renseignement : l’utopie d’une démocratie adulte ? », note n°130 de la Fondation Jean Jaurès, 17 avril 2012, 20p.
- « Une opération policière trop politisée », Le Monde, 30 mars 2012.

Nicolas Moinet

Nicolas Moinet est Professeur des Universités à l’Institut d’Administration des Entreprises de Poitiers où il dirige le Master Intelligence Economique & Communication Stratégique.
Ancien chargé de mission à Intelco auprès de Christian Harbulot, il mène depuis 1993 des missions d’études et de conseil auprès d’entreprises et de territoires. Outre l’université de Poitiers,
il intervient dans plusieurs institutions ou programmes de formation : CELSA, ESCEM, Offensiv’PME, Ecoles d’ingénieurs…
Il est également membre permanent de l’Académie de l’IE et du Club des Vigilants.

Principales publications :
- La Boîte à Outils de l’intelligence économique, co-dirigé avec Christophe Deschamps, Dunod, 2011.

- Intelligence économique. Mythes et réalités, CNRS Editions, 2011.
- Petite histoire de l’intelligence économique : une innovation à la française, L’Harmattan, 2010.
- Les batailles secrètes de la science et de la technologie (Gemplus et autres énigmes), Editions Lavauzelle, Collection Renseignement & Guerre secrète, 2003.
- Les PME face au défi de l’Intelligence économique (Le renseignement sans complexe), avec Pascal Jacques-Gustave et Laurent Hassid, Dunod, coll. Management-Stratégie, 1997.


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