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Cette couverture sonne à la fois comme un triste constat et un avertissement que le pire est à venir...
... au lendemain de l’investiture de Donald Trump (dont une des premières mesures a été de sortir les Etats Unis de l’OMS) : « la désinformation est instrumentalisée délibérément pour attaquer et discréditer scientifiques et professionnels de la santé à des fins politiques. »
L’éditorial de ce numéro, court et percutant, nuance entre mésinformation (partage intentionnel de données fausses ou fallacieuses) et la désinformation (information intentionnellement trompeuse- « deliberately deceptive information).
Le Covid-19 est cité comme un tournant majeur de ce « désordre informationnel " survenant dans un contexte marqué par l’anxiété et le sentiment d’urgence, les réseaux sociaux ayant été investis pour diffuser une interprétation « politiquement chargée » de la pandémie et les algorithmes se chargeant d’attirer voire de monopoliser l’attention des internautes en saturant l’espace. Voir la "Guerre de l'information" de David Colon.
L’éditorial de ce numéro, court et percutant, nuance entre mésinformation (partage intentionnel de données fausses ou fallacieuses) et la désinformation (information intentionnellement trompeuse- « deliberately deceptive information).
Le Covid-19 est cité comme un tournant majeur de ce « désordre informationnel " survenant dans un contexte marqué par l’anxiété et le sentiment d’urgence, les réseaux sociaux ayant été investis pour diffuser une interprétation « politiquement chargée » de la pandémie et les algorithmes se chargeant d’attirer voire de monopoliser l’attention des internautes en saturant l’espace. Voir la "Guerre de l'information" de David Colon.
La lutte contre la désinformation ne peut pas se contenter de « corriger les faits ».
The Lancet alerte sur les effets de la désinformation sur la santé publique, utilisée comme une arme au service de la propagande « exploitant les peurs, déstabilisant la confiance des publics et faisant entrave à l’action collective dans des moments critiques :
- L’abandon des traitements fondés sur des données probantes (evidence-based) au profit d’alternatives fondées sur l’influence
- Ou encore, la minimisation de la gravité des troubles mentaux.
En citant des initiatives et mesures officielles - les recommandations de l’Union Européenne - , les publications de l’OMS pour encourager la communication responsable sur l’information sanitaire ( ou encore la volonté de l’Australie d’imposer des sanctions financières aux plateformes qui ne préviennent pas activement la propagation de la désinformation), The Lancet rappelle que la lutte contre la désinformation ne peut pas se contenter de « corriger les faits ».
Face à l’ampleur de la menace sur la santé publique et la cohésion sociale, The Lancet alerte : la réponse doit être proportionnelle au danger, en contribuant à favoriser un environnement de confiance et en reconnaissant les zones d’incertitudes et d’inconnu dans les connaissances scientifiques.
Le Professeur Gilbert Faure démontrait la nécessité de développer « la littératie en santé comme moyen de renforcer la résilience du public face à la désinformation » lors du séminaire annuel de l’Académie de la controverse et de la communication sensible ACCS « Enjeu communicationnels de la désinformation : nouvelles formes, nouveaux défis ».
Renfoncer les passerelles et à recréer les conditions de l’échange, de la discussion, des débats voire des controverses au lieu du dialogue de sourds.
Et Etienne Klein de rappeler dans Le Goût du vrai , reprenant les termes de Karl Popper la salvatrice et nécessaire « coopération amicalement hostile des citoyens de la communauté du savoir ».
La communicante des risques et des crises que je suis y voit là une invitation à renfoncer les passerelles et à recréer les conditions de l’échange, de la discussion, des débats voire des controverses au lieu du dialogue de sourds.
Grande responsabilité ou mission perdue d’avance ?
La communicante des risques et des crises que je suis y voit là une invitation à renfoncer les passerelles et à recréer les conditions de l’échange, de la discussion, des débats voire des controverses au lieu du dialogue de sourds.
Grande responsabilité ou mission perdue d’avance ?
A propos de de Natalie Maroun
Natalie MAROUN a plus de 15 ans d'expérience en gestion de crise et communication sensible. Présidente Fondatrice du Cabinet element, elle intervient en conseil et formation pour les institutions françaises et en coopération internationale (GIZ, OMS, OCDE, Banque mondiale), sur des sujets tels que : la santé publique, le genre, les inégalités ou le changement climatique.
Intervenante pour l'INSP, ses recherches et interventions portent sur le management de l'incertitude, en communication publique et dans les affaires européennes. Elle publie aux éditions Dunod, La boîte à outils de la communication de crise (à paraitre en avril 2025).
Source
Elle est également Rédactrice Associée, chez Veille Magazine.