Technologies du futur

Top 1O. Technologies émergentes. #1O. Génomique pour les transplantations d'organes. Edition de gènes pour les avancées en matière de transplantation

Rapport 2024. World Economic Forum. Centre for the Fourth Industrial Revolution.


Jacqueline Sala


La pénurie mondiale d’organes est un problème majeur de santé publique. Il est crucial d'acquérir davantage de données à partir des premiers essais sur les patients pour maximiser l'efficacité des traitements. Les progrès dans la technologie de transplantation et l'édition des gènes offrent de bonnes perspectives pour le futur des transplantations interspécifiques, évitant ainsi la perte inutile de vies humaines.



La transplantation d'organes, une avancée significative en médecine au cours de la seconde moitié du XXe siècle, a continué à progresser.

Top 1O. Technologies émergentes. #1O. Génomique pour les transplantations d'organes. Edition de gènes pour les avancées en matière de transplantation

Ces progrès sont motivés par des facteurs fondamentaux tels que notre capacité à comprendre et à modifier avec précision le génome.

Cette évolution continue a été soulignée par une étape remarquable en mars 2024 : la première transplantation réussie d’un rein non humain (de porc) dans un receveur humain vivant. Ces progrès sont motivés par des facteurs fondamentaux tels que notre capacité à comprendre et à modifier avec précision le génome.

Les greffes d’organes sauvent des vies – mais les besoins dépassent de loin le bassin de donneurs disponibles. Rien qu’aux États-Unis, plus de 100 000 patients attendent une greffe d’organe, et pourtant seulement 30 000 organes environ seront disponibles cette année.

Depuis plus de 30 ans, la science de la transplantation d'organes d'animaux chez l'homme a progressé, notamment grâce à la technologie CRISPR-Cas9

Des manipulations génétiques multiples peuvent être réalisées chez un seul porc pour contourner le rejet immunitaire, telles que l'insertion de gènes affectant la fonction de l'organe transplanté et la suppression de gènes viraux. Certains porcs subissent jusqu'à 69 modifications génétiques, permettant la survie de primates non humains avec des organes de porc pendant des mois voire des années.

La compréhension des génomes permet d'envisager la transplantation d'organes de porc pour traiter des maladies telles que le diabète et la maladie de Parkinson aux États-Unis.
En effet, plus d'un million de patients diabétiques pourraient bénéficier de cellules d'îlots pancréatiques de porc, tandis que les cellules porcines spécialisées pourraient améliorer l'état des patients atteints de la maladie de Parkinson.

La xénotransplantation pourrait avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patients et sur l'économie de la santé, en réduisant le besoin de dialyse et en favorisant le développement de la transplantation d'organes et de cellules. Bien que coûteuse initialement, cette thérapie pourrait être plus avantageuse à long terme.
La pénurie mondiale d’organes est un problème majeur de santé publique. La xénotransplantation, qui consiste à transplanter un organe d’un donneur dont l’espèce biologique est différente de celle du receveur, est une solution prometteuse pour y remédier. © Célestin Ricada.

La trajectoire des dons d'organes humains indique que les taux de survie s'amélioreront considérablement à mesure que la recherche progressera et que les techniques progresseront.

Les progrès en laboratoire ont été suffisamment encourageants, permettant à la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis d’approuver des greffes de cœur de porc chez deux patients vivants (en 2022 et 2023) et une greffe de rein de porc chez un patient (en 2024). Bien que les destinataires des trois transplantations sont malheureusement décédées après les procédures, la trajectoire des dons d'organes humains indique que les taux de survie s'amélioreront considérablement à mesure que la recherche progressera et que les techniques progresseront.
 

La xénotransplantation soulève des questions éthiques nécessitant une exploration approfondie par divers dirigeants politiques, commerciaux et sociétaux

Il est crucial d'acquérir davantage de données à partir des premiers essais sur les patients pour maximiser l'efficacité des traitements. Les progrès dans la technologie de transplantation et l'édition des gènes offrent de bonnes perspectives pour le futur des transplantations interspécifiques, évitant ainsi la perte inutile de vies humaines.

Cette capacité à comprendre et à modifier avec précision le génome, associée à de nouveaux schémas thérapeutiques immunosuppresseurs, a permis la survie de primates non humains dotés de reins ou de cœurs de porc qui leur permettent de survivre depuis des périodes maintenant prolonger des mois, voire des années.

Auteurs

- David K Cooper, Senior Investigator, Center for Transplantation Sciences, Massachusetts General Hospital, Harvard Medical School

- Emanuele Cozzi, Professor, Transplantation Immunology, Padua University Hospital

- Geoffrey Ling, Professor, Neurology, Johns Hopkins Hospital

- Bernard Meyerson, Chief Innovation Officer Emeritus, IBM


SOURCE