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Tribune Libre. Veille et infobésité : comment retrouver la forme ? par Arnaud Marquant


Arnaud Marquant. KB Crawl. Directeur des Opérations
Vendredi 17 Décembre 2021


La surcharge informationnelle est un mal qui nous guette de plus en plus dans notre quotidien en entreprise.
Découvrez comment lutter contre cette infobésité.



Pour plud d'infos
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Internet, télévision, journaux, notifications, e-mails… l’infobésité n’est plus l’apanage des grands dirigeants, elle est désormais l’affaire de tous. L’homme hyperconnecté fait face à un flux continu de sollicitations. Tel un carburant, l’information booste une organisation, mais en abuser alourdit sa dynamique. Au cœur du processus de captation et de décryptage de cette même information, la veille n’échappe évidemment pas à la règle. Tout l’enjeu sera alors de trouver l’équilibre optimal entre soif de données pertinentes et submersion d’actualités.

Mais au fait, qu’est-ce que “l’infobésité” ?

Devenu populaire avec la montée en puissance d’Internet et des nouveaux moyens de communication, ce néologisme combine les notions d’information et d’obésité. En d’autres termes, il s’agit d’un trop plein d’informations, une abondance de données ou de renseignements que nous subirions. Ce concept a vu le jour avec un phénomène associant la multiplication des sources d’informations (sites internet, presse spécialisée, réseaux sociaux, nouveaux formats, etc.) et l’amélioration de l’accessibilité à ces mêmes sources.

En parallèle, le numérique a ouvert la voie du tout média. Autrefois réservé aux grandes entreprises ou aux spécialistes, le fait de produire, d’éditer et de diffuser du contenu est dorénavant possible pour tout un chacun. Que l’on soit une petite structure ou un particulier, l’acquisition d’un matériel adapté, ainsi que d’un logiciel fonctionnel au mode de communication visé, s’envisage aujourd’hui sans trop de difficultés.

De fait, ces nouvelles opportunités médiatiques ont multiplié le volume d’informations disponibles. Celui-ci se trouve considérablement amplifié par le fait que beaucoup d’émetteurs d’informations ne font que recycler des informations qu’ils ont trouvé par ailleurs sur l’Internet et auxquelles ils apportent peu ou pas de valeur ajoutée. Cette augmentation de la quantité de contenus s’est donc en moyenne accompagnée d’une baisse de qualité. Même si tout le monde peut communiquer aisément, n’est pas expert qui veut. La surexposition informationnelle oblige donc à rester vigilant, en particulier lorsqu’il s’agit d’opérer une veille stratégique pour son entreprise.
 

Les risques pour la « santé » de sa veille

Garant de la gestion de l’information entrante au sein de l’organisation, le veilleur a un rôle prépondérant à jouer vis-à-vis de l’infobésité. Mais il n’est pas le seul. L’utilisateur qui cherche ses informations par lui-même est aussi exposé à ces dangers, voire davantage exposé. Pourquoi ? Parce que, bien souvent, il n’a pas l’expérience et le savoir-faire du veilleur pour déceler l’information pertinente.
 
La surcharge informationnelle menace le projet de veille à différents niveaux. En termes de collecte tout d’abord, le temps de recherche et de tri de l’information pourra être allongé, ce qui peut avoir une incidence sur le travail de prise de décision du veilleur. Au niveau du traitement et de l’analyse ensuite, avec une dégradation de la profondeur et de l’exhaustivité de l’information, lorsqu’une dépêche est reprise en boucle dans plusieurs médias. Avec également une tendance à la désinformation : le veilleur se doit d’identifier et de filtrer rapidement les fausses informations (fake news). Enfin, les lecteurs ou les utilisateurs de la veille peuvent être touchés par le syndrome “FOMO”. De l’anglais “Fear Of Missing Out”, il s’agit de la peur permanente de manquer une nouvelle importante. L’abondance d’informations associées à des formats d’accessibilité courts, comme les notifications, crée une dépendance psychologique aux contenus.
 

Lutter contre l’infobésité

Comment faire pour s’en préserver dans son processus de veille ?
Tout d’abord, qualifiez vos sources d’information ! On ne le dira jamais assez, l’enjeu de la veille se joue majoritairement sur une bonne gestion en amont du point de départ de l’information. Évaluer la pertinence de ses sources en cohérence avec ses besoins informationnels et ses objectifs constitue donc un rempart certain aux contenus incongrus. Puis, établissez des filtres adéquats. Le Crawler (robot d'indexation) de KB Crawl, permet, par exemple, de mettre en place des déclencheurs d’alertes appropriés, en fonction de certains mots clés. Ensuite, dans la plate-forme, les utilisateurs pourront trier eux-mêmes les informations à l’aide de métadonnées ou de tags.
 
Autant d’actions plus que nécessaires pour atteindre et maintenir un haut niveau d’efficacité dans un monde informationnel guetté par la saturation

Auteur : Arnaud Marquant. Directeur des Opérations. Chief Operating Officer chez KB Crawl SAS