Portes ouvertes sur la Communication d'Influence, le Lobbying et les Publics Affairs, 18 septembre 2014, Paris
Inscription gratuite sur confirmation
Le 18 septembre se tiendra à Paris la 2ème édition d'Influence-day (www.influence-day). Le programme de conférences se déclinera en tables rondes, conférences experts et plénières.
De 12h à 13h, nous avons demandé à trois spécialistes de nous restituer les analyses et expériences :
Bruxelles. Etat des lieux : l’influence au plan européen à la suite des renouvellements institutionnels.
Bertrand Dussauge, qui nous livre ici une Tribune Libre sur ce sujet, recevra
Stéphane Desselas, lobbyiste depuis 20 ans à Bruxelles et initiateur du Groupe des Nouveaux Lobbyistes
Arnaud MAGNIER, conseiller auprès du Secrétaire général des affaires européennes (SGAE)
Le 18 septembre se tiendra à Paris la 2ème édition d'Influence-day (www.influence-day). Le programme de conférences se déclinera en tables rondes, conférences experts et plénières.
De 12h à 13h, nous avons demandé à trois spécialistes de nous restituer les analyses et expériences :
Bruxelles. Etat des lieux : l’influence au plan européen à la suite des renouvellements institutionnels.
Bertrand Dussauge, qui nous livre ici une Tribune Libre sur ce sujet, recevra
Stéphane Desselas, lobbyiste depuis 20 ans à Bruxelles et initiateur du Groupe des Nouveaux Lobbyistes
Arnaud MAGNIER, conseiller auprès du Secrétaire général des affaires européennes (SGAE)
Tribune libre par Bertrand Dussauge
La question posée ainsi à nos deux invités implique d’une part, l’influence du rôle politique de l’Europe, de sa vision, d’un vrai pouvoir engagé, comme celui souhaité par Jacques Attali. Mais la question soulève aussi la continuité de l’influence sur les enjeux économiques avec de nouveaux élus.
Après avoir fêté tout l’été les anniversaires des débarquements alliés, c’est ainsi que l’Europe s’acclimate depuis plus de soixante ans à une nouvelle ère post-héroïque. La seconde moitié du XXe siècle, souligne Sloterdijk dans son essai Si l’Europe s’éveille (Mille et Une Nuits), est une ère de l’absence. Elle promeut une idéologie du vide. Et elle limite la coopération européenne – du traité de la CECA à Maastricht – à des ambitions platement économiques.
Sloterdijk fait écho à ceux qui, comme Bernard Stiegler ou Yann Moulier-Boutang en France, théorisent une nouvelle « économie de la contribution » capable de répondre aux défis de notre temps : investir dans l’opportunité des nouvelles énergies décarbonées, assumer le basculement vers une économie de l’immatériel, d’une plus grande transparence et redonner une priorité au bonheur, afin de rejoindre les Danois, 1er de ce palmarès.
Nous ne pouvons que tomber en avant. Le monde n’est plus une juxtaposition de continents cloisonnés, mais un réseau d’archipels en incessante communication. L’heure est aux flux, à leur analyse permanente et au partage des savoirs.
Après avoir fêté tout l’été les anniversaires des débarquements alliés, c’est ainsi que l’Europe s’acclimate depuis plus de soixante ans à une nouvelle ère post-héroïque. La seconde moitié du XXe siècle, souligne Sloterdijk dans son essai Si l’Europe s’éveille (Mille et Une Nuits), est une ère de l’absence. Elle promeut une idéologie du vide. Et elle limite la coopération européenne – du traité de la CECA à Maastricht – à des ambitions platement économiques.
Sloterdijk fait écho à ceux qui, comme Bernard Stiegler ou Yann Moulier-Boutang en France, théorisent une nouvelle « économie de la contribution » capable de répondre aux défis de notre temps : investir dans l’opportunité des nouvelles énergies décarbonées, assumer le basculement vers une économie de l’immatériel, d’une plus grande transparence et redonner une priorité au bonheur, afin de rejoindre les Danois, 1er de ce palmarès.
Nous ne pouvons que tomber en avant. Le monde n’est plus une juxtaposition de continents cloisonnés, mais un réseau d’archipels en incessante communication. L’heure est aux flux, à leur analyse permanente et au partage des savoirs.
Comment influencer les nouveaux élus pour qui la difficulté à franchir le pas fédéral fait qu’ils laissent le pouvoir européen aux banques centrales ?
Témoigne de cette démission le pouvoir des hautes autorités, des commissions consultatives, contre l’avis desquelles aucun politique n’ose décider. La majorité des hommes, dans la vie collective comme dans leur vie privée, ne décide que par la peur.
Jacques Attali n’a de cesse, dans sa Brève histoire de l’avenir (Fayard, 2006) comme dans Demain, qui gouvernera le monde ? (Fayard, 2011), de rappeler que non seulement « il n’y a pas de pilote dans l’avion », mais que c’est même la cabine de pilotage qui fait défaut. L’utopie philosophique nourrira un bricolage institutionnel. On ne peut pas rester dans un monde sans pilote, ni même sans cabine de pilotage. Le marché est lui-même une machine sans cabine de pilotage…
Aujourd’hui, le marché est global et la démocratie essentiellement nationale. En l’absence de règles de droit international, le marché l’emporte donc de plus en plus sur le pouvoir politique. Désormais, le pouvoir peut surtout s’exercer dans des moments interstitiels, de crise, lorsque surviennent des opportunités de bifurcations. Si Gorbatchev n’avait pas dirigé l’URSS, elle existerait peut-être encore. Sommes-nous dans cette crise à opportunités? Faut-il changer la peur de nos élus par une autre plus impressionnante, créée par le nouveau pouvoir du lobby digital pour qu’ils décident enfin d’exercer leur mandat ?
La temporalité politique actuelle nuit certainement à la perception d’une action politique continue.
Il faudrait que les gouvernants aient l’œil sur les tableaux de bord des idées et des débats des publics pour avancer dans la maitrise des opinions et non dans l’émotion de l’ignorant !
Cela amène les hommes politiques à ne pas tout dire, par crainte de créer des antagonismes, et à s’en tenir à deux principes détestables : premièrement, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ; deuxièmement, il n’y a pas de problèmes qu’une absence de solution ne finisse par résoudre.
Bertrand Dussauge
Témoigne de cette démission le pouvoir des hautes autorités, des commissions consultatives, contre l’avis desquelles aucun politique n’ose décider. La majorité des hommes, dans la vie collective comme dans leur vie privée, ne décide que par la peur.
Jacques Attali n’a de cesse, dans sa Brève histoire de l’avenir (Fayard, 2006) comme dans Demain, qui gouvernera le monde ? (Fayard, 2011), de rappeler que non seulement « il n’y a pas de pilote dans l’avion », mais que c’est même la cabine de pilotage qui fait défaut. L’utopie philosophique nourrira un bricolage institutionnel. On ne peut pas rester dans un monde sans pilote, ni même sans cabine de pilotage. Le marché est lui-même une machine sans cabine de pilotage…
Aujourd’hui, le marché est global et la démocratie essentiellement nationale. En l’absence de règles de droit international, le marché l’emporte donc de plus en plus sur le pouvoir politique. Désormais, le pouvoir peut surtout s’exercer dans des moments interstitiels, de crise, lorsque surviennent des opportunités de bifurcations. Si Gorbatchev n’avait pas dirigé l’URSS, elle existerait peut-être encore. Sommes-nous dans cette crise à opportunités? Faut-il changer la peur de nos élus par une autre plus impressionnante, créée par le nouveau pouvoir du lobby digital pour qu’ils décident enfin d’exercer leur mandat ?
La temporalité politique actuelle nuit certainement à la perception d’une action politique continue.
Il faudrait que les gouvernants aient l’œil sur les tableaux de bord des idées et des débats des publics pour avancer dans la maitrise des opinions et non dans l’émotion de l’ignorant !
Cela amène les hommes politiques à ne pas tout dire, par crainte de créer des antagonismes, et à s’en tenir à deux principes détestables : premièrement, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment ; deuxièmement, il n’y a pas de problèmes qu’une absence de solution ne finisse par résoudre.
Bertrand Dussauge
A propos d'Influence-Day
Influence-Day est organisé par Veille Magazine, le magazine des professionnels de l’information stratégique ( www.veillemag.com ), également organisateur de Search-Day, le rendez-vous de la recherche en information professionnelle et de Reputation‑Day, dédié à l’analyse de la réputation et la gestion du risque image, qui se tiendront le 6 novembre 2014. Veille Magazine est également co‑organisateur avec Reed Expositions France du MIS (Management-Information-Stratégie), manifestation qui se tient conjointement à Documation (www.documation.fr) et dont la prochaine édition aura lieu les 18 et 19 mars 2015.