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Trois questions à : Anne Le Turnier de LexisNexis | Intellectual Property Solutions


David Commarmond
Mercredi 21 Décembre 2022




DC : Pouvez-vous nous présenter PatentSight ? Et Pourquoi Valéo ?

Anne Le Turnier de LexisNexis
Anne Le Turnier de LexisNexis
AT : Nous avons voulu vous illustrer un cas d’usage de PatentSight avec notre client Valéo représenté par José Arfi qui utilise la solution depuis 4 ans. Valéo est le cas emblématique d’entreprise qui a un portefeuille brevets important et qui avait un besoin de mieux les comprendre et les visualiser, afin de les confronter à ceux de ses concurrents. Grâce à PatentSight, ils ont pu voir l’intérêt et la valeur potentielle des brevets, rapidement et avec précision.
 
PatentSight fait partie d’une nouvelle génération d’outils née après 2010 ayant mis l’accent sur la visualisation de l’information tout en fournissant une plate-forme d’analyse puissante et facile d’utilisation, rapide et accessible aussi bien aux managers, qu’aux spécialistes et experts en propriété intellectuelle. La génération précédente étant tournée vers la recherche de documents, la sémantique, les mots clés.
 
Le logiciel comprend plusieurs couches, et ses données sous-jacentes permettent l'évaluation des entreprises et des technologies, et fournit une analyse complète pour la prise de décision stratégique.
 
Le groupe Valéo a réalisé, en 2021, un chiffre d’affaires de 17,3 milliards d’euros. Valéo emploie 103300 salariés dans 31 pays répartis sur 184 sites de production, 21 centres de recherche, 43 centres de développement et 16 plates-formes de distribution. Avec 14 844 familles, Valéo se positionne en première position en termes de nombre de familles de brevets actives et 2ème en terme de Patent Asset Index* (PAI) parmi les entreprises françaises (2021).
 
L’exemple donné de la division Lighting de Valéo présentait l’avantage d’être didactique pour comprendre les enjeux de cet équipementier. Le secteur automobile étant particulièrement challengé et disrupté à l’international et par des entreprises d’autres secteurs. Le Covid ayant montré les limites de la mondialisation et les enjeux de la transition énergétique avec l’arrivée de voitures électriques, de l’intelligence artificielle embarquée. Ces innovations ont montré l’importance des questions liées la consommation d’énergie (LED) et les opportunités offertes par ces technologies.

DC : Parlez-nous du « Patent Asset Index » ?

AT : PatentSight est le produit de puissantes visualisations et d’une méthodologie de scoring : le Patent Asset Index*. Ce sont de robustes indicateurs sur les aptitudes d’innovation d’une entreprise ou d’un portefeuille de brevets.
 
Le Patent Asset Index d’un portefeuille de brevets est un indice composé illustrant la performance agrégée de l’ensemble des brevets du portefeuille. La qualité de chaque brevet est mesurée en fonction de son impact concurrentiel (Competitive Impact™). Cet indicateur est calculé pour chaque brevet à partir de deux dimensions : sa pertinence au sein de son domaine technologique (Technology Relevance™) et son niveau de couverture du marché (Market Coverage™).
 
PatentSight est un outil très populaire auprès de nombreuses organisations européennes (Allemagne, Suisse, Belgique), mais aussi en Asie et plus particulièrement dans les entreprises japonaises. Où il l’est devenu encore davantage avec la sortie de son interface en japonais.

DC : Pourquoi le Japon ?

AT  En quelques années, l’économie japonaise a rattrapé son retard en matière de digitalisation, notamment en ce qui concerne les recherches et les analyses brevets. Les entreprises ont dû investir massivement dans des outils qui n’étaient plus seulement issus de sociétés locales. Par exemple, la Bank of Development of Japan fournit avec PatentSight de l’aide aux Petites et Moyennes entreprises locales et même aux grands comptes, notamment depuis que les entreprises japonaises ont de nouvelles obligations en terme de reporting des actifs immatériels.

DC : Les comités exécutifs sont-ils destinataires de ces visualisations ?

AT : Les comités exécutifs peuvent s’approprier l’outil et le vocabulaire technique, « avec un peu de temps ». Certes les personnes ayant une appétence pour les nouvelles technologies sont plus sensibles et intéressées, mais il n’y a rien d’impossible. L’algorithme, les cartographies, les indicateurs peuvent s’expliquer aisément avec un peu d’attention. Un accompagnement peut être nécessaire dans les premiers temps.
 
L’autre atout de cette démarche est de donner du corps au Brevet, trop souvent cet actif « immatériel », l’est aussi dans l’esprit des managers, il n’a pas de « matérialité », il est abstrait dans tous les sens du terme. L’outil lui donne un corps, une visibilité qu’il n’avait pas. Or le brevet et plus encore le ou les portefeuilles brevets peuvent être aujourd’hui le principal atout / capital de l’entreprise. Lui redonner du corps, c’est le remettre au cœur de l’entreprise. D’accessoire, il devient stratégique. D’invisible, visible.
 
Dans la Silicon Valley, la valorisation d’une startup, peut être constituée uniquement par le ou les brevets dont elle dispose. En Europe, la question de l’intérêt stratégique et économique des brevets demeure cependant loin de celles des USA ou même de la Chine. Nous sous-estimons encore malheureusement la valeur des brevets et leur potentiel économique.
 
* Patent Asset Index : Holger Ernst & Nils Omland (2011): The Patent Asset Index - A New Approach to Benchmark Patent Portfolios. World Patent Information 33(1), 34–41.

Trois questions à : Anne Le Turnier de LexisNexis | Intellectual Property Solutions

 

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