
Les experts occidentaux à part quelques exceptions commentent les combats à partir des avancées ou des reculs sur la carte. Ils recensent sur des tableaux les moyens matériels et financiers à la disposition des belligérants. Les experts russes s’expriment sur les médias domestiques et ceux du Sud Global où ils sont écoutés.
Le souvenir de l’URSS qui soutint les guerres anticoloniales leur garantit une attention particulière. Les auditeurs et téléspectateurs comparent les spécialistes de la « guerre civile européenne ». Pour l’OTAN les progrès territoriaux de Moscou ont longtemps paru médiocres, obtenus au prix de « pertes abyssales ».
Le souvenir de l’URSS qui soutint les guerres anticoloniales leur garantit une attention particulière. Les auditeurs et téléspectateurs comparent les spécialistes de la « guerre civile européenne ». Pour l’OTAN les progrès territoriaux de Moscou ont longtemps paru médiocres, obtenus au prix de « pertes abyssales ».
Les campagnes contre la Suède, la Pologne, l’Allemagne ou la France ont enseigné aux officiers russes que l’essentiel est la destruction de l’armée ennemie.
L’art de la guerre russe, héritier d’une longue tradition [1]ne vise pas prioritairement la conquête ou la conservation des territoires.
Les campagnes contre la Suède, la Pologne, l’Allemagne ou la France ont enseigné aux officiers russes que l’essentiel est la destruction de l’armée ennemie. L’espace, le temps et la météo sont pour eux des avantages gratuits. Le silence également.
La foi dans l’industrie financière caractérise l’approche anglo-saxonne. Avec un budget militaire de 916 milliards de dollars contre 109 pour la Russie les Etats-Unis disposent d’une force écrasant [2] Cette supériorité justifie la dépréciation de l’ennemi.
Madame Ursula Van der Layen déclarait le 14 septembre 2022 à la tribune du parlement européen que la Russie achetait des machines à laver partout dans le monde pour récupérer des puces électroniques afin de faire voler ses fusées et ses avions. Elle ajoutait que le complexe militaro-industriel russe était en lambeaux…
Selon Karen Kwiatkoswski, sociologue du complexe militaro-industriel, ancien officier, le budget américain entretient une pléthore de généraux. Il produits des armements couteux bénéficiant aux entreprises de la Défense dans lesquelles nombre d’officiers achèveront leur carrière. Cette armée trop grasse est moins efficace que dans le passé. Sur le terrain il s’avère que les matériels occidentaux ne sont pas à la hauteur d’une guerre terrestre de haute intensité. Les armes qui devaient « changer la donne » en faveur de l’Ukraine se révèlent les unes après les autres inefficaces. Seul le César français dont les tubes chauffent malheureusement plus vite que ses concurrents russes et nos Rafales pourraient tenir tête à l’armée russe [3] .
Les campagnes contre la Suède, la Pologne, l’Allemagne ou la France ont enseigné aux officiers russes que l’essentiel est la destruction de l’armée ennemie. L’espace, le temps et la météo sont pour eux des avantages gratuits. Le silence également.
La foi dans l’industrie financière caractérise l’approche anglo-saxonne. Avec un budget militaire de 916 milliards de dollars contre 109 pour la Russie les Etats-Unis disposent d’une force écrasant [2] Cette supériorité justifie la dépréciation de l’ennemi.
Madame Ursula Van der Layen déclarait le 14 septembre 2022 à la tribune du parlement européen que la Russie achetait des machines à laver partout dans le monde pour récupérer des puces électroniques afin de faire voler ses fusées et ses avions. Elle ajoutait que le complexe militaro-industriel russe était en lambeaux…
Selon Karen Kwiatkoswski, sociologue du complexe militaro-industriel, ancien officier, le budget américain entretient une pléthore de généraux. Il produits des armements couteux bénéficiant aux entreprises de la Défense dans lesquelles nombre d’officiers achèveront leur carrière. Cette armée trop grasse est moins efficace que dans le passé. Sur le terrain il s’avère que les matériels occidentaux ne sont pas à la hauteur d’une guerre terrestre de haute intensité. Les armes qui devaient « changer la donne » en faveur de l’Ukraine se révèlent les unes après les autres inefficaces. Seul le César français dont les tubes chauffent malheureusement plus vite que ses concurrents russes et nos Rafales pourraient tenir tête à l’armée russe [3] .
[[1]] L’Art de la guerre russe Jacques Baud, Max Milo, 2023.Ancien expert militaire de l’ONU, l’auteur ex officier de renseignement suisse a travaillé en Ukraine et en Russie dans le cadre du Format Normandie. Ses analyses de terrain ont été confirmées par les faits à de nombreuses reprises.[[2]] Statista 2023 Statista Research Department 21 mai 2024[[3]] Dès 2026, la version F4 du Rafale de Dassault va utiliser l'IA pour désigner des cibles au sol
Après huit ans de travaux de recherche, Thales est parvenu à injecter une dose d’intelligence artificielle dans le pod Talios de la nouvelle version du Rafale. Cet équipement sert à la reconnaissance des objets et à la désignation laser. Cette innovation va équiper la future version F4 du chasseur-bombardier français, prévue pour 2026. : L'Usine Digitale - IA Insider 10 décembre 2026
Les rapports se succèdent sur les échecs répétés du F-35.
Fiabilité et furtivité ne sont pas à la hauteur des attentes. Parmi les problèmes figurent des retards fréquents dans la maintenance, des dysfonctionnements de l'armement et des vulnérabilités non résolues en matière de cyberdéfense.
Selon Greg Williams, directeur du Project on Government Oversight (POGO) le dernier rapport révèle des failles importantes qui pourraient inciter l'administration Trump II à exiger une révision complète d’un programme dont les coûts immenses ne sont pas à la hauteur du résultat. [1]
Quand on sait que le projet F 35 « séduit » les aviations de l’OTAN on mesure les défis auxquels nos forces aériennes, hormis la France, seront soumis. On se souviendra à l’occasion des déclarations d’experts militaires, de généraux, d’ambassadeurs, évoquant sur nos médias les faiblesses structurelles, voire congénitales, d’une armée russe démoralisée, sous-équipée, confrontée à des désertions massives, se battant avec des pelles…
Des journalistes de renom complétaient le tableaux en évoquant la santé mentale voire physique du président Poutine, isolé dans son pays, paria sur la scène internationale. Ces encouragements repris par les média ukrainiens galvaniseront une infanterie qui subira des pertes réellement abyssales, en croyant percer le système Sourovikine [2] en particulier à Robotino, Krinki, Uglédar et autres « sacs à feux ».
La très lente avancée des forces russes jusqu’à décembre 2024 n’a pas pour seule cause la stratégie d’attrition chère à Moscou. Une autre raison explique l’absence des grandes chevauchées blindées des années 1944-1945. Elles sont impossibles aujourd’hui car vouées à l’échec. Des deux côtés.
Selon Greg Williams, directeur du Project on Government Oversight (POGO) le dernier rapport révèle des failles importantes qui pourraient inciter l'administration Trump II à exiger une révision complète d’un programme dont les coûts immenses ne sont pas à la hauteur du résultat. [1]
Quand on sait que le projet F 35 « séduit » les aviations de l’OTAN on mesure les défis auxquels nos forces aériennes, hormis la France, seront soumis. On se souviendra à l’occasion des déclarations d’experts militaires, de généraux, d’ambassadeurs, évoquant sur nos médias les faiblesses structurelles, voire congénitales, d’une armée russe démoralisée, sous-équipée, confrontée à des désertions massives, se battant avec des pelles…
Des journalistes de renom complétaient le tableaux en évoquant la santé mentale voire physique du président Poutine, isolé dans son pays, paria sur la scène internationale. Ces encouragements repris par les média ukrainiens galvaniseront une infanterie qui subira des pertes réellement abyssales, en croyant percer le système Sourovikine [2] en particulier à Robotino, Krinki, Uglédar et autres « sacs à feux ».
La très lente avancée des forces russes jusqu’à décembre 2024 n’a pas pour seule cause la stratégie d’attrition chère à Moscou. Une autre raison explique l’absence des grandes chevauchées blindées des années 1944-1945. Elles sont impossibles aujourd’hui car vouées à l’échec. Des deux côtés.
[1] Les déboires du programme F-35 ou le paradoxe de Zénon Yves PAGOT: août 2018 in Aviation militaire.[2] Sergueï Vladimirovitch Sourovikine concepteur et réalisateur d’une « défense active », un des vainqueurs de cette guerre.
Les drones changent la guerre
Le combattant vit une guerre de plus en plus terrifiante menée des deux côtés par des jeunes gens intégrés dans les unités de première ligne. Ces nouveaux soldats jouent à la vraie guerre comme dans un jeu vidéo. Il n’y a plus de protection, il n’y a plus de tranchée ou d’abri comme à Verdun. « Si tu bouges le drone te repère, il te tue. Si tu es immobile il finit par te repérer, si tu urines contre un arbre, il détecte la chaleur qui sort de toi ». « L’artillerie russe, tu ne la vois jamais mais elle te voit ! [[1]] ».
Dans les deux camps l’ingéniosité des dronistes est stupéfiante.
Le Babayaga ukrainien était à l’origine un drone agricole. Il en existe désormais plusieurs versions larguant des mines ou des grenades sur l’ennemi. Il va sans dire que la mise au point de ces engins est à l’origine d’accidents mortels, d’amputations des bras.
Chez les Russes la famille des Kolibris fait l’objet d’incessantes modifications. Ces appareils volent en essaim. Certains font de la reconnaissance. Ils éclairent le chemin des drones frappeurs.
Spécialistes de la guerre électronique les Russes mettent au point une nouvelle génération de drones. Ils sautent d’une fréquence à une autre afin d’échapper aux tentatives de brouillage. Les drones deviennent compacts. Les « Hummingbirds » sont pliables. Ils tiennent dans un petit boîtier. Ils ne pèsent pas plus de quatre kilos. Des championnats internationaux de guerre des robots ont lieu dans les pays appartenant aux BRICS.
Dans les deux camps l’ingéniosité des dronistes est stupéfiante.
Le Babayaga ukrainien était à l’origine un drone agricole. Il en existe désormais plusieurs versions larguant des mines ou des grenades sur l’ennemi. Il va sans dire que la mise au point de ces engins est à l’origine d’accidents mortels, d’amputations des bras.
Chez les Russes la famille des Kolibris fait l’objet d’incessantes modifications. Ces appareils volent en essaim. Certains font de la reconnaissance. Ils éclairent le chemin des drones frappeurs.
Spécialistes de la guerre électronique les Russes mettent au point une nouvelle génération de drones. Ils sautent d’une fréquence à une autre afin d’échapper aux tentatives de brouillage. Les drones deviennent compacts. Les « Hummingbirds » sont pliables. Ils tiennent dans un petit boîtier. Ils ne pèsent pas plus de quatre kilos. Des championnats internationaux de guerre des robots ont lieu dans les pays appartenant aux BRICS.
La guerre des drones augure d’un avenir inquiétant pour l’Europe. Les compétences du champ de bataille seront le bras armé de groupes radicaux ou mafieux. Ils mèneront des guerres dévastatrices contre leurs concurrents. Les spécialistes se forment sur place, in vivo. Le combattant de demain sera jeune, manipulable. Il opérera depuis le trottoir d’en face. Nos services de renseignement extérieurs et intérieurs pensent déjà aux contre-mesures. Comme en 1946, l’Après-guerre risque d’être violent.
Les drones comme les satellites qui peuvent en coordonner les essaims sont par ailleurs un enjeu de la guerre économique comme nous le verrons plus loin.[[2]].
En décembre 2024, la Chine réduit le volume de ses exportations de métaux précieux comme le gallium, l’antimoine ou le germanium vers les Etats-Unis. Pékin attire l’attention de la Maison Blanche sur le rapport de force des deux géants dans le domaine des technologies double usage, militaire et civil. A cette occasion le ministère du commerce annonce que les livraisons de graphite à usage civil, notamment dans les batteries, feront l’objet de contrôles stricts.
[[1]] Confidence d’un engagé français dans la Légion Internationale ayant combattu du côté ukrainien. Cette relation est confirmée par le journaliste grand reporter Régis le Sommier sur la chaîne Omerta. Celui-ci a passé plusieurs semaines des deux côtés du front notamment dans le saillant de Soudja. Où il a fréquenté les « dronistes».
[[2]] Harold Thibault Le Monde du 04 décembre 2024 La Chine a annoncé, mardi 3 décembre, bloquer ses exportations de certains métaux stratégiques vers les Etats-Unis, au lendemain de nouvelles restrictions américaines à son encontre, dans une accélération de la guerre technologique entre les deux premières puissances de la planète. Le ministère du commerce chinois, accusant Washington d’avoir « politisé les questions commerciales et technologiques », explique dans un communiqué qu’il ne délivrera plus de licences d’exportation de gallium, de germanium, d’antimoine et d’autres matériaux vers les Etats-Unis dès lors qu’ils peuvent avoir un double usage civil et militaire.
A propos de Bernard Besson
Contrôleur général honoraire de la police nationale, Bernard Besson a occupé des postes de direction aux Renseignement généraux puis à la Direction de la surveillance du territoire avant de prendre le commandement des Courses et de Jeux, police judiciaire et financière spécialisée.
Il rejoint à Matignon en 2004 le programme français d’intelligence économique et travaille auprès du Haut responsable. C’est à ce titre qu’il pilote le groupe d’experts chargés d’élaborer le premier référentiel universitaire de formation à l’intelligence économique.
Autorisé à faire valoir ses droits à la retraite il est aujourd’hui consultant international auprès des Nations unies et conduit des audits dans les organisations désireuses de développer une intelligence économique privée, légale et éthique.
Outre ses activités de consultant et de formateur, il édite des ouvrages techniques et économiques. Il est également connu pour ses fictions mettant en scène les affrontements politiques, financiers, religieux et technologiques du vingt et unième siècle.
Ses personnages, les entreprises et les Etats qu’il met en scène, sont inspirés autant par son passé que son présent entre la France et les pays où il intervient.