RSE et Economie collaborative

Vers une vraie dynamique autour de la RSE. Entretien avec Pablo Santamaria de Diag26000.

Salon Produrable


Jacqueline Sala


Une priorité : « La Directive CSRD – Corporate Sustainability Reporting Directive – est une directive européenne visant à améliorer et à harmoniser la divulgation d’informations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) par les entreprises »



DC: Comment s'est passé le salon pour vous ? Avez-vous été satisfait du visitorat, de'endroit, du lieu ? Comment l'avez-vous ressenti ? Comment l'avez-vous vécu ?

PSM : Le salon, d'un point de vue visiteurs, était intéressant. Très vaste. Nous avons  eu beaucoup de visiteurs sur notre stand et on sent qu'il y a une vraie dynamique autour de la RSE. La qualité et le nombre de conférences jouent pour Produrable.

Peut-être avons-nous l'impression que sur les salons informatiques, les conférences sont très publicitaires, alors qu'à Produrable, elles sont vraiment plus ouvertes, plus riches en apport de contenu.

DC: Y a-t-il quelque chose qui vous a marqué ?

PSM: Sur la gouvernance, la multiplication des offres autour de la CSRD m'a interpellé. Un autre élément marquant, c'est le nombre de visiteurs en transition professionnelle. Beaucoup de personnes en seconde partie de carrière se questionnaient sur leur vie professionnelle, hésitant entre le fait de se positionner comme freelance ou retrouver un poste en entreprise.

DC: Pouvez-vous me parler de la CSRD ? En quoi ça consiste ? Pouvez-vous me parler de l'association Diag 26000 ?

PSM: La CSRD, ce sont des lois, des décrets, qui vont s'appliquer d'abord aux très grandes entreprises, puis se diffuser aux autres tailles d’’entreprises en commençant par les fournisseurs.
La CSRD va obliger toutes les entreprises à interroger leurs parties prenantes et à rassembler des chiffres dans des systèmes informatiques pour faire des rapports.
« La Directive CSRD – Corporate Sustainability Reporting Directive – est une directive européenne visant à améliorer et à harmoniser la divulgation d’informations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) par les entreprises ». La CSRD est un pilier du reporting RSE en Europe, mais qui ne concerne que les entreprises européennes. Certaines voies s’élèvent d’ailleurs pour dire que ces « contraintes » vont désavantager les entreprises européennes par rapport aux entreprises américaines ou asiatiques.
 
Diag 26000 est une association professionnelle qui propose des outils originaux de diagnostics. Nous avons présenté sur le salon un outil 360 RSE qui permet justement d’interroger les parties prenantes, facilitant ainsi les premières étapes des démarches CSRD.

DC : Est-ce que ces outils, cette approche, cette réglementation permet d'aller vers des entreprises moins énergivores, plus durables et plus responsables ? Est-ce uniquement français ou européen ?

PSM : Il y a le niveau français et le niveau européen. Actuellement, l'Europe semble plutôt encline à alléger la réglementation ou à repousser dans le temps certaines des dates de leur mise en place. En France en tous cas, les décrets sur la CSRD pour les grosses entreprises sont lancés. La CSRD, si elle est bien appréhendée en interne, peut permettre aux entreprises de se mettre en mouvement vers un monde plus durable. Mais pour beaucoup de dirigeants, c'est encore perçu comme une obligation, une contrainte. Chez DIAG26000, nous pensons que pour qu’une entreprise se mettre vraiment en mouvement, il faut associer tous les collaborateurs.

C’est un des objectifs de nos outils que de permettre à chaque personne de s’exprimer. L’évolution de la législation et des normes représente des enjeux très importants pour certaines filières.

Nous en avons ces jours-ci un exemple concret dans le monde de l’automobile. Certains groupes comme Renault ou Volkswagen font du lobbying pour repousser la date du passage au tout électrique. Alors que Stellantis, qui estime avoir suffisamment investi pour être prêt aux dates prévues, milite pour les conserver.

 


 


Merci Pablo Santamaria pour ce retour d'expérience

Ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris, Pablo SANTAMARIA est à l’origine de plusieurs sociétés. FORMITEL, fondée en 1988, est spécialisée dans l’utilisation des nouvelles technologies pour faciliter les changements dans les grandes entreprises.

L’association DIAG26000, qu’il préside bénévolement, a été créée en 2012 pour partager avec un grand nombre de consultants partenaires les outils permettant de booster les démarches RSE.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier, publié chez Hermes Lavoisier, concerne les réunions assistées par informatique.