Présentation
Les Rencontres 2023 de Technologos et de Sciences Critiques, intitulées « Science en crise(s) », qui se tiendront les 22 et 23 septembre prochains à l'Académie du Climat, à Paris, seront l’occasion de venir discuter de la place et du rôle de la Science dans notre société.
Dans l'histoire récente, des scientifiques professionnels et consciencieux ont produit la bombe atomique, l'agent orange, le chlordécone ou la thalidomide, avec les conséquences que l'on connaît. Et ce sont encore et toujours des scientifiques professionnels et consciencieux qui nous proposent aujourd'hui les technologies « vertes », «l' intelligence artificielle », les biotechnologies, la géo-ingénierie ou encore la fusion nucléaire, censées améliorer nos vies et réparer les dégâts de notre civilisation.
Est-il encore possible aujourd'hui d'émettre des doutes sur les promesses faites par ces « scientifiques qui savent » ? Pouvons-nous encore remettre la science en question dans le contexte actuel de dérèglement climatique et d'effondrement du vivant à l'heure des injonctions permanentes à « écouter la science » ?
La Science occidentale, dite « moderne », est l'aboutissement d'un parcours qui l'a – irrémédiablement ? – éloignée des savoirs empiriques qui nous permettaient de comprendre le monde.
Les bifurcations comme les grands moments charnières dans l'évolution des sciences sont connus : institutionnalisation de la science, avec notamment l'élaboration des expériences dans des lieux dédiés et la création des Académies au XVII/XVIIIè siècles, l'homme s'étant entre-temps déclaré « comme maître et possesseur de la nature » (René Descartes) ; au XIXè siècle, avec la révolution industrielle, la science devient « la Science » (avec un S majuscule), soit une religion née des efforts conjoints des États et des industriels ; au XXè siècle, à la faveur des deux guerres mondiales, elle se met au service de la « grande guerre industrielle » contre le vivant. Une illustration entre mille : des moyens financiers, politiques, techniques et scientifiques colossaux aboutirent à la bombe atomique, destruction organisée dans un monde devenu laboratoire.
Regarder les désastres passés et connaître leur existence pourraient nous laisser penser que le pire est derrière nous, que les mauvaises intentions ou les mauvais choix appartiennent à une époque révolue, que les leçons ont été apprises. Mais le choix est-il encore possible entre une Science démiurgique, nous promettant le transhumanisme et rien moins que l'abolition pure et simple de la mort, et une science à notre mesure, orientée vers une compréhension non destructrice du monde.
Aujourd'hui, qui décide des sujets de recherche, avec quels financements, quelles influences et avec quels objectifs ? La science peut-elle se démarquer de l'organisation de la société dont elle est issue ? Quelle est la juste place de la science dans notre société ? Les initiatives comme les sciences « participatives » ou « citoyennes » peuvent-elles contribuer à réorienter, voire à subvertir l'institution scientifique ? Se réapproprier la Science et la Technique est-il faisable ou même simplement souhaitable ?
Dans l'histoire récente, des scientifiques professionnels et consciencieux ont produit la bombe atomique, l'agent orange, le chlordécone ou la thalidomide, avec les conséquences que l'on connaît. Et ce sont encore et toujours des scientifiques professionnels et consciencieux qui nous proposent aujourd'hui les technologies « vertes », «l' intelligence artificielle », les biotechnologies, la géo-ingénierie ou encore la fusion nucléaire, censées améliorer nos vies et réparer les dégâts de notre civilisation.
Est-il encore possible aujourd'hui d'émettre des doutes sur les promesses faites par ces « scientifiques qui savent » ? Pouvons-nous encore remettre la science en question dans le contexte actuel de dérèglement climatique et d'effondrement du vivant à l'heure des injonctions permanentes à « écouter la science » ?
La Science occidentale, dite « moderne », est l'aboutissement d'un parcours qui l'a – irrémédiablement ? – éloignée des savoirs empiriques qui nous permettaient de comprendre le monde.
Les bifurcations comme les grands moments charnières dans l'évolution des sciences sont connus : institutionnalisation de la science, avec notamment l'élaboration des expériences dans des lieux dédiés et la création des Académies au XVII/XVIIIè siècles, l'homme s'étant entre-temps déclaré « comme maître et possesseur de la nature » (René Descartes) ; au XIXè siècle, avec la révolution industrielle, la science devient « la Science » (avec un S majuscule), soit une religion née des efforts conjoints des États et des industriels ; au XXè siècle, à la faveur des deux guerres mondiales, elle se met au service de la « grande guerre industrielle » contre le vivant. Une illustration entre mille : des moyens financiers, politiques, techniques et scientifiques colossaux aboutirent à la bombe atomique, destruction organisée dans un monde devenu laboratoire.
Regarder les désastres passés et connaître leur existence pourraient nous laisser penser que le pire est derrière nous, que les mauvaises intentions ou les mauvais choix appartiennent à une époque révolue, que les leçons ont été apprises. Mais le choix est-il encore possible entre une Science démiurgique, nous promettant le transhumanisme et rien moins que l'abolition pure et simple de la mort, et une science à notre mesure, orientée vers une compréhension non destructrice du monde.
Aujourd'hui, qui décide des sujets de recherche, avec quels financements, quelles influences et avec quels objectifs ? La science peut-elle se démarquer de l'organisation de la société dont elle est issue ? Quelle est la juste place de la science dans notre société ? Les initiatives comme les sciences « participatives » ou « citoyennes » peuvent-elles contribuer à réorienter, voire à subvertir l'institution scientifique ? Se réapproprier la Science et la Technique est-il faisable ou même simplement souhaitable ?
Programme
Vendredi matin :
- 9h : Accueil
- 9h30 : Présentation des Rencontres, par Adrien Dickele
- 10h : Une histoire populaire des sciences, par Arthur Guerber
- 10h30 : Les sciences sous l'analyse sociologique, par Mélanie Guyonvarc'h et Gaëtan Flocco
Interventions suivies d'un débat avec la salle (1h)
Vendredi après-midi :
- 14h : Qu'est-ce que le mode de connaissance scientifique moderne ?, par Jean-Marc Royer
- 14h45 : La « convergence NBIC », par Agnès Rousseaux
Interventions suivies d'un débat avec la salle (45 minutes)
- 16h : Pause
- 16h30 : La pratique scientifique sous l'analyse psychanalytique, par Monette Vacquin
Interventions suivies d'un débat avec la salle (1h)
Samedi matin :
- 9h : Accueil
- 9h30 : Les sciences participatives et citoyennes, par Pierre-Luc Bardet
- 10h : Peut-on se réapproprier la science ?, par Bertrand Louart
- 10h30 : Faut-il continuer la recherche scientifique ?, par François Graner
Interventions suivies d'un débat avec la salle (30 minutes)
> Lieu :
Académie du climat
2, place Baudoyer
75 004 PARIS
Accès : Hôtel de Ville (métros 1 et 11) / Saint-Paul (métro 1) / Pont-Marie (métro 7)
Entrée gratuite, sur inscription (rencontres@technologos.fr) .
- 9h : Accueil
- 9h30 : Présentation des Rencontres, par Adrien Dickele
- 10h : Une histoire populaire des sciences, par Arthur Guerber
- 10h30 : Les sciences sous l'analyse sociologique, par Mélanie Guyonvarc'h et Gaëtan Flocco
Interventions suivies d'un débat avec la salle (1h)
Vendredi après-midi :
- 14h : Qu'est-ce que le mode de connaissance scientifique moderne ?, par Jean-Marc Royer
- 14h45 : La « convergence NBIC », par Agnès Rousseaux
Interventions suivies d'un débat avec la salle (45 minutes)
- 16h : Pause
- 16h30 : La pratique scientifique sous l'analyse psychanalytique, par Monette Vacquin
Interventions suivies d'un débat avec la salle (1h)
Samedi matin :
- 9h : Accueil
- 9h30 : Les sciences participatives et citoyennes, par Pierre-Luc Bardet
- 10h : Peut-on se réapproprier la science ?, par Bertrand Louart
- 10h30 : Faut-il continuer la recherche scientifique ?, par François Graner
Interventions suivies d'un débat avec la salle (30 minutes)
> Lieu :
Académie du climat
2, place Baudoyer
75 004 PARIS
Accès : Hôtel de Ville (métros 1 et 11) / Saint-Paul (métro 1) / Pont-Marie (métro 7)
Entrée gratuite, sur inscription (rencontres@technologos.fr) .