Les enjeux constitutionnels, les enjeux juridiques, les enjeux politiques de répartition de pouvoir entre le Président et le Premier Ministre. Et dans une certaine mesure les conséquences de l’arrivée du coordonnateur de renseignement à l’Élysée. Ce petit déjeuner d’une heure est suivi par des questions/réponses et de longs échanges avec la salle.
Dans un premier temps, Floran VADILLO, l’auteur le coordonnateur national du renseignement, évoque la structuration de la communauté de renseignement en rappelant les dates clés qui ont transformé le regard du politique et de la société sur le monde du Renseignement.
Né dans le contexte particulier Post-Attentats de 2001 et de la volonté d’un Homme Politique fasciné par les États-Unis. Le coordonnateur est officiellement acté par l’Arrêté du 23 juillet 2008. Celui-ci naît après une réforme constitutionnelle ambitieuse lancée par Nicolas Sarkozy alors Président de la République. Cette volonté fut précédée par le lancement d’un livre blanc, véritable plaidoyer pour la transformation du monde militaire et du renseignement.
Si constitutionnellement et par tradition le renseignement est un attribut du pouvoir. La répartition originelle entre le Président et le Premier Ministre était une source d’incertitudes qui n’était plus souhaitable pour le Président au vu des enjeux géopolitiques et de la montée du terrorisme. Un éclaircissement des rôles était nécessaire pour identifier les responsabilités de chacun. Cinquante ans de pratique (1958-2008) avaient imprimé une forte marque de non-intervention du politique, pour ne pas dire un désintérêt total pour cette dimension du pouvoir, les différents acteurs du secteur s’étaient habitués à une grande autonomie.
A l’image du DNI, dont il est inspiré, le coordinateur joue le même rôle dans l’organisation des services du Renseignement avec toutefois les différences notables liées à des contextes de politiques internes différents.
Le DNI aux Etats-Unis compte 8500 personnes. Tandis que son homologue français a une petite équipe de quinze personnes.
Le DNI a une autonomie financière et travaille pour asseoir sa stratégie et un son pouvoir de décision. En France, son budget plus que symbolique est à l’image de son pouvoir.
Dans un premier temps, Floran VADILLO, l’auteur le coordonnateur national du renseignement, évoque la structuration de la communauté de renseignement en rappelant les dates clés qui ont transformé le regard du politique et de la société sur le monde du Renseignement.
Né dans le contexte particulier Post-Attentats de 2001 et de la volonté d’un Homme Politique fasciné par les États-Unis. Le coordonnateur est officiellement acté par l’Arrêté du 23 juillet 2008. Celui-ci naît après une réforme constitutionnelle ambitieuse lancée par Nicolas Sarkozy alors Président de la République. Cette volonté fut précédée par le lancement d’un livre blanc, véritable plaidoyer pour la transformation du monde militaire et du renseignement.
Si constitutionnellement et par tradition le renseignement est un attribut du pouvoir. La répartition originelle entre le Président et le Premier Ministre était une source d’incertitudes qui n’était plus souhaitable pour le Président au vu des enjeux géopolitiques et de la montée du terrorisme. Un éclaircissement des rôles était nécessaire pour identifier les responsabilités de chacun. Cinquante ans de pratique (1958-2008) avaient imprimé une forte marque de non-intervention du politique, pour ne pas dire un désintérêt total pour cette dimension du pouvoir, les différents acteurs du secteur s’étaient habitués à une grande autonomie.
A l’image du DNI, dont il est inspiré, le coordinateur joue le même rôle dans l’organisation des services du Renseignement avec toutefois les différences notables liées à des contextes de politiques internes différents.
Le DNI aux Etats-Unis compte 8500 personnes. Tandis que son homologue français a une petite équipe de quinze personnes.
Le DNI a une autonomie financière et travaille pour asseoir sa stratégie et un son pouvoir de décision. En France, son budget plus que symbolique est à l’image de son pouvoir.
Le Coordonnateur est à la confluence d’intérêts contradictoires
Le coordonnateur est un conseiller du président de la République nommé par arrêté en conseil des Ministres. Il évolue dans l’entourage présidentiel, sans toutefois apparaître dans l’organigramme présidentiel. Il est au contact direct avec le conseil diplomatique et le chef d’état-major particulier, mais il n’a aucun levier pour orienter l’action des services.
Mais la France n’est pas l’Amérique et un autre élément doit être pris en compte : l’esprit de cour issue de l’Ancien Régime. La notion d’entourage est très forte et symbolique, être dans la place ou ne pas y être relève d’une importance capitale. En dépend la capacité d’accéder au président, plus l’accès est direct et sans intermédiaires, plus l’influence est importante et vôtre position est confortée vis-à-vis des autres conseillers.
Le poids du coordonnateur est donc fortement lié à la personnalité de l’homme qui en a la charge, par son parcours, ses compétences.
Mais la France n’est pas l’Amérique et un autre élément doit être pris en compte : l’esprit de cour issue de l’Ancien Régime. La notion d’entourage est très forte et symbolique, être dans la place ou ne pas y être relève d’une importance capitale. En dépend la capacité d’accéder au président, plus l’accès est direct et sans intermédiaires, plus l’influence est importante et vôtre position est confortée vis-à-vis des autres conseillers.
Le poids du coordonnateur est donc fortement lié à la personnalité de l’homme qui en a la charge, par son parcours, ses compétences.
L’Homme fait la différence, il imprime sa marque
Comme nous l’avons vu, le rôle du coordonnateur est un rôle difficile, les textes constitutionnels, la lettre de mission, les moyens attribués et des éléments triviaux comme l’attribution de locaux place le coordonnateur dans une situation précaire.
La délicate mission d’incarner le coordonnateur fut donnée à Bernard Bajolet. Sa mission fut d’autant plus difficile que l’échec du projet d’une révision constitutionnelle importante va affaiblir les pouvoirs du coordonnateur. Il va conserver le rôle de récepteur d’informations et de les faire remonter au niveau du président de la République, sans donner des décisions à mettre en œuvre.
Les dossiers sensibles comme l’existence, l’attribution l’augmentation de fonds spéciaux et du budget du renseignement resteront hors de sa sphère d’influence. Dans ce domaine, la logique interministérielle demeure.
Au terme de deux années difficiles, Bernard Bajolet réussi à confirmer le poste de coordonnateur au sein de l’Élysée, jusqu’en février 2011. Il laisse son poste à Ange Mancini pour prendre la tête de la DGSE en 2013 sous la présidence de François Hollande.
La délicate mission d’incarner le coordonnateur fut donnée à Bernard Bajolet. Sa mission fut d’autant plus difficile que l’échec du projet d’une révision constitutionnelle importante va affaiblir les pouvoirs du coordonnateur. Il va conserver le rôle de récepteur d’informations et de les faire remonter au niveau du président de la République, sans donner des décisions à mettre en œuvre.
Les dossiers sensibles comme l’existence, l’attribution l’augmentation de fonds spéciaux et du budget du renseignement resteront hors de sa sphère d’influence. Dans ce domaine, la logique interministérielle demeure.
Au terme de deux années difficiles, Bernard Bajolet réussi à confirmer le poste de coordonnateur au sein de l’Élysée, jusqu’en février 2011. Il laisse son poste à Ange Mancini pour prendre la tête de la DGSE en 2013 sous la présidence de François Hollande.
Entre temps, c’est Alain Zabulon qui est nommé coordonnateur national du renseignement. Il mène à bien plusieurs réformes importantes en matière de renseignement :
- la création de l’inspection des services de renseignement en juillet 2014,
- la rénovation de la délégation parlementaire au renseignement (DPR) dans la loi du 18 juillet 2013 et la loi renseignement du 24 juin 2015,
- la création de la DGSI en mai 2014,
- la création du service central du renseignement territorial (SCRT)
- la création de la sous-direction de l’anticipation opérationnelle en juillet 2014.
Conclusion :
Le défaut de pouvoir de décision du coordonnateur a été compensé par un gain en matière de réforme, selon Alexandre Papaemmanuel. « C’est une avancée pour la communauté du renseignement ».
Didier le Bret, son successeur immédiat mit l’accent sur la lutte contre le terrorisme suite aux différents attentats et tentatives d’attentats qui ont touché le territoire. Or la problématique du terrorisme a un fort lien avec la politique. D’où l’idée de créer le club de Paris de services de Renseignement.
Ce qui a permis au monde politique de se familiariser un peu plus avec la communauté de renseignement et de voir leur importance de la problématique sous plusieurs dimensions.
Donnant ainsi un rôle important en matière de politique publique de renseignement au coordonnateur.
Selon Alexandre Papaemmanuel, « le renseignement pourrait aider à la définition de la politique industrielle stratégique de la France. »
Didier le Bret, son successeur immédiat mit l’accent sur la lutte contre le terrorisme suite aux différents attentats et tentatives d’attentats qui ont touché le territoire. Or la problématique du terrorisme a un fort lien avec la politique. D’où l’idée de créer le club de Paris de services de Renseignement.
Ce qui a permis au monde politique de se familiariser un peu plus avec la communauté de renseignement et de voir leur importance de la problématique sous plusieurs dimensions.
Donnant ainsi un rôle important en matière de politique publique de renseignement au coordonnateur.
Selon Alexandre Papaemmanuel, « le renseignement pourrait aider à la définition de la politique industrielle stratégique de la France. »
Détails du livre
- Broché : 328 pages
- Editeur : Editions Tallandier (22 août 2019)
- Collection : ACTUALITE SOCIE
- Langue : Français
- ISBN-13 : 979-1021039919
- ASIN : B07R8BJCN8
- Dimensions du produit : 14,5 x 2,6 x 21,5 cm