Les enjeux
Gratuit et massif, les mooc perturbent les règles du jeu habituel des acteurs de la formation et pose de nombreuses questions. Si les attentes des acteurs de l’enseignement et de la formation sont fortes. Il en est de même des autres acteurs du marché de l’information.
Tous ont aujourd'hui besoin de mieux comprendre et de mieux appréhender sur ce phénomène. Peu habitué à être sur la scène médiatique, cette exposition médiatique jette un regard crû sur les défauts de notre système, simplifie les problématiques. Ils ont besoin d'en comprendre les mécanismes, sa pérennité, l'impact sur la chaîne de la valeur et sur eux-mêmes.
Le projet d'université numérique est un vieux rêve caresser par de nombreux acteurs. L'e-learning a pendant dix ans porté ce rêve, mais la solitude de "l'apprenant", n'a pas permis à ce modèle de trouver la faveur du public.
L'arrivée des mooc en 2012 a été une véritable lame de fond qui a transformé le rapport à la formation. De confidentielle et personnelle, la formation est devenue massive, de payante, elle est devenue gratuite, d'engageante elle est devenue libre.
- Posant ainsi aux professionnels de la transition digitale de l'enseignement de la mutation des savoirs la question : Comment mener à bien cette transition et gérer cette nouvelle étape de massification ?
- Les tenants de l'enseignement en présentiels orientent leur questionnement différemment et cherchent plutôt à savoir « comment les Universités vont intégrer ce phénomène ? ».
- Allons nous vers la fin de l'enseignement traditionnel , qui reposait comme au théâtre sur une unité de lieu, du temps, et d'action. Avec un acteur, le maître de conférence, le professeur, et un public captif ?.
- Comment les "jeunes" allaient réagir à cette nouvelle offre "alternative" ?.
D'autant plus que le décalage, pour ne pas dire divorce, entre savoir académique et savoir technique est consommé depuis longtemps et que la formation continue ne remplit pas son rôle. Peut-on voir dans les mooc une révolution ou ni plus ni moins qu'une version évolué du e-learning ?. Sur ce domaine les discours semblent être contradictoires, alors que paradoxalement les points de convergences sont plus importants que les points de divergences.
Sur la qualité de l'enseignement, que certains acteurs et auteurs juge inégale. Christophe Jeunesse sur ce point considère que « 20% des moocs sont inutiles ».
Enfin le taux d'abandon, qui peut atteindre au final 75 % des apprenants est une véritable hémorragie qui handicape les plate-formes pour la gestion et l'attribution des crédits. Dans l'hypothèse ou les moocs veulent toucher la population la plus large possible, et celle qui en a le plus besoin.
Et sur le long terme, l'opportunité de mener à bien des recherches sur l'efficience pédagogie.
Pourquoi se lancer dans les moocs ?
Pour Daniel Confland, un mooc n'est pas un simple outil d'apprentissage, c'est aussi un instrument d'influence qui permet d'accroître le rayonnement des grandes Universités. Cette une course à la visibilité qui engendre une guerre des « plate-formes » mais aussi une diversité culturelle et linguistique auquel FUN et Océan participe sur la sphère francophone et dans une moindre mesure à l'international. Sur ce point, les Etats-Unis, la Chine et l'Inde sont massivement plus présents en anglais et plus surprenants en langues régionales.
Pour Hélène Denery Managing Director de la société Pearson Germany, les moocs vont s'inscrire dans le temps et les confondre avec un épiphénomène serait une erreur.
« Les cours en ligne existent depuis dix ans aux Etats-Unis, nous les observons, les analysons, et produisons un rapport annuel ». Ces études sont disponibles en ligne et téléchargeables gratuitement. Deux chercheurs, Ellaine et Jeff Seama s’attèle à décrypter l'évolution des usages depuis le début et ils ont acquit une expertise dans le domaine de l'enseignement en ligne.
C'est auprès d'un échantillon de 2800 dirigeants d'université et de professeurs que nous questionnons et sondons tout les ans. Nous en dégageons « l'Opinion de leaders aux Etats-Unis ».
Parmi les enseignements que nous en tirons nous dégageons des tendances lourdes.
- Le premier élément majeur est l'intégration de l'outil et d'une stratégie digitale dans la communication des universités. Et dans ce cadre, les moocs jouent un rôle important dans leur stratégie en ligne.
- Deuxième élément majeur, le pouvoir d'attraction des moocs auprès des étudiants comme élément déterminant dans leur choix de filière.
- En troisième et quatrième position se dégagent les problématiques liées à l'emploi et la reconnaissance du mooc sur le marché de l'emploi et enfin les questions liées à la pédagogie, les retours d'expériences et l'impact que les moocs peuvent avoir sur le contenu des cours en présentiels et leur forme.
Pour le moment, par contre, ils sont plus réticents sur l'impact de celui-ci sur le marché du travail. Ils craignent toutefois que l'offre mooc soit confondue avec les diplômes délivrés par les universités.
C'est donc une stratégie de présence à long terme qui dirige la stratégie de communication digitale.
En 2014, les institutions vont donc poursuivre leurs stratégies de mise en ligne de mooc et continuer et d'autres en 2015, D'autres sondages réalisés auprès des apprenants ont montré qu'ils ont recueilli un avis favorable et une grande confiance tant dans la qualité du contenu que la relation qu'ils entretiennent avec les autres apprenants ou le professeur comme si il était dans une relation en face à face. La France avec FUN et OCEAN est donc sur la bonne voie pour la sphère francophone. Yves Laszlo de l'ENS regrette cependant que le projet FUN soit sous dimensionné et qu'il n'y ait pas de réflexion au niveau européen.
Un coût financier certain pour les plus avancés, riches et construits ?
Les Etats-Unis sont un écosystème extrêmement loin du nôtre en terme de financements, de visibilité, de synergie. L'Europe et plus particulièrement la France par ses dimensions ne joue pas encore dans la même catégorie.
Investir dans un Mooc, même gratuit n'est pas neutre, il nécessite des moyens, une équipe pédagogique et technique. C'est un investissement en temps. Entre 500 et 1000 heures de préparation, admet Daniel Confland. C'est un investissement financier, qui peut osciller entre 10.000 et 50.000 €. pour les moocs de bonne facture. Ces moyens financiers peuvent provenir des Etats, des Universités ou des capital-risqueurs.
Deux voies semblent se confirmer, les moocs « artisanaux » basés sur la bonne volonté, portés par des porteurs de projets aux profils les plus divers. Une deuxième voie, avec des porteurs de projets institutionnels aguerris à la course aux appels à projets ambitieux, nécessitant d'importantes subventions, des partenariats avec des start-up innovantes.
Dans le premier cas, le modèle proposé reposant sur la gratuité trouve des limites, dès lors que la massification prend tout son sens et nécessite une bande passante accrue, des adaptations non prévues. Aux Etats-Unis ce modèle s'effaçant déjà pour un autre modèle, basé sur le freemium.
Cela ne veut pas dire pour autant que les plate-formes américaines sur-enchérissent les coûts. Bien au contraire. Et dans le domaine elles auraient plusieurs coups d'avance sur nous.
Rogier Van Erkel, Global Copyrights Manager, de la société Elsevier a lancé pour sa part un projet test.
Rogier Van Erkel, Global Copyrights Manager, Elsevier a lancé le 5 mars dernier en collaboration avec le MIT et la plate-forme EDX un projet de mooc accompagné de 5 livres numérique gratuits et une version papier à prix réduit. Elsevier a trouver un grand intérêt pour le sujet et valida son modèle du freemium.
Elsevier mieux compris le monde de l'enseignement et les problématiques qui s'imposaient aux universités, notamment leur besoin de mieux vendre leur formations et plus précisément pour les rendre attractives à l'international auprès des meilleurs étudiants du monde.
Elsevier considère que les moocs peuvent étendre le champs d'actions d'une institution et potentiellement compléter l'infrastructure existante. Enrichir la recherche en permettant aux étudiants d'être plus efficace.
Derrière cette profusion de plate-formes, de moocs, se dessine une concurrence féroce pour attirer les plus brillants cerveaux de la planète. C'est ce que confirme Elservier dans son expérimentation.
C'est pourquoi il est important de valoriser le savoir-faire
Dans un contexte économique difficile et dans un secteur encore embryonnaire, la question de valorisation du savoir-faire est importante pour justifier l'investissement humain et financier. La valorisation du savoir faire doit être le plus large possible, elle peut être axée sur les données recueillies et d'intégrer à terme des champs d'investigations plus exploratoires comme le Big Data, sur les outils de pilotage, la conception de kits d'orientations enseignants / apprenants. Nous pourrions aussi imaginer l'intégration d'autres secteurs d'activités comme les ressources humaines et poser les questions liées au recrutement.
Se pose alors des questions comme « Comment redistribuer ? », « Que redistribuer ? » auprès de qui ?, Sous quelle forme ?.
Les Etablissements d'enseignement supérieurs n'ayant en France pas l'habitude d'avoir à gérer de nouvelles sources de financements, de nouvelles sources de conflits ou de dangers, une question épineuse comme la protection des données privées laissent encore beaucoup de questions en suspends. Quid encore de l'intégration du mooc dans le cadre des certifications. Quid de l'évaluation des intervenants et enseignants quand l'évaluation se fait avant tout sur la recherche ? Ces questions n'ont pas trouvé de réponses pour le moment.
Le public des mooc
Quel que soit la plate-forme, Coursera, EDX à l'international, FUN et OCEAN en France, celles-ci rencontrent un franc succès en terme de retour d'expériences utilisateurs, jugée positive par les apprenants même, mais aussi par les professeurs et dirigeants d'université.
Yves Laszlo de l'ENS en présentant OCEAN replace toutefois en perspective les différents éléments de tailles, nombre d'inscrits, nombre de moocs et partenariats.
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Coursera enregistre 8.100.100 inscrits, 673 Mooc et 110 partenariats,
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EDX enregistre 2.100.000 inscrits, 175 moocs et 34 partenariats,
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FUN aujourd'hui c'est : 298.000 inscrits en Mai 2014 et 44 moocs.
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FUN accueille en moyenne un mooc accueille 9600 apprenants.
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La plate-forme FUN enregistre un record en recueillant 36.000 apprenants.
Malgré la différence de tailles, les apprenants partageaient de nombreuses caractéristiques communes, dégageant ainsi un portrait type, et des motivations similaires.
Ce portrait est décrit par Mme Mongenet de la Plate-forme FUN. Le portrait type de l'apprenant est plutôt masculin, mais la parité n'est pas loin. Il est plutôt actif et oscille entre deux tranches d'âges 25/35 et 35/50 ans à près de 64%.
Il est plutôt sur-diplômé, titulaire d'un master ou d'un diplôme d'ingénieur à 44% et vit en Europe à 80%.
Sa motivation principale est le plaisir d'apprendre, de progresser, de s'enrichir et de s'ouvrir à de nouveaux horizons, de nouveaux domaines.
Ce profil est confirmé sur de nombreuses plate-forme et de nombreux partenaires, Elservier, HEC, Pearson, qui tout au long de leurs interventions ont montré les commentaires très positifs de leurs apprenants.
Ainsi, si pour Gilles Dowek, Responsable du Mooc Lab de l'Inria, déclare « Les moocs offre une solution pour répondre à une crise, la massification du nombre d'étudiants, que les institutions n'ont pas su résoudre au cours des 30 dernières années et qui entraîne une surcharge des cours. »
Pour Gilles Dowek, le tableau n'est pourtant pas idyllique, les moocs n'atteignent pas deux types de populations qui en aurait le plus besoin. « Les jeunes défavorisés et les salariés dans le cadre de formation tout au long de la vie. »
Il propose premièrement pour cela de revoir aussi notre modèle dans son ensemble. « Nous devrions pour palier nos handicaps s'inspirer du modèle anglais et mettre en place des passerelles qui permettent d'étudier d'autres disciplines au sein de cursus, comme médecine et droit ou philosophie et langues ».
Est il adapté aux plus jeunes ?
Le mooc a un impact très positif, mais il a aussi ses limites, et no touche pas certaines catégories de populations. A priori donc, il n'est pas adapté pour toutes les situations et plus particulièrement pour toucher les plus jeune. C'est notamment l'avis de Gilles Dowek, responsable du Mooc Lab de l'Inria, autre partenaire du MENESR qui a développé plus haut son argumentation.
A côté des cours payant traditionnels, c'est développé depuis quelques années des tutoriels gratuits. Parti d'Inde, cette initiative personnelle a pris de l'ampleur peu à peu qu'elle a donné lieu à la création de la Khan Académie.
La Khan Académie, dans sa version américaine c'est plus de 10 millions d'utilisateurs. Un accès gratuit de 4500 vidéos, des exercices et des outils de suivi. Dans sa version française 1600 vidéos essentiellement de mathématique et de sciences sont traduites régulièrement.
La Bibliothèque sans frontières dans le cadre de ses missions utilise cette plate-forme afin de toucher les élèves du primaire, collège et secondaire, jusqu'au Bac.
Encore expérimentale en France, 17 collèges et lycées ont intégré cette plate-forme au sein de leur boîte à outils pédagogique.
Encore limitée, aux mathématiques et aux sciences, l'offre s’étoffe peu à peu et devrait toucher d'autres disciplines.
Non comptabilisé dans les moocs, cette offre n’existe cependant pas moins en alternative aux moocs. Certes, le jeune âge du public nécessite l'intervention d'un adulte, d'un infomédiaire, il peut être un professeur, un accompagnant pédagogique, un référant travaillant dans une association, une bibliothèque.
La francophonie, un concept qui recouvrent différentes réalités
Avec 300 millions de locuteurs francophone, et une grande variété de situation économique et politiques, les pays en voie de développement francophone, mais aussi le Canada, cache de grandes disparités économiques, géographiques et une hétérogénéité de situation des apprenants.
12 % des apprenants francophones sur Fun proviennent d'Afrique. Sur la Khan Akademy, ce taux est encore plus élevé. Toutefois il semble que celle-ci soit moins impactée que les autres plate-forme.
L'attention particulière apportée aux apprenants francophones africains ayant le même profil que leurs homologues européens ou américains, mais ne bénéficiant pas des conditions optimums d'apprentissage, trouvent des moyens de contourner la faiblesse des réseaux et bandes passantes insuffisantes. Transformant en audio les vidéos, car plus légère à télécharger. Pour d'autres documents, difficile à accéder, ce sont les plate-formes qui envoient les CD-rom par courrier.
Cette solution, généreuse, est toutefois difficile à généraliser, car génératrice de coûts cachés et d'incertitudes.
La Bibliothèque sans frontières par sa capacité a géré les situations difficiles serait plus à même sur le terrain de proposer des solutions plus pérennes.
Au Cameroun, et Haïti par exemple sont proposés en bibliothèque des sessions de soutien en accès libre aux enfants. Des versions itinérantes permettent en cas d'absence de réseau de développer en local librairie et tout les éléments nécessaires pour mener a bien l'enseignement.
Les plate-formes auraient peut être beaucoup d'enseignements à tirer de cette expérience et de collaborer au développement d'outils favorisant l'apprentissage en situation difficile.
Combattre l'abandon
L'abandon, est peut être l'un des facteurs les plus déprimant pour celui qui suit un cours et peut être aussi pour l'organisme. Il frise bien souvent 75%. Même si le côté massif offre des éléments de consolation.
HEC se distingue des autres entités car l'école a mis l'accent sur les Forums et développer un savoir faire pour dynamiser les interventions, surveiller avec bienveillance les prises de parole. Mais surtout porter une attention particulière aux « trolls » et interventions malveillantes et les écarter avant que leur capacité de nuisance infecte les forums.
Une attention a aussi été porté sur l'engagement et la motivation des apprenants en trouvant les mots pour redynamiser la relation par l'envoi de mails ciblés et personnalisés tout au long de la cession de formation
Enfin la persistance de la communauté créée qui continue après la fin du mooc, crée une véritable valeur ajoutée, ainsi parmi les 4000 inscrits 75% affirment qu'ils souhaitent continuer à échanger au sein de cette communauté.
La constante macabre se retrouve sur les moocs
Philippe Dedieu, Directeur National du Numérique, CNAM se distingue dans l'univers des mooc, "du Manager au leader" a en un an attiré plus de 60000 apprenants et eut un taux de fidélité hors norme.
Il relativise cependant ce succès, en accordant beaucoup de mérite aux apprenant plus qu'à la plate forme elle même. « Ce sont les apprenants qui font l'appropriation et la connaissance et non le modèle choisi ». Les forums en étant plus dynamique et intéressants.
Le mooc n'éradique pas certains biais pédagogiques comme la constante macabre, biais que tout professeur ou enseignant fini par surgir. Elle peut être définie comme le fait que « quelque soit la qualité exceptionnelle du travail effectué, l'excellence du niveau des élèves, l'excellence pédagogique de l'enseignant et de son enseignement, un tiers des élèves sont injustement en situation d'échec. Et ce quelque soit la classe.
Une évolution ?
« Nous sommes à l'âge des réseaux, et nous devons apprendre à l'âge des réseaux ». Thierry Curiale, Directeur du programme Open Social Learning d'Orange dans sa présentation propose peut être une piste de réflexion en revoyant nos paradigmes grâce à l'expérience Solerni.
La position d'Orange est de centrer la formation sur deux éléments clés, l'acquisition des connaissances et le développement des compétences. Mais au lieu de cliver et d'opérer un choix entre les deux grandes tendances actuelles, connectivistes versus transmissif. Orange propose une troisième voie, qui met l'accent sur les activités et les réseaux et donne aux participants de créer leur contenu et de l'enrichir, ne mettant plus en concurrence les apprenants, mais en offrant une autre grille de lecture, l'opportunité de montrer leur compétences, d'en acquérir d'autres, de favoriser des relations de co-développement de compétences, de valoriser l'apprentissage et de sortir du cadre traditionnel.
L'intelligence collective ainsi créée, permet d'avoir des apprenants plus actifs et engagés, de révéler les talents, une employabilité renforcée ou élargie, de réduire de la fracture numérique,
La formation continue et les salariés ne sont pas encore suffisamment touchés.
Eric Chardoillet, Président de First Finance Institute, en tant qu'acteur du monde de la formation depuis 1996 touche peut-être au plus prêt la réalité de la formation continue et des salariés. Il a vu l'évolution du monde de la formation et des espoirs fondés sur l'e-learning. Du travail effectué sur les certifications depuis 2010 (AMF,CFF, CMF, CMO), et la lame de fond qu'ont été les moocs en 2013 qui ont transformé le paysage de la formation.
A son niveau First finance une solution, il forme en présentiel 12,000 personnes par an et 100.000 en formation digitale.
Lancé avant tout à titre expérimental, dans le secteur de l'analyse financière, le mooc a attiré 25.000 personnes. Le modèle économique choisi était très particulier, gratuit pendant 4 semaines, la 5ème était payante et conduisait à la certification et à l'obtention d'attestations de réussites. L'adhésion du public a été de 90% ou en tout cas des plus motivés ont adhéré au modèle, 1,300 attestations de réussites ont été délivré et 500 certificats CFF ont été obtenu.
Les résultats obtenus ont été jugé suffisamment encourageant pour mettre en chantier 15 autres moocs en 2014 et ouvrir en 2015. Employer 10 personnes à temps plein localisée en Paris, New York et Hong Kong, sur 60 salariés.
Aller vers l'hybridation des enseignements
La réputation d'HEC n'est plus à faire. La qualité de son enseignement, de ses intervenants est reconnu au-delà de notre territoire. A côté des cours en présentiel, et de leur réputation, HEC met en ligne depuis de nombreuses années des cours entiers de sa formation, au point qu'elles représentent des milliers d'heures de diffusion et 3 millions de téléchargement sur Itune. C'est donc tout naturellement que l'école c'est lancé dans les moocs et en proposant à sa manière des solutions innovantes.
Une des caractéristique des moocs d'HEC est d'avoir expérimenter de joindre le direct, deux types de public, et donc de mêler réel et virtuel.
Les échanges entre étudiants «virtuels» et étudiants «réels», étaient très forts, une expérience enrichissante auprès des deux populations.
Pour les participants au MOOC,il ressortait que l'aspect concret, ajoutait de la valeur, de la légitimité au contenu, elle donnait le sentiment de « faire parti du projet », et l'implication en était plus forte.
Pour les étudiants en présentiel : le travail sur des projets concrets, était jugé valorisant personnellement et professionnellement, et permet d'appréhender la complexité . Le MOOC rendait légitime le travail des étudiants qui obtiennent réponses des Institutions Européennes.
Conclusion : peut on dire que le mooc a tué le cours en présentiel ?
Yves Javaux pose la question de savoir si les moocs concurrencent directement les amphithéâtres et la pédagogie traditionnelle, et l'impact qu'ils pourraient avoir sur eux.
Pour cela il juxtapose trois photographies « peu flatteuses », de situation que nous avons tous connu à un moment ou un autre de notre vie d'étudiant, de professeur. Des amphithéâtres vides, des étudiants amorphes ou en sureffectif et les comparent aux nouvelles approches.
Des amphithéâtres moderne avec des prises de courant, des étudiants occupés à saisir le cours, à valider ou invalider chaque information reçue, ou à discuter sur les réseaux sociaux
Ces trois images éloquentes plaident à priori en faveur du mooc, mais surtout, elle plaident pour conjuguer l'enseignement présentiel aux nouveaux usages.
Les cours en amphithéâtre traditionnels et les moocs se distinguent aussi par le nombre d'outils et de moyens d'évaluation mis en œuvre tout au long du parcours de l'étudiant qui permettent de mesurer en temps réel et à posteriori, très finement des éléments de réponses que les résultats issus des forums, des quizz, des interactions et collaborations des apprenants tout au long de leur parcours, alors que les cours en présentiels se limitent par natures à des notes ponctuelles effectuées lors des travaux dirigés et des partiels.
Ce n'est toutefois pas suffisant pour qu'un mooc rencontre le succès, il faut des éléments préalables comme une bonne communication afin d'attirer et fidéliser les apprenants les plus motivés. Une structure afin que l'ergonomie de l'interface ne démotive pas l'utilisateur dans son apprentissage et bien entendu des ressources documentaires variées et de références.
L’amphithéâtre traditionnel doit donc se réinventer sous peine d'être dépassé par une demande autre, des usages différents, pas forcément nouveaux, mais qui étaient jusque là déconsidérés et non prioritaires, plus axés sur la collaboration, le partage d'expérience.
Enfin concernant la Plate-forme FUN, elle est encore embryonnaire, de nombreux projets de développement sont en court ou en discussion .
Plutôt que d'opposer, FUN au contraire associe de nombreux établissements et propose la mutualisation des ressources.
Fun, c'est aujourd'hui 200 référents et correspondants répartis sur 150 établissement et 55 sites.
Des outils en développement, des supports, des modes opératoires et une charte qualité.
Des séminaires et des événements qui visent à diffuser les idées, de favoriser les rencontres et synergies.