Agrégé et docteur en histoire, Olivier Pichon a longtemps enseigné l'économie dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Il vient de publier Les nouvelles routes de la servitude - Comment et pourquoi les sociétés occidentales sont-elles devenues tyranniques ? (Presses de la Délivrance, octobre 2024). A ses yeux, ces "nouvelles routes de la servitude usent de moyens extrêmement fins de pouvoir et d'influence, adossés à des technologies en croissance exponentielle."
Dans l'entretien qu'il a accordé a Bruno Racouchot, Olivier Pichon dénonce les risques de "mutations anthropologiques plus significatives encore que les précédentes révolutions industrielles, qui laissent l'individu seul face à des puissances inégalées dépassant celle de l'Etat censé le protéger." Idéologie, conformisme, peur, bêtise... l'asservissement se fait d'abord dans les têtes.
Avant-propos de Bruno Racouchot. L'influence est définie comme la capacité à peser sur l'évolution des situations.
L'influence est un arbre dont la force vient de ses racines solides. Pour réussir, les dirigeants, communicateurs et experts doivent échanger leurs connaissances et s'adapter aux nouvelles configurations. L'influence va bien au-delà de ses aspects négatifs et nécessite lucidité, courage et authenticité.
La génération du baby-boom vit un très curieux paradoxe. Quand elle n'était pas communiste, elle se voulait plutôt libérale parce qu'anticommuniste et son patriotisme était fortement teinté d'économisme. Mais, avec la mondialisation, le paradigme, dominant, en économie libérale, présuppose que toute évolution du marché conduit à l'équilibre. Loin d'atteindre cet équilibre, l'auteur montre que la mondialisation, au lieu d'ouvrir les chemins de la liberté, a conduit les peuples sur les routes d'une nouvelle servitude et à la naissance d'une nomenklatura mondialiste.
Pire encore, le nouveau capitalisme est en passe de se débarrasser de la démocratie et de la puissance publique. " Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre... " Voilà que l'on découvre que cette phrase de Tocqueville, ordinairement utilisée contre les totalitarismes du XX' siècle, s'applique parfaitement à la sournoise tyrannie que la mondialisation est en train de nous concocter.
La liberté des peuples serait-elle décidément impossible ?
L'auteur s'inspire du livre de Friedrich Hayek "Les Routes de la Servitude" pour analyser les prémices du totalitarisme du XXIe siècle.
Olivier Pichon met en garde contre des mutations anthropologiques plus profondes que les révolutions industrielles, laissant l'individu seul face à des puissances inégalées. Il souligne l'importance des mécanismes invisibles de conformisme moral, de normes mentales et de stratégies communicationnelles dans les ruptures économiques et politiques actuelles.
L'auteur explore également des domaines variés pour comprendre ces nouvelles formes de servitude, en mettant l'accent sur les technologies de pointe et les processus complexes. Il critique la mondialisation, qui, au lieu de libérer les peuples, les mène vers une nouvelle forme de servitude, et examine le paradoxe où certaines thèses de Hayek ont contribué à l'ordre mondial actuel. Selon lui, la modernité utilise l'influence et la manipulation, niant ainsi le réel, et conduisant à une dérive despotique de la mondialisation et des démocraties.
La modernité préfère influencer, désinformer et manipuler plutôt que de contraindre
En conclusion, il rappelle la phrase de Raymond Aron : "Les hommes font l’histoire, mais ne savent pas quelle histoire ils font."
Olivier Pichon
En politique, il a été conseiller régional d'Île-de-France pour le Front national et a rejoint le Mouvement national républicain. En journalisme, il a dirigé le magazine "Monde & Vie" et animé des émissions sur Radio Courtoisie et TV Libertés. Il est responsable du département économique de TV Libertés depuis 2014. Il a écrit plusieurs livres, dont "Les nouvelles routes de la servitude", et est connu pour ses analyses économiques et sociales .
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A propos de Bruno Racouchot
Comes Communication est un cabinet spécialisé dans les public affairs, la communication éditoriale, la stratégie de communication et l'influence. Créé en 1999, il est implanté à Paris, Toronto et São Paulo. Le cabinet propose des stratégies et des vecteurs de communication pour accompagner les organisations publiques et privées dans leur positionnement stratégique.
Bruno Racouchot, est titulaire d'un DEA en Relations internationales et Défense de Paris-Sorbonne, est le directeur de Comes Communication. Cette société es spécialisée dans la communication d'influence, elle valorise les identités à travers quatre axes majeurs : la géopolitique et la géoéconomie, l'intelligence économique et stratégique, la criminologie et les nouvelles menaces, ainsi que la guerre informationnelle et communicationnelle.