La Belgique est réputée pour son chocolat, mais la grande majorité du public ignore souvent qu'elle est aussi associée à la recherche scientifique de pointe. La Fondation ULB (Fondation de l’Université libre de Bruxelles) fait partie de ces acteurs qui contribuent à cette grande cause.
C'est pourquoi, la Fondation ULB, en collaboration avec la section française de l'Union des Anciens Étudiants de l'ULB (UAEF), a organisé à la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris (représentation des entités fédérées), dans le 7e arrondissement, une présentation des dernières avancées des projets qu'elle soutient. Et parmi tous les programmes elle en a choisi deux, les plus prometteurs et les plus attendus.
Ce sont ces dernières avancées que Pr.Cédric Govaerts (Laboratoire de Structure et Fonction des Membranes Biologiques, ULB) est venu partager avec nous en présentant ses recherches qui visent à trouver une cure fonctionnelle à la mucoviscidose et particulièrement la mutation qui touche la grande majorité des patients (DELTA 508). Il se propose en effet d’utiliser des nanobodies (nouvelle classe d’anticorps fort utilisé par le secteur pharmaceutique) qui sont issus des chamélidés (des lamas).
Le principe de la mucoviscidose :
La mucoviscidose est une maladie dont l'issue est fatale. Elle est due à un gène muté (CFTR) qui va perturber le fonctionnement normal de la circulation du chlore et du bicarbonate dans les poumons. Ceci qui va entraîner une accumulation de mucus qui va occasionner de graves problèmes de respiration, des infections répétées, qui se mueront invariablement en une pneumonie fatale.
Aujourd'hui, malgré les progrès effectués sur les sympltômes de la maladie, il n'existe toujours pas de traitements qui vise les causes de cette maladie fatale. Les progrès effectués ces vingt dernières années ont réussi à amener l'espérance de vie de quelques années à près de quarante ans mais pas encore d'aller très au-delà.
Une nouvelle approche thérapeutique pour vaincre la mucoviscidose :
« L'idée de base de ce projet est d'utiliser les propriétés uniques des nanobodies afin de stabiliser dans les cellules pulmonaires, le canal CFTR mutant dans le but de restaurer son activité de transport des ions chlore et bicarbonate et retrouver un mucus normal.»
Cette course permanente demande des moyens humains, financiers, et techniques. C'est pourquoi la Fondation ULB est venue sensibiliser et solliciter le public français qui, par le biais de la Fondation de France, peut recevoir des dons fiscalement déductibles et destinés à la recherche de pointe à l'Université libre de Bruxelles.
Pour en savoir plus sur ce projet : http://fondation.ulb.ac.be/fr/?page_id=446
Les seconds intervenants furent les Pr. Serge Massar (Laboratoire d’Information Quantique, ULB) et Pr. Marc Haelterman (Ecole Polytechnique, ULB), ont quant à eux évoqués un tout autre sujet: les interactions lumière et matière et leur application pour la conception de l’ordinateur photonique et analogique.
Les Pr. Massar et Pr. Haelterman commencent par un constat : les ordinateurs que nous utilisons aujourd'hui sont arrivés aux limites de leurs possibilités. La loi de Moore qui établit que tous les 18 mois les ordinateurs doublent de puissance, n'est plus d’actualité. La technologie du transistor est proche de sa limite physique
De nouvelles voies de recherches s'ouvrent et semblent prometteuses, l’architecture des ordinateurs de demain pourraient s’inspirer du cerveau humain et utiliser les technologies issues de l’optique.
Le biomimétisme
Les systèmes biologiques sont les plus économes en énergie et les plus efficaces. Le cerveau par exemple réalise des tâches d’une extrême complexité et à des vitesses qui ne pourront jamais être atteintes par des ordinateurs classiques. L’'intelligence artificielle est donc une voie à investiguer pour la conception d’ordinateurs. Les Pr. Massar et Haelterman travaillent sur des modèles de réseaux de neurones qui peuvent traiter massivement l’information.
Retour en grâce de l’analogique
La technologie optique permet de manipuler des informations beaucoup plus rapidement que l’électronique, comme nous le montre les nombreuses applications développées pour le secteur des télécommunications. En effet, à la différence du transistor, l’optique peut traiter l’information de façon non-séquentielle et ainsi augmenter grandement la vitesse d’exécution des tâches. Les Pr. Massar et Pr. Haelterman proposent donc une nouvelle architecture d’ordinateurs basée sur l’utilisation de la lumière (photon) et sur un traitement analogique “en temps réel” de l’information.
Le projet des Pr. Massar et Pr. Haelterman s’inscrit dans un domaine de recherche fondamentale émergent, mais offre une des pistes les plus prometteuses dans la conception des futurs ordinateurs.
Pour en savoir plus sur ce projet : http://fondation.ulb.ac.be/fr/?page_id=448