Intelligence Collective & Management

Boostzone : Les nouveaux habits de la veille


David Commarmond
Mercredi 6 Février 2013


Le 22 janvier 2013, le Bostzone Institute a organisé un petit déjeuner sur le thème « Les nouveaux habits de la veille ». Il était animé par Camille Alloing (Ingénieur R&D à La Poste Courrier et doctorant en Sciences de l’information-communication au CEREGE de l’IAE de Poitiers) et Terry Zimmer enseignant, consultant en intelligence économique et e-reputation, en charge de la veille à l’Institut Boostzone,.



Dominique Turcq, Président de l’Institut Boostzone introduisit le sujet, planta le décor de la thématique.

 
Terry Zimmer commença par donner une définition de la veille : « La veille informationnelle est l’ensemble des stratégies mises en place pour rester informé, en y consacrant le moins d’effort possible en utilisant des processus de signalement automatisés. » (JP Lardy / Urfist de Lyon), 
 
Selon Terry Zimmer, la veille consiste à connaître son environnement. Elle implique une méthodologie, un état d'esprit. critique permettant d'évaluer l'information avant de la partager avec les personnes concernées. Le chef d'entreprise d'aujourd'hui est un nouvel  Ulysse chargé d'aller à bon port. Et tel cet illustre personnage, il n'y a pas de bon vent pour celui qui n'a pas de destination.
 
Camille Alloing, prit ensuite la parole et aborda les notions de Web 1.0, 2.0 et 3.0, les éléments marketing contenus dans ces différentes notions. Détailla les différentes évolutions que chacune portait en elle, toute en relativisant la portée pratique pour conclure à une certaine coexistence de ces trois approches.
 
Terry Zimmer insista aussi sur certains mots clés comme technologies et usages en définissant les liens de plus en plus forts qui les unissent.
 
La mobilité et l'instantanéité de l'information, désormais ancrées dans les usages des citoyens, sont une véritable révolution à ses yeux. Elles permettent notamment l'accès à la réalité augmentée qui nous offre ses premiers outils et usages grand public.  
 
Il évoqua aussi l'explosion du nombre de personnes et d'objets qui se connectent nous faisant entrer dans l'ère des très grandes données qu'il faut apprendre à manipuler.
 
Il souligna enfin le danger des atteintes à la liberté du net portées par les prés carrés oligopolistiques et le pouvoir politique qui mettent en péril l'aspect innovant du web." 
 
Camille reprit la parole et souligna l'explosion du volume de données, qui ont particulièrement impacté la veille et participé au mouvement de démocratisation de celle-ci. Mais souligna l'absence de formation et de prise de recul. Ainsi malgré une pratique régulière du WEB, les salariés qui se lancent dans une démarche de veille et plus encore le grand public se trouvent directement confrontés à la complexité et à la sur-information.
 
Par exemple les résultats Google différent selon le lieu, l'historique et l'utilisateur. D’autre part le comportement de l’internaute moyen saisissant un ou deux mots clés, faisant abstraction des opérateurs, se contente souvent malheureusement des dix premiers résultats contenu dans la première page des résultats. Confondant popularité des liens avec pertinence des résultats. 
 
Il rappela en effet que les algorithmes de Google peuvent être comparés à une boîte noire qui nous façonne petit à petit par des bulles informationnelles. Mettant en avant uniquement les informations que nous souhaitons recevoir et accepter. Ce qui pose peut être un vrai problème intellectuel, devant interpeller la vigilance les autorités et décideurs politiques.
 
La majorité de la population est aussi convaincue que tout est sur Google et que peu de zones d'ombres n'est possible. Cette exhaustivité du savoir est une erreur totale, non seulement, Google est particulièrement redondant dans ses contenus. Mais les informations les plus pertinentes et à haute valeur lui échappe complètement..
 
D’une façon générale, de nombreux filtres conditionnent notre l'accès à l'information, notre, langue, notre façon de poser le problème et de formuler le questionnement, le temps que nous consacrons à la réflexion et à la recherche effective, notre degré de connaissance initial du sujet.
 
Sur ces différents points, nous pouvons agir, avec de la réflexion, de la curiosité, du temps, nous pouvons réduire notre dépendance aux moteurs de recherches.
 
Car à côté, nous avons peu voir pas de prises sur les algorithmes des moteurs de recherche, ou l'information est distribuée au compte-goutte comme sur twitter, notre attention est captée longuement sur des fils de discussions pauvre en informations.
 
C'est pourquoi, face au Big Data, Camille et Terry, sont convaincus qu'un petit nombre d'informations qualifiées peuvent s’avérer plus intéressantes pour prendre une décision qu’une foule d'informations non qualifiées. Tout n'est donc pas perdu.
 
En conclusion 
  • Se focaliser sur le réseau et non l'outil. Notamment le réseau interne de l'organisation, le réseau de partenaires et le réseau des sources.
  • La mémoire de l'organisation doit servir la qualité de l'information et de la connaissance.
  • Les RH ont un rôle important à jouer.
  • Il faut être vigilant pour éviter l'infobésité..
 
Les agents facilitateurs sont:
  • La sagesse des foules.
  • Le groupement des sources
  • L’interaction avec ses panels
  • Le relais des  informations
 
Trois éléments importants doivent retenir notre attention, la qualité de l'information, la facilité d'assimilation et de mémorisation et enfin sa circulation.
 
L'information se doit aujourd’hui d'être remise en forme et devenir séduisante pour donner envie d'être lue. L'émetteur doit aussi effectuer un travail de tri et réduire le nombre d'informations. Enfin la lecture digitale et plus particulièrement l'écriture digitale ne doit pas perdre le lecteur.
 
Pour en savoir plus l'Institut Boostzone organise le 26 Mars une journée de formation. 

Vous pouvez trouver ci-dessous les blogs des deux intervenants :

http://intelligences-connectees.fr/ (Terry Zimmer)
http://caddereputation.over-blog.com/ (Camille Alloing).