Mondialisation et crises financières
27/01/2009
Ce nouveau numéro de « Questions internationales » paraît en pleine crise financière ; les analyses prévues voici plusieurs mois pour son dossier consacré à la mondialisation s’en trouvent ainsi placées sous une lumière nouvelle.
Elle permet d’éclairer non seulement les évolutions en cours, mais surtout les mécanismes qui les ont rendues possibles. Cette crise, annoncée par quelques Cassandre, a couvé en effet pendant de longs mois avant d’éclater.
Même si la mondialisation financière avait déjà connu des accidents au tournant du siècle, l’ampleur de la crise actuelle, son origine et la rapidité de sa diffusion répondent à ses progrès. Seraient en cause, la liberté laissée au comportement des banques sur le plan international et l’abaissement des contrôles, tant publics que privés.
C’est d’abord le contexte monétaire international, l’anarchie des relations entre monnaies, qui a nourri une compétition remontant à l’abandon des règles stabilisatrices énoncées par les accords de Bretton Woods en 1944. C’est ensuite la crise américaine des subprimes et la capacité des banques américaines à diffuser leurs risques auprès de banques étrangères peu regardantes. C’est enfin le déficit de gouvernance financière internationale. Tous ces éléments ont convergé.
Aujourd’hui, la crise bancaire et boursière n’est pas terminée. Le rôle régulateur des États revient au premier plan : après le laisser-faire, il leur incombe, dans l’immédiat, de régler la crise en organisant un flux suffisant de liquidités, et à l’avenir, de définir de nouveaux modes et principes de régulation économique et financière. Les interrogations demeurent cependant sur leur emprise réelle et leurs moyens.
Mondialisation et crises financières
Collection Questions internationales n° 34
La Documentation française